x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 4 septembre 2010 | Nord-Sud

Propos de...

Dogbo Raphaël (Président des associations pour la promotion sociale des handicapés de Côte d’Ivoire, Fahci) : “On n’a pas tenu compte de nous”

« Parfois on trouve qu’on est dur. Mais comment comprendre que la Cei qui recense les Ivoiriens, organise les élections, fait son programme sans tenir compte des handicapés. Elle ne prend pas en compte les aveugles, manchots et autres invalides. Si on voulait tenir compte de nous, on allait prendre des dispositions pour cela. La preuve, les non-voyants qui habitent loin de l’institut des aveugles, ont dû parcourir de longues distances pour aller s’y faire enrôler »


Méïté Sindou, porte-parole de la primature : “Il faut respecter le 31 octobre”

Les avancées du processus de sortie de crise étaient, hier, au centre d’un point-presse animé par Méïté Sindou, porte-parole du Premier ministre.

Rassurer aussi bien les Ivoiriens que la communauté internationale sur le respect de la date du 31 octobre. C’est indirectement cet objectif que poursuivait le point-presse animé, hier, par Méïté Sindou, porte-parole de Guillaume Soro. « Nous sommes en train d’aborder les phases ultimes de la sortie de crise. L’essentiel des programmes qui doivent conduire la Côte d’Ivoire à une sortie de crise certaine, durable et apaisée, sont en cours d’exécution. Les derniers obstacles techniques et politiques sont en train d’être levés», a d’entrée de jeu assuré le collaborateur de Guillaume Soro sur la réalité de la sortie de crise. Pour étayer ses propos, Méïté Sindou s’est appuyé sur le volet militaire, notamment sur l’encasernement des 5000 volontaires à l’armée nouvelle (Van) issus des rangs des Forces nouvelles.

Les questions militaires

« Pour les Van, le processus est entré dans sa phase active et est quasiment achevé, c’est-à-dire que la phase de regroupement et d’encasernement des 5000 Van est terminée. Face à l’exigence du respect de la date du 1er tour de la présidentielle, il a fallu l’implication personnelle du Premier ministre pour accélérer le programme et le boucler en un temps-record. Sur instruction du Premier ministre, le général Souamïla Bakayoko a proposé un chronogramme accéléré qui a été exécuté sur le terrain. Il y avait plusieurs opérations à conduire simultanément. Le budget officiel de l’encasernement est d’environ 5 milliards F Cfa », a relevé le conférencier qui n’a, cependant pas passé sous silence, les « tâches administratives et les petits réglages qui restent à opérer », touchant à la condition de vie des soldats encasernés.

S’agissant de la sécurisation du processus électoral, le conférencier s’est voulu clair : « un schéma de sécurisation a déjà été préparé par l’état-major du Centre de Commandement Intégré et qui implique trois cercles de sécurité : les unités mixtes de gendarmerie et de police, les deux armées et les Forces impartiales. Pour la sécurisation des frontières nord et ouest, notamment avec la Guinée et le Libéria, les zones les plus délicates, des unités mixtes combattantes ont été déployées à Odienné, Touba et Danané».

Le démantèlement des milices

Le porte-parole a également abordé la question du démantèlement des milices qui a refait surface, ces derniers jours. Car dira-t-il, à ce sujet, il y a « beaucoup à faire. Le profilage qui a été lancé par le Pnrrc (Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire, Ndlr) donnait autour de 37.450 ex-miliciens et membres de groupes d’auto-défense sur toute l’étendue du territoire national. Dans ce chiffre, il y a déjà 17.000 ex-miliciens qui ont été pris en compte. Il resterait donc un travail administratif à faire concernant environ 20.000 ex-miliciens pour préparer leur prise en compte. C’est un programme qui est, certes, lent mais en cours. Il convient donc de lui donner du souffle. Dans les jours qui viennent, le Premier ministre compte s’impliquer personnellement dans sa mise en œuvre.

Le déclic dans l’accélération du processus

Si l’on en croit le collaborateur de Guillaume Soro, c’est la fixation de la date de la présidentielle qui a servi de déclic à l’accélération du processus. « Ce dispositif est entré en vigueur, principalement, en raison de la décision prise par le conseil des ministres, entérinant une proposition de la Commission électorale indépendante qui a fixé la date du premier tour de l’élection présidentielle. On peut donc considérer que c’est la fixation de la date du premier tour de la présidentielle qui a accéléré le processus de sortie de crise. Il a fallu assurer la coordination entre les ministères des Finances, de la Défense et l’Administration financière des Forces nouvelles pour convenir d’un budget pour l’opération d’encasernement. Un plan de décaissement a été alors établi, pour un décaissement progressif afin d’assurer la continuité de l’opération jusqu’à son terme», a souligné M. Méïté.

