La Côte d’Ivoire a enfin sa liste électorale définitive. Laurent Gbagbo en a signé le décret, le jeudi 9 septembre. La tenue du premier tour de la présidentielle, le 31 octobre prochain, n’est donc plus une vue de l’esprit. Nonobstant les derniers obstacles organisationnels que la Commission électorale indépendante (Cei) doit franchir.
La liste électorale définitive, transmise à la Cei par les structures techniques, samedi dernier, peut être considérée comme la porte conduisant le pays vers le vote. Mais, elle n’est pas que cela.
Cette liste-là est historique ! Au-delà de l’aspect électoral, il convient d’en saisir toute la charge émotionnelle pour une Côte d’Ivoire qui aspire à la station debout, après deux décennies de déchirement.
La liste électorale définitive montre clairement qu’un nouveau départ est possible. Car, cette ‘’simple’’ liste renferme des éléments pour régler, d’une certaine manière, la question identitaire qui a divisé le pays. Elle reconnaît, explicitement, la nationalité de 5.725.720 de personnes. Avec une carte d’identité à l’appui.
L’Accord de Linas Marcoussis, signé le 24 janvier 2003, avait tracé un cadre global de règlement de cette épineuse question qui empoisonnait la vie nationale au gré des intérêts politiques. C’est sans conteste l’Accord politique de Ouagadougou(Apo), signé le 4 mars 2007, qui lui donnera une réponse pratique. Le couplement de l’identification et de l’enrôlement a permis de mettre fin à des débats puérils et malsains.
Il reste à traiter dans la justice et l’équité, les cas qui n’ont pas pu l’être avant le scrutin du 31 octobre, à cause des délais tendus. A partir de là, il convient de gérer de manière plus transparente la question de la naturalisation. Il faut surtout éviter de laisser dans l’angoisse et le doute, pendant parfois dix ans, des personnes qui souhaitent régulariser leurs liens affectifs et d’affaires avec la Côte d’Ivoire. Un pays qui n’intègre pas ses vagues successives d’immigrations perd toujours au change. Toute cette clarification doit être soutenue par une campagne sur la citoyenneté qui permettra de déraciner enfin l’ivoirité. Pour qu’enfin, dans un monde où la globalisation ne laisse aucune chance au repli identitaire, soit accepté le principe élémentaire qui veut que l’on puisse être Ivoirien, mais d’origine étrangère.
La liste électorale définitive démontre que les Ivoiriens peuvent se parler et régler leurs problèmes. Si le Facilitateur du dialogue direct, le président Blaise Compaoré, a dû atterrir en pompier à Abidjan, le 22 février 2010, pour éteindre l’incendie de la dissolution du gouvernement et de la Cei, il a été ménagé par la suite. Les responsables ivoiriens ont négocié avec succès le tournant de la marche projetée par l’opposition le 15 mai, celui de la reprise du contentieux et enfin celui de la liste électorale définitive. Bien entendu, en présence du représentant spécial du facilitateur à Abidjan. Imaginé par le Premier ministre, le dialogue républicain entre les membres ivoiriens du Cadre permanent de concertation (Cpc) de l’Apo a porté ses fruits.
Cependant, pour des milliers d’Ivoiriens, le nouveau départ qui prend racine dans la liste électorale définitive pourrait avoir un goût quelque peu amer. Car, ils ont été soit omis, soit ajournés. Des Ivoiriens laissés en rade, mais pas pour compte. Leur cas mérite la plus grande attention du président qui sera élu en octobre. D’une certaine manière, il l’aura été grâce à leur sacrifice. Un esprit de sacrifice qui doit habiter les acteurs politiques afin que de l’urne, sorte une nouvelle Côte d’Ivoire qui aura vaincu ses démons.
Kesy B. Jacob
La liste électorale définitive, transmise à la Cei par les structures techniques, samedi dernier, peut être considérée comme la porte conduisant le pays vers le vote. Mais, elle n’est pas que cela.
Cette liste-là est historique ! Au-delà de l’aspect électoral, il convient d’en saisir toute la charge émotionnelle pour une Côte d’Ivoire qui aspire à la station debout, après deux décennies de déchirement.
La liste électorale définitive montre clairement qu’un nouveau départ est possible. Car, cette ‘’simple’’ liste renferme des éléments pour régler, d’une certaine manière, la question identitaire qui a divisé le pays. Elle reconnaît, explicitement, la nationalité de 5.725.720 de personnes. Avec une carte d’identité à l’appui.
L’Accord de Linas Marcoussis, signé le 24 janvier 2003, avait tracé un cadre global de règlement de cette épineuse question qui empoisonnait la vie nationale au gré des intérêts politiques. C’est sans conteste l’Accord politique de Ouagadougou(Apo), signé le 4 mars 2007, qui lui donnera une réponse pratique. Le couplement de l’identification et de l’enrôlement a permis de mettre fin à des débats puérils et malsains.
Il reste à traiter dans la justice et l’équité, les cas qui n’ont pas pu l’être avant le scrutin du 31 octobre, à cause des délais tendus. A partir de là, il convient de gérer de manière plus transparente la question de la naturalisation. Il faut surtout éviter de laisser dans l’angoisse et le doute, pendant parfois dix ans, des personnes qui souhaitent régulariser leurs liens affectifs et d’affaires avec la Côte d’Ivoire. Un pays qui n’intègre pas ses vagues successives d’immigrations perd toujours au change. Toute cette clarification doit être soutenue par une campagne sur la citoyenneté qui permettra de déraciner enfin l’ivoirité. Pour qu’enfin, dans un monde où la globalisation ne laisse aucune chance au repli identitaire, soit accepté le principe élémentaire qui veut que l’on puisse être Ivoirien, mais d’origine étrangère.
La liste électorale définitive démontre que les Ivoiriens peuvent se parler et régler leurs problèmes. Si le Facilitateur du dialogue direct, le président Blaise Compaoré, a dû atterrir en pompier à Abidjan, le 22 février 2010, pour éteindre l’incendie de la dissolution du gouvernement et de la Cei, il a été ménagé par la suite. Les responsables ivoiriens ont négocié avec succès le tournant de la marche projetée par l’opposition le 15 mai, celui de la reprise du contentieux et enfin celui de la liste électorale définitive. Bien entendu, en présence du représentant spécial du facilitateur à Abidjan. Imaginé par le Premier ministre, le dialogue républicain entre les membres ivoiriens du Cadre permanent de concertation (Cpc) de l’Apo a porté ses fruits.
Cependant, pour des milliers d’Ivoiriens, le nouveau départ qui prend racine dans la liste électorale définitive pourrait avoir un goût quelque peu amer. Car, ils ont été soit omis, soit ajournés. Des Ivoiriens laissés en rade, mais pas pour compte. Leur cas mérite la plus grande attention du président qui sera élu en octobre. D’une certaine manière, il l’aura été grâce à leur sacrifice. Un esprit de sacrifice qui doit habiter les acteurs politiques afin que de l’urne, sorte une nouvelle Côte d’Ivoire qui aura vaincu ses démons.
Kesy B. Jacob