Les quatre (4) partis d’opposition réunis au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), voulaient coûte que coûte une date précise pour le premier tour de la présidentielle. Et depuis quelques semaines, la Commission Electorale Indépendante (CEI) a mis un terme à leur impatience, en fixant le premier tour de la présidentielle au dimanche 31 octobre 2010. A peine cette date diffusée que l’habituel refrain reprend de plus bel dans le camp du RHDP. Un refrain fait de déclarations du genre, ‘’cette date n’est pas négociable’’, ‘’ nous n’accepterons plus un autre report’’, ou encore, ‘’s’il n’y a pas d’élection, nous allons faire partir Gbagbo’’. A dire vrai, ces déclarations fracassantes, jamais matérialisées, n’ont plus d’effet, ni sur les militants ni sur l’adversaire. Elles n’en ont en réalité, que sur leurs propres auteurs. A preuve, bien que ces déclarations nous remplissent littéralement les oreilles, elles n’ont jamais empêché le camp présidentiel de mener le processus électoral à sa guise et à son rythme. Alors que la date du 31 octobre présente déjà des signes symptomatiques d’une mort certaine, ces mêmes éternelles déclarations continuent de fuser des rangs du RHDP. Gbagbo Laurent, fortement instruit par les précédentes expériences, sait que les leaders de cette coalition refuseront toujours d’envoyer leurs enfants à ‘’l’abattoir’’. Comme si, ne pas être d’accord avec des méthodes de gouvernement et l’exprimer à travers des manifestations pacifiques, c’est aller à l’abattoir. La fixation du 31 octobre comme date du premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, place systématiquement le RHDP face à son destin. Si à cette date, les élections n’ont pu se tenir, ce fait fera d’énormes dégâts dans le camp du RHDP. Les actuels leaders se mettent sur une pente très glissante en ce sens que leurs propres militants pourraient se dresser contre eux. Il peut leur être reproché d’être trop indolents voir trop légers, pour peser dans la balance politique nationale et modifier les choses en leur faveur. Ce qui pourrait être également mis à profit par des jeunes loups en embuscade, qui attendent dans l’ombre, leur heure pour frapper. Depuis l’annonce de la date du 31 octobre, le RHDP semble un peu timide. Il n’y a ni motivation, ni d’engouement pour faire croire que Bédié et ses cadets veulent bien de cette élection et qu’ils sont prêts à cet effet. Si ce ne sont quelques actions sporadiques, menées çà et là, et sans envergure, le mercure a du mal à véritablement monter dans le camp du RHDP. Si cette nouvelle date des élections n’est pas tenue, ce sera un autre report, le septième du genre, toujours au bénéfice de Laurent Gbagbo et ses sbires. L’on a crié sur tous les toits que ‘’ sans élections, il n’y aurait pas de cinquantenaire’’. Voici plus de deux semaines que Gbagbo a célébré son cinquantenaire sans les élections et le ciel ne lui est pas tombé sur la tête. Cette fois, le président Bédié et ses compagnons du RHDP jouent leur destin et leur survie, dans une compétition où les prolongations ne leur sont pas nécessairement favorables. C’est un jeu du quitte ou double.
R. Flaha
R. Flaha
