Après plus de trois mois de silence, le président du Mouvement des Forces d’avenir a décidé de sortir de sa réserve. Dans cette interview dont nous vous proposons quelques extraits, il évoque les sujets d’actualité.
Michel Amani N’guessan propose un programme de réinsertion en lieu et place des 500.000 Fcfa auxquels semblent tenir les Forces nouvelles. Quelle est la position du Mfa ou plus globalement du Rhdp face à cette question, quand on sait qu’elle peut être une grande hypothèque sur la date du 31 octobre fixée pour l’élection présidentielle ?
Le Mfa déplore vivement que ce genre de problèmes ne soit abordé que maintenant, alors que la date de l’élection présidentielle fixée au 31 octobre se trouve à moins de deux mois. C’est inconcevable et nous nous demandons s’il n’aurait pas été plus cohérent, plus juste et plus honnête que, sur un sujet aussi important que celui-là, les deux parties se soient préalablement entendues, à savoir d’un côté, le ministre de la Défense, donc le gouvernement et de l’autre les Forces nouvelles, avant même qu’on ne propose une date et qu’on ne prenne un décret pour l’entériner. Ça nous paraît un peu léger et c’est le lieu pour nous de nous demander si cette date fixée au 31 octobre 2010, ceux qui l’ont proposée, surtout celui qui a signé le décret y croient réellement.
Vous semblez alors ne pas croire à la tenue effective de l’élection le 31 octobre?
Je ne crois pas vraiment qu’il soit possible de tenir cette date ! Nous venons de parler de démobilisation ou désarmement, mais il y a d’autres facteurs tous aussi importants pour lesquels il est évident qu’on n’arrivera certainement pas à tenir toutes les échéances. C’est le lieu, pour nous, de regretter que jusqu’à ce jour, il n’ait pas été proposé par la Cei un chronogramme clair et précis donnant, et les dates, et les moyens dégagés.
Le constat qui ressort des demandes de radiation, c’est que d’une part, sont visées les personnes qui ont des patronymes originaires du Nord, et d’autre part, les requêtes sont introduites par des personnes proches du camp présidentiel. Est-ce que vous redoutez cette situation et comment désamorcer ce que les gens qualifient déjà de bombe identitaire ?
C’est un problème sur lequel le Mfa est revenu depuis des années et on regrette aujourd’hui qu’il n’ait pas eu, à l’époque, toute l’attention qu’il fallait. Je pense qu’il faut prendre ce problème de deux manières : premièrement, comprenons tous que tous les Africains qui sont actuellement sur le territoire de Côte d’Ivoire qui sont fils de l’immigration sont là et ne repartiront plus. Ils vivent ici depuis des générations, pour certains. Deuxièmement, ils participent à notre vie, à notre travail, à notre économie ! Ils contribuent à notre produit intérieur brut et quelque fois, ils sont plus ardus à la tâche que nous-mêmes, les vrais autochtones. Partant du principe qu’ils ne partiront plus, il est évident qu’on ne va pas continuer à leur dire qu’ils sont étrangers. C’est pour cela que depuis 2005, le Mfa avait pris sur lui de dire qu’il fallait qu’un jour, de manière courageuse, par décision politique, on accepte que tous ceux qui sont de notre sous-région ouest-africaine et qui le désirent deviennent Ivoiriens par une procédure de naturalisation globale et générale. On a beau faire, nous y arriverons. Beaucoup de pays y sont arrivés.
Alors, finalement la Côte d’ivoire n’est-elle pas en train de tenter un pari audacieux, à savoir résoudre les questions de son état-civil dans un contexte électoral qui cristallise toutes les tensions et toutes les attentions ?
C’est un pari audacieux qui, à mon avis, est presque perdu d’avance si ce dont je viens de vous parler tantôt ne s’impose pas.
Mais on ne sent pas les hommes politiques prêts à mettre de côté leurs intérêts personnels pour cet intérêt général. C’est le constat qui se dégage.
