L’organisation du premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire n’est pas perçue de la même manière par la Primature et par la Commission électorale indépendante (Cei). Du moins, ces deux Institutions ont des démarches différentes au point que subtilement, un bras de fer est en train de s’installer entre elles. Si le premier ministre Guillaume Soro et le président de la Cei, Youssouf Bakayoko, ont travaillé comme ‘’des forçats’’ pour proposer la date du 31 octobre 2010 comme celle de la présidentielle, aujourd’hui, ils ont du mal à accorder leurs violons sur certaines questions. Nos sources révèlent qu’après avoir mis la charrue avant les bœufs, la Commission électorale indépendante veut s’assurer que les promesses financières qui lui ont été faites par le gouvernement, seront réalisées dans les plus brefs délais. C’est d’ailleurs la raison principale qui a amené cette Institution à organiser une conférence de presse le vendredi 20 août 2010. ‘’ La Cei encourage le gouvernement et les autres partenaires à poursuivre les efforts en mettant à temps à sa disposition les moyens financiers nécessaires pour l’organisation pratique du scrutin. Elle souhaite une collaboration directe et responsable avec tous les partenaires techniques engagés dans le processus électoral afin de respecter cette importante échéance’’, a soutenu Bamba Yacouba, le porte-parole de la Cei. Celui-ci, se résumant, a lié le respect de la date du 31 octobre 2010 à "certaines conditions qui doivent être observées par le gouvernement et les opérateurs techniques pour le respect effectif de cette période". Pour éviter de se faire épingler au bout du rouleau, l’Institution dirigée par Youssouf Bakayoko, n’a pas voulu prendre de risque en donnant un chronogramme précis des tâches à accomplir pour organiser les élections à la date indiquée. Elle s’est contentée de livrer les grandes lignes de ce chronogramme sans donner de dates d’application. Ce que la Primature attend depuis la fixation, le 5 août dernier à Yamoussoukro, de la date du scrutin présidentiel. Guillaume Soro et ses collaborateurs, a-t-on appris, exercent une forte pression sur la Cei, à l’effet d’obtenir un chronogramme détaillé du processus électoral. La dernière conférence de presse de la Cei, n’aurait pas été du goût de la Primature qui tient coûte que coûte à respecter la date du 31 octobre prochain. Guillaume Soro qui subirait une ‘’pression douce’’ du chef de l’Etat, ne veut pas manquer le rendez-vous du 31 octobre prochain. C’est d’ailleurs cette détermination qui l’a amené au niveau des Forces nouvelles dont il est le secrétaire général, à établir un chronogramme serré pour l’encasernement des ex-combattants. Opération qui s’est déroulée le vendredi 20 août 2010 à Séguéla. Au total, ni la Primature qui est le maître d’œuvre de la sortie de crise ni la Cei qui a en charge l’organisation des élections, ne veulent endosser un éventuel report de la présidentielle du 31 octobre. La Primature presse la Cei qui ne veut pas plier…facilement.
BAMBA Idrissa
bamidcom@yahoo.fr
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