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Politique Publié le mardi 17 août 2010 | Le Nouveau Réveil

Pressions pour la tenue de l`élection présidentielle : La société civile prend le pouvoir en Côte d`Ivoire

Plusieurs sorties largement médiatisées en moins de deux semaines. Deux victoires indéniables dans la bataille de la tenue de l'élection présidentielle. Assurément, la société civile ivoirienne a arraché son pouvoir d'observateur et de pression, au pouvoir politique. Sans s'en douter, peut-être, elle est devenue le cinquième pouvoir en Côte d'Ivoire.
Jeudi 12 août dernier. Dans la salle de conférence Emmanuel Dioulo du district d'Abidjan, quatre organisations de défense des droits de l'homme tiennent une conférence de presse conjointe. La salle est archicomble. Elle est pleine de militants des droits de l'homme qui ne cachent pas leur fierté de voir leurs responsables unis autour d'une cause commune : la lutte pour le respect de la date de l'élection présidentielle, fixée au 31 octobre prochain, après avoir été reportée au moins six fois, depuis octobre 2005, date de la fin constitutionnelle du mandat du président Laurent Gbagbo.

Leadership
" Pour que cette dernière date soit respectée, nous invitons le peuple de Côte d'Ivoire, tous ceux qui sont épris de démocratie et de paix et surtout la presse, à faire preuve de vigilance et à s'impliquer activement dans les actions de la société civile, afin d'amener les acteurs politiques, à aller coûte que coûte à cette élection, dans la paix et la transparence ". La voix de Dr Gervais Boka Sako, président de la Fondation ivoirienne pour les droits de l'homme et la vie politique (Fidhop), est celle de l'autorité. Sur la table, trois autres militants des droits de l'homme bien connus. Ce sont Me Hervé Gouaméné, président d'Actions pour la protection des droits de l'homme (APDH), Me Traoré Drissa, président du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), Dr Kamaté Banhouman, président de la Ligue ivoirienne des droits de l'homme (Lidho, première organisation de défense des droits de l'homme en Côte d'Ivoire). Le leadership pour la défense des droits de l'homme vient de naître.

La victoire du chronogramme
Avant que les défenseurs des droits de l'homme ne se mettent ensemble, plusieurs organisations non gouvernementales (ONG), des associations de chefs coutumiers, des organisations confessionnelles, etc. s'étaient réunies au sein d'une Convention de la société civile ivoirienne (CSCI qui revendique plus de cent organisations). Son président, M. Patrick N'Gouan, ancien président de la Lidho, passe pour quelqu'un de direct, un homme au franc-parler. Le 10 août, cinq jours après l'euphorie qui a suivi la publication de la date de l'élection, la CSCI se permet de jouer le rabat-joie.
" La CSCI exprime son inquiétude quant au respect de la date de l'élection présidentielle, en raison de l'absence d'un chronogramme clair et précis pour l'exécution des opérations électorales devant conduire à la tenue effective du scrutin présidentiel le 31 octobre 2010 ", clame M. N'Gouan.
Il martèle que " la Convention estime que la publication du chronogramme permettrait d'avoir plus de visibilité sur la planification des étapes restantes ainsi que sur les interactions avec le désarmement des ex-combattants (2 mois avant les élections, fin Août 2010), le déploiement effectif du Centre de commandement intégré (CCI) pour la sécurisation du processus électoral, le décaissement des fonds alloués à la CEI par l'Etat, une franche collaboration des acteurs techniques (Sagem Sécurité et INS) et la CEI pour la disponibilité de la liste définitive (15 jours au moins avant le scrutin, soit le 17 octobre 2010) ".
La publication de ce communiqué est automatiquement suivie d'effet. Le lendemain, la presse publie le chronogramme du scrutin arrêté par la structure du président Youssouf Bakayoko.

Le réveil des amazones
Fin juillet, la pression organisée par la Fidhop et l'APDH, qui appelaient à un jour de deuil national le 7 août, au cas où la date de l'élection présidentielle n'était pas connue, à cette date, avait fini par payer. Puisque la date de l'élection a été annoncée par le gouvernement deux jours avant la célébration " dans la sobriété ", selon l'expression du chef de l'Etat Laurent Gbagbo, du cinquantenaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire.
Hier lundi, la presse a largement diffusé une déclaration signée notamment par trois organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la lutte contre la pauvreté des femmes. Mmes Nathalie Koné-Traoré, Marguérite Yoli Bi, Marie Paule Kodjo, ont lancé un appel au gouvernement et à la CEI afin que " la liste électorale définitive soit affichée au plus tard le 15 septembre 2010 afin de permettre aux électeurs de disposer d'une période de trente jours pour le retrait des cartes d'électeur ".
La société civile ivoirienne, longtemps traitée d'inféodée aux partis politiques, a décidé, si on s'en tient à ses lauriers récents, de prendre le cinquième pouvoir après celui de l'exécutif, du parlementaire, du judiciaire et de la presse. Il reste entendu que la plus grande bataille reste le respect par tous, du 31 octobre 2010. Et cette bataille est loin d'être gagnée, car elle n'est pas une sinécure.
André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr


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