Ça y est, peut-on dire. le décret est enfin signé. Les Ivoiriens peuvent être sûrs maintenant d`aller aux élections le 31 octobre. Du moins a priori, si on s`en tient aux professions de bonne fois de la part du Chef de l`Etat Laurent Gbagbo et de tous les acteurs politiques du camp présidentiel. En principe, il ne devrait plus y avoir d`obstacle sur la voix qui mène au scrutin. Sauf si le camp du chef de l`Etat décide de sortir encore un tour de sa manche pour tout faire basculer à la dernière minute.
On a envie de saluer cet élan de patriotisme qui a poussé le chef de l`Etat. La signature de ce décret est un acte qui a toute sa valeur quand on sait que depuis cinq ans, le pays en déconfiture attend avec anxiété la tenue des élections qui le délivreront du chaos qui l`engloutit au fil des jours. Laurent Gbagbo, en signant ce décret rejoint le camp de ceux qui veulent la renaissance de la Côte d`Ivoire, en la dotant de nouveaux dirigeants par les urnes. C`est pour cela qu`il faut saluer cet acte et encourager son auteur à aller jusqu`au bout. C`est-à-dire permettre la tenue effective des élections dans la transparence et dans la paix. Car, en effet, après les différentes expériences vécues depuis 2005, les Ivoiriens ont des raisons de douter et de se poser encore des questions. Notamment sur la sincérité du camp présidentiel à laisser le processus se terminer comme il se doit et surtout comment gérer les humeurs et autres états d`âme des radicaux de la mouvance présidentielle qui tiennent à appliquer à la lettre cette idée de leur candidat : " Je n`irai pas aux élections comme un mouton à l`abattoir ". Quand, même après la signature du décret, le camp présidentiel se rendra une fois de plus compte que ses chances de l`emporter au premier tour comme il l`escompte, sont très minces, il pourrait renouer avec son jeu favori : créer des troubles et bloquer tout. On se rappelle encore l`appel d`Affi N`guessan invitant les jeunes du FPI à bloquer les audiences foraines par tous les moyens. On se rappelle aussi la vraie fausse crise de la CEI, et des supposés 429.000 pétitionnaires ajoutés frauduleusement sur la liste, créée par le communiqué de la Présidence et accentuée par la double dissolution de la CEI et du gouvernement par Laurent Gbagbo. On a encore en mémoire tous les petits coups contre le cours du processus. Laurent Gbagbo vient, certes, de signer le décret tant attendu. Mais ce décret n`annule en rien les propos qu`il a tenus et qui sont plutôt indicateurs de ce qu`il serait enclin à ne pas laisser aller les choses en sa défaveur. Quand il dit à l`occasion de l`installation des éléments de CRS à Divo : Votre rôle est de mâter, ne réfléchissez pas… ", Quand il dit à qui veut l`entendre " si on ne va pas aux élections, ça fait quoi ? " Quand il dit dès après la signature, " je ne veux pas de bagarre. Celui qui a gagné a gagné, celui qui n`a pas gagné n`a pas gagné ", on peut le soupçonner de vouloir confisquer le processus pour lui. Car en effet, pourquoi le rôle des policiers serait-il de mâter sans réfléchir ? Pourquoi la non tenue des élections n`est rien à ses yeux et pourquoi parle-t-il de bagarre s`il estime que le scrutin sera propre ? Qui sont ces fauteurs de trouble dont il ne cesse de parler. Qu`est-ce qui peut être qualifié de trouble à ses yeux et que la police doit mâter ? Il faut craindre dès lors que le camp présidentiel, s`il sent que la victoire lui échappe peut ou susciter des émeutes, provoquer des manifestations ou la violence, peut concocter un coup fumant, un auto-coup ou un clash au gouvernement. Il peut tout aussi provoquer une autre crise là où le peuple est le plus sensible… rien que pour permettre au Chef de l`Etat de prendre des décisions de report ou de suspension du processus, sur la base de l`article 48 de la Constitution. L`article 48 dit en effet : " Lorsque les Institutions de la République, l`indépendance de la Nation, l`intégrité de son territoire ou l`exécution de ses engagements internationaux sont menacées d`une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances après consultation obligatoire du Président de l`Assemblée nationale et de celui du Conseil constitutionnel. Il en informe la Nation par message. L`Assemblée nationale se réunit de plein droit. ". L`utilisation abusive antérieure de cet article démontre bien que le décret, quoique constituant un très grand pas vers le scrutin, ne met pas encore totalement à l`abri de la volte-face et des revirements spectaculaires du Chef de l`Etat Laurent Gbagbo. Il faut donc rester attentif et vigilant jusqu`au bout. Le CPC qui devait se tenir le 25 septembre a été ramené au 21, parce que Laurent Gbagbo a décidé d’organiser son investiture le 21.
