«La loi nous dit qu’il faut que l’imprimerie nationale fasse un certain nombre de documents dont les bulletins de vote et les procès verbaux qui sont dans les bureaux de vote. Il faut que cela soit fait selon la loi (…)» Se prononçant sur la question de la fabrication des documents électoraux pour la présidentielle du 31 octobre prochain, le chef de l’Etat a réveillé sa ‘’fibre patriotique’’. Il exige que ce travail soit confié exclusivement à l’imprimerie nationale, et à elle seule, au nom de la loi. Et certainement aussi au nom du nationalisme et du patriotisme. Le problème avec les dirigeants de la Refondation, c’est qu’ils se taisent sur certains faits lorsque cela les arrange et crient sur tous les toits dans d’autres circonstances. Sinon, pourquoi Gbagbo s’évertue-t-il à imposer l’imprimerie nationale pour la confection, notamment des bulletins de vote pour l’élection présidentielle prévue dans cinquante petits jours? Il oublie ou du moins, il feint d’ignorer que, pour l’élection présidentielle de 2000 qui l’a porté au pouvoir, les bulletins de vote ont été imprimés, tenez-vous bien, en France. Oui, vous avez bien lu. Sous la Primature de Seydou Diarra, c’est en France et pas en Côte d’Ivoire, encore moins à l’imprimerie nationale, que les documents électoraux ont été imprimés. Cela n’a pas empêché le candidat qu’il était, d’être porté à la magistrature suprême du pays devant le chef de l’Etat sortant, le chef de la junte militaire, le Général Robert Guéi. Alors, l’on s’interroge sur les motivations, les non dits et les intentions inavouées de Gbagbo dans sa volonté de mettre à contribution l’imprimerie nationale, qui selon de bonnes sources éprouvent toutes les difficultés pour fabriquer le Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire. Et même qui aurait avoué son incapacité technique à fabriquer ces documents. Si donc l’imprimerie de l’Etat de Côte d’Ivoire, parvient difficilement à faire ce ‘’petit travail’’ qu’en sera-t-il pour ce travail colossal qui nécessite d’énormes moyens techniques et technologiques et qui porte sur des dizaines de millions de bulletins de vote? En tout état de cause, le candidat Gbagbo voudrait que le délai de la présidentielle ne soit pas tenu, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Cependant, si d’aventure, il y avait un dépassement, celui qui se dit ‘’100 % candidat et 100 % président’’ en porterait tout seul la responsabilité. Par ailleurs, on ne peut pas avoir soutenu, que «nous sommes à la fin de nos peines, parce qu’en rendant public aujourd’hui la liste électorale définitive, on a fini», et faire des propositions qui justement, vont en rajouter à ‘’la peine’’ des Ivoiriens. En outre, Gbagbo dit: « (…) J’ai demandé à Charles Diby de sécuriser les fonds qu’il faut pour fabriquer ces éléments essentiels pour l’organisation pratique des élections. On est prêt. Il reste l’avis des techniciens de l’imprimerie nationale». Il aurait, si tant est qu’il veut réellement que les élections se tiennent dans le temps, demandé d’abord ‘’l’avis des techniciens de l’imprimerie nationale’’, avant de leur confier une tâche pour laquelle ils s’étaient déjà déclarés incompétents.
Politique Publié le samedi 11 septembre 2010 | Le Patriote
Fabrication de documents électoraux/En 2000, les bulletins de vote ont été imprimés en France
© Le Patriote Par PriscaElection présidentielle du 31 octobre 2010: Le Japon fait don d’Urnes, d’isoloirs, et de matériel de bureau à la CEI
Mercredi 1er septembre 2010. Abidjan. Siège de la Commission électorale indépendante (CEI). Photo: le président de la CEI, SEM Youssouf Bakayoko