Ça ne va pas entre la Commission électorale indépendante (CEI) et la Primature. A l’origine du bras de fer, le respect du premier tour de l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre 2010. La CEI, l’institution en charge de l’organisation pratique de ce scrutin et le maître d’ouvrage qu’est la Primature, donnent dans la discordance ces derniers temps. Là où le Premier ministre Soro leur avait demandé de donner une date précise pour la présidentielle, les responsables de la CEI avaient proposé au gouvernement une ‘’période propice d’octobre’’ non sans indiquer qu’il y avait des ‘’conditions à remplir’’. Le gouvernement a dû forcer pour arracher le 31 octobre au président Youssouf Bakayoko à Yamoussoukro avant de l’imposer à la CEI qui devait désormais tout mettre en œuvre pour tenir cette échéance. Mais en interne et sur le terrain, les membres de la Commission électorale indépendante s’accordent difficilement, les antagonismes ayant fait place à la sérénité au sein de l’institution. Toute chose qui a obligé le Premier ministre Soro à dérouler un plan ‘’B’’. Lequel plan consiste, pour l’essentiel, à créer des conditions et des structures d’appui pour booster le processus électoral en vue du respect de la date du 31 octobre 2010. Pour ce faire, le chef du gouvernement a mis sur pied, récemment, un ‘’Comité de travail’’ au sein duquel siègent la Primature, la CEI, la SAGEM, l’INS, le PNUD, l’UE, l’ONUCI et le représentant du Facilitateur. Il s’agit d’un comité informel- question de respecter l’indépendance de la CEI- pour tenir l’échéance du 31 octobre 2010. Le Comité vient en soutien à la CEI, sans vraiment se substituer à elle, pour l’aider dans sa tâche. Guillaume, Soro, pour qui le non-respect de la date du 31 octobre 2010 apparaîtrait comme un échec personnel, entend s’investir à fond pour tenir parole. Le Comité de travail mis en place par le Premier ministre Soro doit se réunir régulièrement pour évaluer les tâches accomplies et celles qui restent à faire en vue des élections de la fin octobre. Seulement voilà, la CEI voit d’un mauvais œil le ‘’Comité de travail’’ du Premier ministre Soro, comité dans lequel elle refuse de se faire représenter, à condition d’y envoyer la trentaine de membres de la Commission centrale de l’institution. Dans un entretien accordé, jeudi 18 août 2010 à le ‘’Nouveau réveil’’, le porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba, a dénoncé une cabale contre l’institution. «Je vois d’où vient cette cabale contre la CEI. Elle vise à discréditer l’institution. Certains travaillent à sa dissolution en espérant en tirer des bénéfices. C’est faire preuve d’ignorance et d’irresponsabilité », a déclaré M. Bamba. Le porte-parole de la CEI a réitéré l’indépendance de cette structure électorale. «Personne n’a pour mission de contrôler la CEI. L’organe de décision de la CEI est sa commission centrale. Et c’est que la Côte d’Ivoire a voulu », a dit Bamba Yacouba. C’est certainement parce qu’ils restent jaloux de leur indépendance que les dirigeants de la CEI ont, par ailleurs, boycotté l’importante rencontre qu’ils devaient avoir avec le Comité d’Evaluation et d’Accompagnement (CEA) de l’Accord Politique de Ouagadougou (APO). Le CEA, soulignons-le, est composé de personnes issues des deux camps signataires de l’APO (Forces nouvelles et Camp présidentiel) et de représentants du Facilitateur. La rencontre que le CEA avait prévue mardi 17 août 2010 avec la CEI, pour l’entendre, a dû être reportée, à la demande des dirigeants de l’institution, au mercredi 18 août. Mais à ce jour, point de réunion CEA-CEI. « La guéguerre entre les deux institutions en charge du processus électoral fait planer un sérieux doute sur les élections du 31 octobre », faisait remarquer hier jeudi, un observateur.
TRA BI Charles
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