Peut-être que les uns et les autres sont pour le moment trop préoccupé par leurs stratégies, leurs moyens pour la campagne pour aller gagner, mais considérez donc qu’au nom du Mfa, Anaky Kobéna est le premier à lancer cet appel pour dire à tout le monde : « oui ! Allons aux élections, faisons tout les uns et les autres pour gagner, mais avant tout, pensons à la Côte d’ivoire, pensons à la paix en Côte d’Ivoire et surtout, ayons une pensée émue pour le pauvre peuple de Côte d’Ivoire qui a souffert et qui continue de trop souffrir ».
Qui portera le chapeau d’un échec de la date du 31 octobre ?
Très bonne question. La date du 31 octobre vient d’où ? Je crois savoir que c’est la Commission électorale indépendante qui aurait retrouvé la Primature et le chef de l’Etat pour leur proposer cette date. Je réitère mon appel au ministre Bakayoko : il vaut mieux que, dans cette affaire, la Cei soit très prudente et publie u chronogramme en mettant l’accent sur ce qui est la part du gouvernement en matière d’engagements pour qu’on arrive à tenir cette date. C’est très important pour la crédibilité de la cei et surtout pour celle du ministre Bakayoko qui est quand même un diplomate de renommée internationale et quelqu’un qui a toujours eu une très bonne presse ici dans ce pays. POU ce qui est de tout ce qui a fait le retard de l’élection, jusqu’à ce jour, pour nous Mfa, et nous l’avons toujours dit, et nous le répétons, cela procède des manœuvres du camp présidentiel. Mais, il y a quand même quelque chose qu’il faut tenir ferme. Premièrement, la communauté internationale n’acceptera pas qu’il y ait un 8ème ou un 9ème report. Cette date du 31 est à considérer comme une date butoir et irréversible. Deuxièmement, à mon avis c’est le plus important, c’est le brave peuple de Côte d’Ivoire qui ne cherchera plus à savoir qui est responsable ou qui ne l’est pas. Si nous arrivons au 31 octobre et qu’il n’y a pas d’élection, ce qu’i y a à faire, il saura le faire.
Propos receuillis sur Onuci FM par MAE
Michel Amani N’guessan propose un programme de réinsertion en lieu et place des 500.000 Fcfa auxquels semblent tenir les Forces nouvelles. Quelle est la position du Mfa ou plus globalement du Rhdp face à cette question, quand on sait qu’elle peut être une grande hypothèque sur la date du 31 octobre fixée pour l’élection présidentielle ?
Le Mfa déplore vivement que ce genre de problèmes ne soit abordé que maintenant, alors que la date de l’élection présidentielle fixée au 31 octobre se trouve à moins de deux mois. C’est inconcevable et nous nous demandons s’il n’aurait pas été plus cohérent, plus juste et plus honnête que, sur un sujet aussi important que celui-là, les deux parties se soient préalablement entendues, à savoir d’un côté, le ministre de la Défense, donc le gouvernement et de l’autre les Forces nouvelles, avant même qu’on ne propose une date et qu’on ne prenne un décret pour l’entériner. Ça nous paraît un peu léger et c’est le lieu pour nous de nous demander si cette date fixée au 31 octobre 2010, ceux qui l’ont proposée, surtout celui qui a signé le décret y croient réellement.
Vous semblez alors ne pas croire à la tenue effective de l’élection le 31 octobre?
Je ne crois pas vraiment qu’il soit possible de tenir cette date ! Nous venons de parler de démobilisation ou désarmement, mais il y a d’autres facteurs tous aussi importants pour lesquels il est évident qu’on n’arrivera certainement pas à tenir toutes les échéances. C’est le lieu, pour nous, de regretter que jusqu’à ce jour, il n’ait pas été proposé par la Cei un chronogramme clair et précis donnant, et les dates, et les moyens dégagés.
Le constat qui ressort des demandes de radiation, c’est que d’une part, sont visées les personnes qui ont des patronymes originaires du Nord, et d’autre part, les requêtes sont introduites par des personnes proches du camp présidentiel. Est-ce que vous redoutez cette situation et comment désamorcer ce que les gens qualifient déjà de bombe identitaire ?
