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Politique Publié le mardi 14 septembre 2010 | L’Inter

Après la liste électorale définitve - Une autre grave crise pointe à l’horizon

A peine la liste électorale définitive (LED) est disponible, du moins sous forme de fichier numérique, que déjà une autre grave crise pointe à l’horizon. Elle pourrait opposer, à nouveau, les principaux acteurs de la crise, mais également des opérateurs techniques impliqués dans le processus électoral. Cet autre malaise qui guette la sortie de crise porte sur la question des bureaux de vote (BV) et sur celle - tout aussi délicate - de la confection des cartes d’électeur et des cartes nationales d’identité (CNI). La palabre autour des bureaux de vote a débuté le samedi 11 septembre 2010, le jour même où la Primature, par l’entremise de M. Koffi Koffi Paul, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre Soro, remettait officiellement le coffret numérique de la liste électorale définitive à la Commission électorale indépendante (CEI). Dans son intervention, le directeur général de l’Institut national de la Statistique (INS), Meleu Mathieu, a court-circuité les membres de la CEI en annonçant publiquement le nombre de Bureaux de vote, 16 387, à prévoir pour la présidentielle prochaine. Il n’en fallut pas plus pour soulever le courroux des commissaires de la CEI ‘’indignés’’, eux qui soutiennent que ‘’l’INS n’a pas compétence’’ pour donner une telle information. Mais il se trouve que le directeur de l’INS a donné le nombre de bureaux de vote en se fondant sur la loi électorale qui prévoit 600 électeurs par bureaux de vote à raison d’une minute passée dans l’urne par chaque électeur. Cela donnerait, au bout de calculs faits par le Statisticien Meleu mathieu, 16 387 bureaux de vote pour les 5 725 720 électeurs inscrits sur la liste électorale définitive. Mais le hic, c’est que cette disposition de la loi électorale sur laquelle s’est appuyé le DG de l’INS est en parfaite contradiction avec les critères techniques déjà arrêtés par les commissaires de la CEI. Le président Youssouf Bakayoko et les siens auraient prévu environ 22 000 bureaux de vote pour 300 électeurs par BV, à raison de deux minutes passées dans l’urne par chaque votant. La sortie du DG de l’INS sur la question des bureaux de vote a été perçue à la CEI comme une ‘’provocation de trop’’ et la réplique ne s’est pas fait attendre.


La CEI et la loi
Dans un communiqué publié hier lundi dans la presse, l’institution en charge d’organiser les élections a fermement condamné la déclaration de Meleu Mathieu. « Les critères de détermination technique des bureaux de vote ont été arrêtés par la Commission centrale de la CEI. ( …) A ce jour donc, aucun nombre de bureaux de vote ne peut être annoncé officiellement’’, lit-on dans le communiqué signé de M. Diarrassouba Soumalaye, rapporteur de la sous-commission ‘’opérations électorales’’ à la CEI. Par cette mise au point, Youssouf Bakayoko et ses collaborateurs entendent clore le débat. Mais pour l’INS, la loi électorale doit être appliquée et si quelque chose devait être fait pour revoir à la hausse le nombre de bureaux de vote, cela ne saurait se faire dans le dos de l’INS. A côté de la ‘’guerre des bureaux de vote’’ qui est à craindre, il y a également l’affaire de la confection des cartes d’électeur et des cartes nationales d’identité. Ici aussi, c’est l’application de la loi qui divise les acteurs de la crise. De fait, selon la loi, c’est l’Imprimerie nationale seule qui est habilitée à confectionner les documents électoraux. Le problème, c’est que l’opposition soupçonne déjà le directeur général de l’Imprimerie nationale, Thierry Bouikalo Bi, un cadre du FPI, de ne pas faire l’affaire. Des responsables de la CEI auraient même approché Guillaume Soro pour lui demander d’enlever l’exclusivité de la confection des documents électoraux à l’Imprimerie nationale. Ce que le Premier ministre aurait rejeté, leur demandant de ne s’en tenir qu’à la loi. Le chef de l’Etat a, lui-même, rappelé jeudi dernier lors de la signature du décret relatif à la liste électorale définitive, que sur cette question, il fallait s’en tenir uniquement à la loi. La décision des dirigeants de la CEI d’aller vers les autres imprimeries serait liée moins à l’incapacité de l’Imprimerie nationale à confectionner les documents électoraux qu’à leur volonté de faire de la sous-traitance avec des imprimeurs qu’ils auraient depuis bien longtemps contactés. Une affaire de gros sous pour laquelle des commissaires de la CEI n’entendent pas reculer. Finalement, c’est en liaison avec l’Imprimerie nationale que la CEI a produit un communiqué signé de son président Youssouf Bakayoko, en vue d’agréer des imprimeurs pour la confection des documents électoraux. Mais cette question n’est pas pour autant aplanie, ce d’autant plus qu’à la CEI comme à l’Imprimerie nationale, on voudrait avoir le dernier mot sur le choix des imprimeurs à agréer pour la confection des documents électoraux. Ce qui, indubitablement, pourrait créer une autre crise dans la crise.
TRA BI Charles
Photo : Youssouf Bakayoko et Meleu Mathieu
Légende : la CEI de Youssouf Bakayoko et l’INS de Meleu Mathieu annoncent les prémices d’une autre crise qui pointe à l’horizon.



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