Les crises internes qui secouent, depuis peu, la Commission électorale indépendante (Cei), posent de plus en plus la question de la capacité de Youssouf Bakayoko à contrôler l`appareil de l`organe en charge de l`organisation des élections.
Cette fois-ci, c`est de l`intérieur de la Commission électorale indépendante (Cei) que le président Youssouf Bakayoko est ``attaqué``. Ce qui ne fait qu`en rajouter au malaise ambiant dans laquelle la nouvelle Cei travaille depuis sa mise sur pied. Dernière goutte d`eau qui a manqué de peu de faire déborder le vase, la désapprobation adressée à Youssouf Bakayoko par l`un de ses vice-présidents, avec ampliation aux autres vice-présidents et membres de la commission centrale. Le péché du président de la Cei : la manière cavalière avec laquelle la date du 31 octobre a été retenue comme étant celle du premier tour du scrutin présidentiel. Au nom de l`indépendance que l`organe en charge du processus électoral n`a cesse de réclamer depuis un certain temps, le vice-président en question aurait aimé voir la Cei annoncer la nouvelle date à l`opinion nationale et internationale, quitte au Premier ministre et au chef de l`Etat d`endosser la nouvelle date. « Il s`en est fallu de peu pour que le pays ne fête son cinquantenaire sans l`espoir de vote. Selon nos sources, cela faisait près de deux mois que la Primature réclamait en vain un chronogramme électoral à la Cei. Las d`attendre, début juillet, Guillaume Soro a demandé à ses services d`organiser une réunion avec la Cei pour aborder clairement le sujet. Une bonne partie des commissaires de l`institution chargée de l`organisation du scrutin s`est braquée contre l`initiative. Finalement, l`institution dirigée par Bakayoko Youssouf a délégué deux commissaires à la primature pour signifier son refus de participer à la rencontre. Le message était on ne peut plus clair : la Cei est indépendante et c`est à elle de conduire le processus de bout en bout », révélions-nous dans notre édition de jeudi dernier. Fort heureusement, le vice-président qui a même menacé d`organiser, a fini par se ressaisir. Cette crise d`urticaire poussée par le haut-cadre de la Cei n`est donc pas, en soi, une surprise. C`est dans la même période que le secrétaire général de l`institution a mis sa démission en jeu. Selon le confrère L`Inter qui a levé le lièvre sur cette affaire, dans son édition de mercredi dernier, Konan Kouadio reprochait à deux autres cadres de la Cei (le conseiller du président chargé de la planification, Antoine Adou, et le commissaire central, Ibrahima Gbané) de marcher sur ses plates-bandes. Face au laxisme du président de la Cei, de régler le cas de ``concurrence déloyale`` que lui font les deux anciens de l`institution, l`idée de rendre le tablier lui a effleuré l`esprit. Là encore, Youssouf Bakayoko réussira bon an, mal an, à régler le problème qui laissera cependant de profondes séquelles sur la Cei. Une situation qui fera forcément jaser ceux qui ont toujours milité pour un organe électoral apolitique. Selon une source bien introduite au sein de la Cei, la guerre sourde que se livraient les différentes composantes politiques de l`institution s`est exacerbée, rendant la machine lourde. Aucune décision, même la plus banale, n`échappe aux atermoiements et autres bagarres rangées. En dépit de cette situation fragile dans laquelle elle se retrouve de plus en plus, la Cei continue de clamer son indépendance face à l`exécutif. Le bras de fer qui pourrait en découler, ne manquera pourtant pas de conduire au scénario de la dissolution, comme cela s`est vu en février dernier. Dans une telle hypothèse, il n`est pas exclu que la Cei soit coiffée au poteau, relativement à l`organisation des prochaines élections. Un président de la Cei qui voit rouge dans ce qui se passe dans son administration peut-il organiser des élections aussi cruciales que celles attendues par les Ivoiriens ?
Marc Dossa
Cette fois-ci, c`est de l`intérieur de la Commission électorale indépendante (Cei) que le président Youssouf Bakayoko est ``attaqué``. Ce qui ne fait qu`en rajouter au malaise ambiant dans laquelle la nouvelle Cei travaille depuis sa mise sur pied. Dernière goutte d`eau qui a manqué de peu de faire déborder le vase, la désapprobation adressée à Youssouf Bakayoko par l`un de ses vice-présidents, avec ampliation aux autres vice-présidents et membres de la commission centrale. Le péché du président de la Cei : la manière cavalière avec laquelle la date du 31 octobre a été retenue comme étant celle du premier tour du scrutin présidentiel. Au nom de l`indépendance que l`organe en charge du processus électoral n`a cesse de réclamer depuis un certain temps, le vice-président en question aurait aimé voir la Cei annoncer la nouvelle date à l`opinion nationale et internationale, quitte au Premier ministre et au chef de l`Etat d`endosser la nouvelle date. « Il s`en est fallu de peu pour que le pays ne fête son cinquantenaire sans l`espoir de vote. Selon nos sources, cela faisait près de deux mois que la Primature réclamait en vain un chronogramme électoral à la Cei. Las d`attendre, début juillet, Guillaume Soro a demandé à ses services d`organiser une réunion avec la Cei pour aborder clairement le sujet. Une bonne partie des commissaires de l`institution chargée de l`organisation du scrutin s`est braquée contre l`initiative. Finalement, l`institution dirigée par Bakayoko Youssouf a délégué deux commissaires à la primature pour signifier son refus de participer à la rencontre. Le message était on ne peut plus clair : la Cei est indépendante et c`est à elle de conduire le processus de bout en bout », révélions-nous dans notre édition de jeudi dernier. Fort heureusement, le vice-président qui a même menacé d`organiser, a fini par se ressaisir. Cette crise d`urticaire poussée par le haut-cadre de la Cei n`est donc pas, en soi, une surprise. C`est dans la même période que le secrétaire général de l`institution a mis sa démission en jeu. Selon le confrère L`Inter qui a levé le lièvre sur cette affaire, dans son édition de mercredi dernier, Konan Kouadio reprochait à deux autres cadres de la Cei (le conseiller du président chargé de la planification, Antoine Adou, et le commissaire central, Ibrahima Gbané) de marcher sur ses plates-bandes. Face au laxisme du président de la Cei, de régler le cas de ``concurrence déloyale`` que lui font les deux anciens de l`institution, l`idée de rendre le tablier lui a effleuré l`esprit. Là encore, Youssouf Bakayoko réussira bon an, mal an, à régler le problème qui laissera cependant de profondes séquelles sur la Cei. Une situation qui fera forcément jaser ceux qui ont toujours milité pour un organe électoral apolitique. Selon une source bien introduite au sein de la Cei, la guerre sourde que se livraient les différentes composantes politiques de l`institution s`est exacerbée, rendant la machine lourde. Aucune décision, même la plus banale, n`échappe aux atermoiements et autres bagarres rangées. En dépit de cette situation fragile dans laquelle elle se retrouve de plus en plus, la Cei continue de clamer son indépendance face à l`exécutif. Le bras de fer qui pourrait en découler, ne manquera pourtant pas de conduire au scénario de la dissolution, comme cela s`est vu en février dernier. Dans une telle hypothèse, il n`est pas exclu que la Cei soit coiffée au poteau, relativement à l`organisation des prochaines élections. Un président de la Cei qui voit rouge dans ce qui se passe dans son administration peut-il organiser des élections aussi cruciales que celles attendues par les Ivoiriens ?
Marc Dossa