C’est un problème sur lequel le Mfa est revenu depuis des années et on regrette aujourd’hui qu’il n’ait pas eu, à l’époque, toute l’attention qu’il fallait. Je pense qu’il faut prendre ce problème de deux manières : premièrement, comprenons tous que tous les Africains qui sont actuellement sur le territoire de Côte d’Ivoire qui sont fils de l’immigration sont là et ne repartiront plus. Ils vivent ici depuis des générations, pour certains. Deuxièmement, ils participent à notre vie, à notre travail, à notre économie ! Ils contribuent à notre produit intérieur brut et quelque fois, ils sont plus ardus à la tâche que nous-mêmes, les vrais autochtones. Partant du principe qu’ils ne partiront plus, il est évident qu’on ne va pas continuer à leur dire qu’ils sont étrangers. C’est pour cela que depuis 2005, le Mfa avait pris sur lui de dire qu’il fallait qu’un jour, de manière courageuse, par décision politique, on accepte que tous ceux qui sont de notre sous-région ouest-africaine et qui le désirent deviennent Ivoiriens par une procédure de naturalisation globale et générale. On a beau faire, nous y arriverons. Beaucoup de pays y sont arrivés.
Alors, finalement la Côte d’ivoire n’est-elle pas en train de tenter un pari audacieux, à savoir résoudre les questions de son état-civil dans un contexte électoral qui cristallise toutes les tensions et toutes les attentions ?
C’est un pari audacieux qui, à mon avis, est presque perdu d’avance si ce dont je viens de vous parler tantôt ne s’impose pas.
Mais on ne sent pas les hommes politiques prêts à mettre de côté leurs intérêts personnels pour cet intérêt général. C’est le constat qui se dégage.
Peut-être que les uns et les autres sont pour le moment trop préoccupé par leurs stratégies, leurs moyens pour la campagne pour aller gagner, mais considérez donc qu’au nom du Mfa, Anaky Kobéna est le premier à lancer cet appel pour dire à tout le monde : « oui ! Allons aux élections, faisons tout les uns et les autres pour gagner, mais avant tout, pensons à la Côte d’ivoire, pensons à la paix en Côte d’Ivoire et surtout, ayons une pensée émue pour le pauvre peuple de Côte d’Ivoire qui a souffert et qui continue de trop souffrir ».
Qui portera le chapeau d’un échec de la date du 31 octobre ?
Très bonne question. La date du 31 octobre vient d’où ? Je crois savoir que c’est la Commission électorale indépendante qui aurait retrouvé la Primature et le chef de l’Etat pour leur proposer cette date. Je réitère mon appel au ministre Bakayoko : il vaut mieux que, dans cette affaire, la Cei soit très prudente et publie u chronogramme en mettant l’accent sur ce qui est la part du gouvernement en matière d’engagements pour qu’on arrive à tenir cette date. C’est très important pour la crédibilité de la cei et surtout pour celle du ministre Bakayoko qui est quand même un diplomate de renommée internationale et quelqu’un qui a toujours eu une très bonne presse ici dans ce pays. POU ce qui est de tout ce qui a fait le retard de l’élection, jusqu’à ce jour, pour nous Mfa, et nous l’avons toujours dit, et nous le répétons, cela procède des manœuvres du camp présidentiel. Mais, il y a quand même quelque chose qu’il faut tenir ferme. Premièrement, la communauté internationale n’acceptera pas qu’il y ait un 8ème ou un 9ème report. Cette date du 31 est à considérer comme une date butoir et irréversible. Deuxièmement, à mon avis c’est le plus important, c’est le brave peuple de Côte d’Ivoire qui ne cherchera plus à savoir qui est responsable ou qui ne l’est pas. Si nous arrivons au 31 octobre et qu’il n’y a pas d’élection, ce qu’i y a à faire, il saura le faire.
Propos receuillis sur Onuci FM par MAE