Eddy PEHE
On a envie de saluer cet élan de patriotisme qui a poussé le chef de l`Etat. La signature de ce décret est un acte qui a toute sa valeur quand on sait que depuis cinq ans, le pays en déconfiture attend avec anxiété la tenue des élections qui le délivreront du chaos qui l`engloutit au fil des jours. Laurent Gbagbo, en signant ce décret rejoint le camp de ceux qui veulent la renaissance de la Côte d`Ivoire, en la dotant de nouveaux dirigeants par les urnes. C`est pour cela qu`il faut saluer cet acte et encourager son auteur à aller jusqu`au bout. C`est-à-dire permettre la tenue effective des élections dans la transparence et dans la paix. Car, en effet, après les différentes expériences vécues depuis 2005, les Ivoiriens ont des raisons de douter et de se poser encore des questions. Notamment sur la sincérité du camp présidentiel à laisser le processus se terminer comme il se doit et surtout comment gérer les humeurs et autres états d`âme des radicaux de la mouvance présidentielle qui tiennent à appliquer à la lettre cette idée de leur candidat : " Je n`irai pas aux élections comme un mouton à l`abattoir ". Quand, même après la signature du décret, le camp présidentiel se rendra une fois de plus compte que ses chances de l`emporter au premier tour comme il l`escompte, sont très minces, il pourrait renouer avec son jeu favori : créer des troubles et bloquer tout. On se rappelle encore l`appel d`Affi N`guessan invitant les jeunes du FPI à bloquer les audiences foraines par tous les moyens. On se rappelle aussi la vraie fausse crise de la CEI, et des supposés 429.000 pétitionnaires ajoutés frauduleusement sur la liste, créée par le communiqué de la Présidence et accentuée par la double dissolution de la CEI et du gouvernement par Laurent Gbagbo. On a encore en mémoire tous les petits coups contre le cours du processus. Laurent Gbagbo vient, certes, de signer le décret tant attendu. Mais ce décret n`annule en rien les propos qu`il a tenus et qui sont plutôt indicateurs de ce qu`il serait enclin à ne pas laisser aller les choses en sa défaveur. Quand il dit à l`occasion de l`installation des éléments de CRS à Divo : Votre rôle est de mâter, ne réfléchissez pas… ", Quand il dit à qui veut l`entendre " si on ne va pas aux élections, ça fait quoi ? " Quand il dit dès après la signature, " je ne veux pas de bagarre. Celui qui a gagné a gagné, celui qui n`a pas gagné n`a pas gagné ", on peut le soupçonner de vouloir confisquer le processus pour lui. Car en effet, pourquoi le rôle des policiers serait-il de mâter sans réfléchir ? Pourquoi la non tenue des élections n`est rien à ses yeux et pourquoi parle-t-il de bagarre s`il estime que le scrutin sera propre ? Qui sont ces fauteurs de trouble dont il ne cesse de parler. Qu`est-ce qui peut être qualifié de trouble à ses yeux et que la police doit mâter ? Il faut craindre dès lors que le camp présidentiel, s`il sent que la victoire lui échappe peut ou susciter des émeutes, provoquer des manifestations ou la violence, peut concocter un coup fumant, un auto-coup ou un clash au gouvernement. Il peut tout aussi provoquer une autre crise là où le peuple est le plus sensible… rien que pour permettre au Chef de l`Etat de prendre des décisions de report ou de suspension du processus, sur la base de l`article 48 de la Constitution. L`article 48 dit en effet : " Lorsque les Institutions de la République, l`indépendance de la Nation, l`intégrité de son territoire ou l`exécution de ses engagements internationaux sont menacées d`une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances après consultation obligatoire du Président de l`Assemblée nationale et de celui du Conseil constitutionnel. Il en informe la Nation par message. L`Assemblée nationale se réunit de plein droit. ". L`utilisation abusive antérieure de cet article démontre bien que le décret, quoique constituant un très grand pas vers le scrutin, ne met pas encore totalement à l`abri de la volte-face et des revirements spectaculaires du Chef de l`Etat Laurent Gbagbo. Il faut donc rester attentif et vigilant jusqu`au bout. Le CPC qui devait se tenir le 25 septembre a été ramené au 21, parce que Laurent Gbagbo a décidé d’organiser son investiture le 21.
Eddy PEHE