Les barrages fictifs des forces de l’ordre sont de retour sur les routes ivoiriennes, toute chose que n’apprécient pas les transporteurs soumis à des rackets. Pour protester contre ces tracasseries, les chauffeurs, via le Collectif des fédérations des syndicats des chauffeurs professionnels de Côte d’Ivoire, entend lancer, dans les jours à venir, un mot d’ordre de grève.
LP : Vous revenez d’une mission à l’intérieur du pays. Peut-on savoir les raisons qui ont motivé cette sortie ?
Diakité Yacouba : Effectivement, je rentre d’une mission dans la région du N’Zi Comoé. Je m’y suis rendu pour féliciter nos membres qui ont suivi notre mot d’ordre de grève, mais aussi et surtout pour m’enquérir de leurs conditions de vie. Si, sur le premier point, les choses se sont bien passées, ce n’est pas le cas pour le second. Les problèmes, que nous dénoncions, sont de retour. Les barrages fictifs qui avaient été levés sur ordre du chef d’Etat-major, ont à nouveau refait surface.
LP : Justement, pourquoi la présence des forces de l’ordre sur les routes vous dérange tant ?
DY : Nous sommes d’avis que pour des raisons de sécurité, les FDS (Forces de Défense et de Sécurité) se déploient sur toute l’étendue du territoire. Ce que nous dénonçons, ce sont leurs pratiques. En effet, une fois sur les routes, les forces de l’ordre s’adonnent à des rackets. Elles s’en prennent à nos automobilistes à qui elles soutirent de l’argent. Pourtant, les chauffeurs ont leurs papiers en règle. Mais, les forces de l’ordre n’en ont cure. Toutes nos tentatives pour les ramener à la raison, semblent vouées à l’échec.
LP : Que comptez-vous faire alors?
DY : Lorsque le prix du carburant a grimpé, il a fallu une grève pour qu’il baisse. Dans les jours à venir, nous comptons passer à une autre phase. Nous allons déclencher un arrêt de travail, cette fois-ci contre les forces de l’ordre. Il n’est pas normal que nos travailleurs ne jouissent pas du fruit de leur labeur. Sur les routes, les barrages poussent comme des champignons rien que pour soutirer des fonds à nos adhérents. Finalement, les chauffeurs ne savent plus à quel saint se vouer. Pour le moment, nous sommes dans la phase de sensibilisation de nos membres.
LP : N’est-ce pas une grève de trop?
DY : Bien au contraire, nous pensons que nous sommes restés longtemps inactifs sur le terrain. Rappelez-vous qu’outre le problème du carburant, plusieurs autres points avaient motivé notre mouvement de grève. Il s’agit de la lutte contre le racket, de la revalorisation du salaire des chauffeurs, de la construction de leur hôpital et bien d’autres points. Il était aussi question d’une rencontre avec le Chef de l’Etat. Rien, de tout cela, n’a été fait. Il faut donc interpeller les autorités compétentes pour qu’elles se penchent sur notre situation.
LP : Pendant qu’on parle de grève, les routiers ont lancé un mouvement qui prend fin aujourd’hui…
DY : La grève est un droit pour tout syndicat. Mais ce que nous dénonçons, ce sont les grèves sauvages. La grève contre l’OIC ne se justifie pas. Je suis conscient qu’il y a des imperfections dans la façon de travailler de l’OIC mais il faut négocier. Je pense aussi que l’OIC ne doit pas se limiter seulement à l’escorte. Il doit aider les chauffeurs à améliorer leurs conditions de vie et de travail par des actions sociales. Pourquoi ne participerait-il pas à la construction de l’hôpital des transporteurs pour les soulager. Je pense qu’en dialoguant, on peut se mettre d’accord. Dans le même temps, je voudrais rappeler que lorsque nous avions lancé notre mot d’ordre de grève, ceux qui sont actuellement en grève nous traitaient d’être à la solde d’un parti politique. Aujourd’hui, ce sont eux qui se réclament de ce parti politique. Il faut donc éviter tout amalgame entre la lutte syndicale et la lutte politique.