De la disponibilité des fonds

Selon le porte-parole du Premier ministre, le budget global de la sortie de crise se chiffre à 118 milliards F Cfa. A ce jour, ce sont environ 63 milliards qui ont été décaissés. Il resterait à trouver environ 54 milliards F Cfa, dont 40 milliards ont été placés dans un compte séquestre par le ministère de l’Economie et des Finances. D’ores et déjà, 16 milliards sont disponibles, comme l’a fait savoir, mercredi dernier, l’argentier de l’Etat, Charles Diby Koffi. Au-delà de la date de la présidentielle, le gouvernement et les bailleurs de fonds attendaient de la Cei, qu’elle publie le chronogramme électoral. Ce chronogramme est d’autant plus important qu’il conditionne le décaissement des fonds. « Sur près de 11 milliards attendus de l’Etat en 2010, la Cei a été approvisionnée autour de 6,100 milliards par le trésor public », a indiqué le porte-parole de la primature. La Cei, selon toute vraisemblance, ne devrait donc plus évoquer de difficultés budgétaires pour justifier les retards dans l’exécution de son chronogramme.

Du respect de la date du 31

Eu égard aux tâches qui restent à réaliser, une certaine inquiétude a commencé à naître dans l’opinion nationale voire internationale. Hier, sur ce point, Méïté Sindou a aussi tenté de rassurer les uns et les autres. « Le processus électoral est résolument sur les rails », a rassuré le conférencier, ajoutant que : « nous avons un fichier électoral de base contenant environ 6 millions de citoyens. Il faut finaliser la liste électorale définitive par le traitement des résultats de la vérification et du contentieux administratif et judiciaire ». Malgré ces assurances, le collaborateur du Premier ministre ne s’est pas dérobé à la tâche qui consiste à interpeller les acteurs engagés dans le processus de sortie de crise, sur les défis qui restent à relever. « Le Premier ministre reste attentif à la nécessité pour la Cei de rendre effective la réalisation des jalons importants de ce chronogramme. Il s’agit, notamment de : la gestion des résultats définitifs du contentieux et la finalisation de la liste électorale définitive, la réalisation de la cartographie électorale, la sélection et la formation du personnel électoral (estimé à environ 66.000 agents), l’édition des imprimés électoraux, la mise à signature des textes électoraux restants pour compléter le dispositif réglementaire du processus, les mécanismes de gestion des résultats de la présidentielle (…) », a-t-il confié non sans apaiser tous ceux qui voient souvent dans ce genre d’interpellations, une immixtion de la primature dans les affaires de la Cei. « Il y a eu, une polémique, ces dernières semaines, sur la volonté cachée de certains acteurs, notamment de la primature, de piétiner l’indépendance de la Cei. Le Premier ministre est fermement attaché à l’esprit et à la lettre de tous les accords inter-ivoiriens », a expliqué Méïté Sindou, après avoir annoncé que les résultats de la vérification de la liste électorale, sont au centre des consultations engagées par Guillaume Soro. « La consolidation des résultats de l’opération a été achevée par l’élaboration d’un rapport transmis au Premier ministre le 19 août 2010. Il a entamé les consultations des acteurs politiques principaux, notamment avec le chef de l’Etat, depuis le 25 août. Sans préjuger des résultats précis de la phase manuelle de cette opération, nous pouvons annoncer que le taux de non-conformité des dossiers des pétitionnaires vérifiés est de l’ordre de moins de 5% », a-t-il ajouté, avant de laisser le conseiller spécial du Premier ministre, Alain Lobognon rassurer les Ivoiriens sur la distribution, dans un bref délai, des cartes d’identité.

Le défi de Guillaume Soro

Le conférencier a fait noter que, afin d’offrir de véritables élections de sortie de crise, le chef du gouvernement était disposé à combattre le concept de l’ivoirité qui semble avoir ressurgi, notamment lors du contentieux. « Le Premier ministre en appelle à l’esprit de responsabilité de tous. Il condamne avec vigueur les dénonciations calomnieuses aboutissant à des radiations de masse fondées sur le délit de faciès ou de patronyme. De telles pratiques préfigurent un retour des dérives du concept d’ivoirité que nous devons tous inlassablement combattre », a-t-il argumenté.

Marc Dossa
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