Pressé de toutes parts, le président de la Commission électorale indépendante (Cei) a-t-il enfin décidé de situer les Ivoiriens sur les principaux paliers qui les séparent du premier tour de la présidentielle, le 31 octobre prochain ?
L’information a été livrée, mardi, par notre confrère Le Nouveau Réveil. La Cei aurait enfin un chronogramme sur la suite des opérations électorales.
A l’analyse, si elle avait pour but de desserrer l’étau autour de la Cei, la révélation ne devrait pas convaincre grand monde.
Au niveau de la forme, il est étonnant que ce document recherché par toutes les chancelleries et les bailleurs de fonds se retrouve aussi facilement dans le journal du Parti démocratique de Côte d’Ivoire(Pdci). A moins que la Cei ait organisé la fuite pour desserrer l’étau autour d’elle. Fait curieux, le canal habituel de communication, le porte-parole, a été contourné au profit d’un journal. La Cei n’aurait-elle pas présenté une meilleure image si elle avait organisé une cérémonie officielle de présentation de son chronogramme, en présence des bailleurs de fonds, des diplomates, du représentant spécial du facilitateur et de tous les acteurs du processus ? Question d’autant plus importante que ledit document n’a pas encore été porté à l’attention de l’exécutif. Certes, Bakayoko est membre du PDCI. Mais, dès l’instant où il a été choisi pour diriger la Cei, il aurait dû troquer sa veste de militant pour celle qui sied à la mission qui lui a été confiée.
Peut-être faut-il rechercher les raisons de ces impairs diplomatiques dans les insuffisances criantes qui minent le projet de chronogramme. Car, à l’évidence, il s’agit bel et bien d’un projet.
Dans le fond, il convient de se réjouir de l’existence de ce document, après des jours d’intense pression diplomatique. Ensuite, la Cei consent, presque du bout des lèvres, à donner une nouvelle date : le 5 septembre. L’institution annonce, pour cette échéance, la validation de la liste électorale définitive et la signature du décret subséquent. Elle ne tient même pas compte de la prise en compte des résultats de la vérification qui avait permis de relancer le processus. Pourtant, sans un accord sur cette étape, la liste définitive ne pourra pas être adoptée. Par ailleurs, rien n’indique que la Cei pourra respecter le 26 août, terme officiel du contentieux.
Les autres dates sont déjà dans le domaine public : fin du contentieux, campagne électorale, premier tour. Il faut reconnaître que, pour un rendez-vous aussi important, c’est un peu mince.
Dans les détails, la Cei s’accroche encore à des périodes vagues, exactement comme elle l’avait fait pour le premier tour du scrutin. Ainsi, de début octobre à mi-octobre, c’est l’affichage de la liste électorale définitive. Les cartes d’électeur et les cartes nationales d’identité doivent être distribuées de début octobre au 20 du mois. Sans autres précisions.
Comment la Cei peut-elle se satisfaire d’un tel chronogramme qui ne recèle aucune date pour les jalons importants qui restent ? Pas de date précise, par exemple, pour la sélection et la formation du personnel électoral (au moins 66.000 personnes). Certes, l’imprimerie nationale sera aidée dans sa tâche par d’autres entreprises. Quand l’appel d’offres sera-t-il lancé pour sélectionner ces dernières ? Motus. Même silence pesant quant à la date exacte de distribution des cartes d’identité et d’électeur.
Citant une source proche de Youssouf Bakayoko, notre confrère Le Nouveau Réveil, avoue : « quand on regarde le reste des tâches à accomplir, on peut avoir le sentiment qu’il est impossible de tenir les délais. » Tout en précisant que les responsables de la Cei prenaient « toutes les dispositions pour aller très vite dès qu’on se sera accordé autour de la liste électorale définitive. » Un aveu de taille, si besoin en était, sur le flou dans lequel la Cei veut maintenir les Ivoiriens.
Kesy B. Jacob
L’information a été livrée, mardi, par notre confrère Le Nouveau Réveil. La Cei aurait enfin un chronogramme sur la suite des opérations électorales.
A l’analyse, si elle avait pour but de desserrer l’étau autour de la Cei, la révélation ne devrait pas convaincre grand monde.
Au niveau de la forme, il est étonnant que ce document recherché par toutes les chancelleries et les bailleurs de fonds se retrouve aussi facilement dans le journal du Parti démocratique de Côte d’Ivoire(Pdci). A moins que la Cei ait organisé la fuite pour desserrer l’étau autour d’elle. Fait curieux, le canal habituel de communication, le porte-parole, a été contourné au profit d’un journal. La Cei n’aurait-elle pas présenté une meilleure image si elle avait organisé une cérémonie officielle de présentation de son chronogramme, en présence des bailleurs de fonds, des diplomates, du représentant spécial du facilitateur et de tous les acteurs du processus ? Question d’autant plus importante que ledit document n’a pas encore été porté à l’attention de l’exécutif. Certes, Bakayoko est membre du PDCI. Mais, dès l’instant où il a été choisi pour diriger la Cei, il aurait dû troquer sa veste de militant pour celle qui sied à la mission qui lui a été confiée.
Peut-être faut-il rechercher les raisons de ces impairs diplomatiques dans les insuffisances criantes qui minent le projet de chronogramme. Car, à l’évidence, il s’agit bel et bien d’un projet.
Dans le fond, il convient de se réjouir de l’existence de ce document, après des jours d’intense pression diplomatique. Ensuite, la Cei consent, presque du bout des lèvres, à donner une nouvelle date : le 5 septembre. L’institution annonce, pour cette échéance, la validation de la liste électorale définitive et la signature du décret subséquent. Elle ne tient même pas compte de la prise en compte des résultats de la vérification qui avait permis de relancer le processus. Pourtant, sans un accord sur cette étape, la liste définitive ne pourra pas être adoptée. Par ailleurs, rien n’indique que la Cei pourra respecter le 26 août, terme officiel du contentieux.
Les autres dates sont déjà dans le domaine public : fin du contentieux, campagne électorale, premier tour. Il faut reconnaître que, pour un rendez-vous aussi important, c’est un peu mince.
Dans les détails, la Cei s’accroche encore à des périodes vagues, exactement comme elle l’avait fait pour le premier tour du scrutin. Ainsi, de début octobre à mi-octobre, c’est l’affichage de la liste électorale définitive. Les cartes d’électeur et les cartes nationales d’identité doivent être distribuées de début octobre au 20 du mois. Sans autres précisions.
Comment la Cei peut-elle se satisfaire d’un tel chronogramme qui ne recèle aucune date pour les jalons importants qui restent ? Pas de date précise, par exemple, pour la sélection et la formation du personnel électoral (au moins 66.000 personnes). Certes, l’imprimerie nationale sera aidée dans sa tâche par d’autres entreprises. Quand l’appel d’offres sera-t-il lancé pour sélectionner ces dernières ? Motus. Même silence pesant quant à la date exacte de distribution des cartes d’identité et d’électeur.
Citant une source proche de Youssouf Bakayoko, notre confrère Le Nouveau Réveil, avoue : « quand on regarde le reste des tâches à accomplir, on peut avoir le sentiment qu’il est impossible de tenir les délais. » Tout en précisant que les responsables de la Cei prenaient « toutes les dispositions pour aller très vite dès qu’on se sera accordé autour de la liste électorale définitive. » Un aveu de taille, si besoin en était, sur le flou dans lequel la Cei veut maintenir les Ivoiriens.
Kesy B. Jacob