Présidentielle du 31 octobre 2010 / Jean Louis Billon (membre du patronat ivoirien) : “L`Ivoirien est devenu St Thomas, il lui faut voir pour croire”

Président de la Chambre de commerce et d`industrie de Côte d`Ivoire, Jean Louis Billon s`est créé un site web pour y opiner, librement, en tant que citoyen ivoirien, sur les événements qui meublent l`actualité politique, économique et sociale de son pays. Sur la nouvelle date de la présidentielle ivoirienne fixée au 31 octobre 2010, il assène, comme à l`accoutumée, ses vérités.


"Allons aux urnes ! Ils ont fini par tuer le peu d`innocence qui somnolait en l`Ivoirien. A Abidjan, on ne croit plus au Père Noël.
Si au pays d`Obama, c`est "Yes we can", sur les bords de la Lagune Ebrié, c`est "Wait and see". L`Ivoirien est devenu Saint Thomas. Il lui faut voir pour croire. Après plus de 5 années de calculs politiciens et une élection sans cesse renvoyée aux calendes grecques, l`Ivoirien n`est plus dupe. Comme on dit à Adjamé, à Yopougon ou à Abobo, quand on a déjà été mordu par un serpent, on se méfie du ver de terre?! Fixer la date des élections, c`est bien, mais les organiser serait encore mieux?! Un nouveau rendez-vous a été pris pour le 31 octobre 2010. Le 7e en 5 ans, il faut le faire?!
En attendant, c`est le peuple qui pâtit. La jeunesse est livrée à elle-même, sans emploi et sans aucune perspective d`avenir. Les entreprises sont au bord du gouffre. Les investissements sont au ralenti. Le panier de la ménagère crie famine. Et si dans toute cette grisaille, vous avez le malheur de tomber malade, c`est à vos risques et périls, car à l`hôpital, on vous demandera de payer pour savoir de quoi vous souffrez. Pour être délivré de votre mal, il vous faudra encore et toujours mettre la main à la poche. L`assurance maladie universelle peut se faire attendre. Alors pas d`argent, pas de soins?; et sans soins, c`est la mort assurée. Ainsi va la Côte d`Ivoire?; ainsi vit mon peuple.
Et comme nous sommes au pays de Didier Drogba, permettez-moi cette image : à force de botter les problèmes en touche, un jour vous finissez par prendre la balle en pleine face. Si rien n`est fait, nous risquons fort de plonger dans une crise plus profonde que celle que nous connaissons déjà. Il est grand temps de nous ressaisir, tous : politiques, leaders économiques et de la société civile, simples citoyens?!
Allons aux urnes et laissons le peuple choisir, car "voter est un droit, mais c`est aussi un devoir civique". Nous avons un pays à construire, une Nation à unir, ne l`oublions pas."

Jean-Louis BILLON