Réalisée par Thiery Latt
LP : Vous revenez d’une mission à l’intérieur du pays. Peut-on savoir les raisons qui ont motivé cette sortie ?
Diakité Yacouba : Effectivement, je rentre d’une mission dans la région du N’Zi Comoé. Je m’y suis rendu pour féliciter nos membres qui ont suivi notre mot d’ordre de grève, mais aussi et surtout pour m’enquérir de leurs conditions de vie. Si, sur le premier point, les choses se sont bien passées, ce n’est pas le cas pour le second. Les problèmes, que nous dénoncions, sont de retour. Les barrages fictifs qui avaient été levés sur ordre du chef d’Etat-major, ont à nouveau refait surface.
LP : Justement, pourquoi la présence des forces de l’ordre sur les routes vous dérange tant ?
DY : Nous sommes d’avis que pour des raisons de sécurité, les FDS (Forces de Défense et de Sécurité) se déploient sur toute l’étendue du territoire. Ce que nous dénonçons, ce sont leurs pratiques. En effet, une fois sur les routes, les forces de l’ordre s’adonnent à des rackets. Elles s’en prennent à nos automobilistes à qui elles soutirent de l’argent. Pourtant, les chauffeurs ont leurs papiers en règle. Mais, les forces de l’ordre n’en ont cure. Toutes nos tentatives pour les ramener à la raison, semblent vouées à l’échec.
LP : Que comptez-vous faire alors?
DY : Lorsque le prix du carburant a grimpé, il a fallu une grève pour qu’il baisse. Dans les jours à venir, nous comptons passer à une autre phase. Nous allons déclencher un arrêt de travail, cette fois-ci contre les forces de l’ordre. Il n’est pas normal que nos travailleurs ne jouissent pas du fruit de leur labeur. Sur les routes, les barrages poussent comme des champignons rien que pour soutirer des fonds à nos adhérents. Finalement, les chauffeurs ne savent plus à quel saint se vouer. Pour le moment, nous sommes dans la phase de sensibilisation de nos membres.
LP : N’est-ce pas une grève de trop?
DY : Bien au contraire, nous pensons que nous sommes restés longtemps inactifs sur le terrain. Rappelez-vous qu’outre le problème du carburant, plusieurs autres points avaient motivé notre mouvement de grève. Il s’agit de la lutte contre le racket, de la revalorisation du salaire des chauffeurs, de la construction de leur hôpital et bien d’autres points. Il était aussi question d’une rencontre avec le Chef de l’Etat. Rien, de tout cela, n’a été fait. Il faut donc interpeller les autorités compétentes pour qu’elles se penchent sur notre situation.
LP : Pendant qu’on parle de grève, les routiers ont lancé un mouvement qui prend fin aujourd’hui…
DY : La grève est un droit pour tout syndicat. Mais ce que nous dénonçons, ce sont les grèves sauvages. La grève contre l’OIC ne se justifie pas. Je suis conscient qu’il y a des imperfections dans la façon de travailler de l’OIC mais il faut négocier. Je pense aussi que l’OIC ne doit pas se limiter seulement à l’escorte. Il doit aider les chauffeurs à améliorer leurs conditions de vie et de travail par des actions sociales. Pourquoi ne participerait-il pas à la construction de l’hôpital des transporteurs pour les soulager. Je pense qu’en dialoguant, on peut se mettre d’accord. Dans le même temps, je voudrais rappeler que lorsque nous avions lancé notre mot d’ordre de grève, ceux qui sont actuellement en grève nous traitaient d’être à la solde d’un parti politique. Aujourd’hui, ce sont eux qui se réclament de ce parti politique. Il faut donc éviter tout amalgame entre la lutte syndicale et la lutte politique.
Réalisée par Thiery Latt