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Politique Publié le mercredi 15 septembre 2010 | L’Inter

Election présidentielle - Gbagbo, Bédié et ADO veulent éviter le pire

© L’Inter Par Prisca
Election présidentielle - Le Cadre Permanent de Concertation (CPC) inter ivoirien valide la liste électorale et confirme la date du 31 octobre 2010
Lundi 6 septembre 2010. Abidjan, palais présidentiel. Réunion des membres du Cadre Permanent de Concertation (CPC)
Depuis le 06 août dernier, à l`issue d`un conseil des ministres extraordinaire tenu à Yamoussoukro, la Côte d`Ivoire tout entière connaît la nouvelle date du 1er tour de la prochaine élection présidentielle, fixée au 31 octobre prochain. Cette annonce officielle de la date du 1er tour de la présidentielle a vu aussitôt une radicalisation systématique du discours politique. A côté de cette montée d’adrénaline, l`on assistait impuissant à un profond sommeil des différents états-majors de campagne des candidats engagés dans cette présidentielle. Alors que les Ivoiriens s`attendaient à voir la frénésie électorale s`emparer de tout le pays, c`est plutôt à la surenchère politique qu`on a assistée entre les «3 Grands» de la scène politique nationale. A savoir, le président Laurent Gbagbo et ses deux principaux opposants que sont le Président Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, et le Dr Alassane Dramane Ouattara, président du RDR. «Si je tombe, vous tombez!», a dit le chef de l`État à la flopée d`officiers généraux et d`officiers supérieurs à qui il venait de distribuer, à la faveur du cinquantenaire, les avancements et autres nominations aux grades supérieurs de l`armée. Comme pour leur dire de contrer tous les coups qui se préparent contre lui. Quelques jours après, à Divo, à l`inauguration de la caserne de la CRS3, il demandait à la Police en particulier, mais à toutes les forces de l`ordre en général, de «mater» la chienlit et le désordre. Assurément, le ton était devenu plus guerrier dans le camp présidentiel, là où il y a quelque temps, c`était plutôt à des promesses de campagnes et autres déferlements préélectoraux qu`on assistait avec la direction nationale de campagne de La Majorité Présidentielle (LMP). Du côté de l`opposition politique, l`on n`était pas en reste dans la surenchère et autres tons belliqueux. Quand ce n`était pas la presse proche des partis qui brocardait le camp présidentiel et son chef, le Président Laurent Gbagbo, chaque matin, ce sont les leaders de partis eux-mêmes qui attaquaient leur adversaire. A Koukourandoumi, le village de son épouse où il recevait des cadres de son parti, le président du PDCI-RDA n`avait pas hésité, lui d’habitude si policé, à ruer dans les brancards pour taper très fort sur la Refondation et son chef, tout en leur promettant `` de leur botter les fesses `` au soir du 31 octobre 2010. Du côté du RDR, avec le contentieux judiciaire sur la liste électorale provisoire dans presque toutes les contrées du pays, le ton était monté. Et à la menace verbale, les menaces de réplique physique n`avaient pas manqué de succéder. Même plusieurs jours après la fin de ce contentieux judiciaire, on ne décolérait pas dans les rangs des Républicains contre le camp présidentiel, les jeunes patriotes et les dénonciateurs de tous crins dans certaines localités du pays. Pour dire vrai, depuis quelque temps, la Côte d`Ivoire et les Ivoiriens vivaient très mal les discours politiques tapageurs, outranciers, injurieux, dépourvus de considérations humaines, de fraternité et de sympathie de leurs différents leaders politiques. Tout se passait effectivement dans ce pays comme si les Ivoiriens, via leurs leaders politiques respectifs, ne s`aimaient plus, ne passaient tous leurs temps qu`à se détester et qu`en vérité, il n`y avait que les relations politiques qui rythmaient leur vie quotidienne. A voir les tensions permanentes entre ces différents leaders, artificiellement entretenues par certains de leurs partisans zélés et surexcités, on imaginait aisément le climat de guerre, de suspicion, de méfiance et le degré d`acrimonie entre les Ivoiriens. Ces attitudes politiques inqualifiables ont eu pour effet, depuis quelque temps, d`exacerber les vilains esprits de tribalisme, de clanisme, de régionalisme et de népotisme. Toutes sortes d`attitudes néfastes qui ne sont pas sans rappeler le climat sociopolitique délétère dans lequel vivait la Côte d`Ivoire fin 1999. Les blocs politiques formés çà et là qui se regardaient en chiens de faïence, toute la direction du RDR en prison, le mandat d`arrêt international qui se préparait contre le Dr Alassane Dramane Ouattara, alors en exil volontaire à Paris, etc. Pour ceux des Ivoiriens qui savent lire dans les signes du temps, la crainte s`est installée à 2 niveaux. D`abord, au niveau de probables troubles à venir du fait de la contestation des prochains résultats électoraux par chaque camp en présence. En effet, on a affaire à 3 candidats (Gbagbo, Bédié et Ouattara) qui se déclarent chacun déjà vainqueur de la prochaine présidentielle sans qu’elle n`ait encore eu lieu. Personne ne se voit en perdant. Ni le camp présidentiel qui affiche sa maîtrise du terrain et le meilleur profil de son candidat, ni le PDCI-RDA du fait de son poids électoral et du bilan de son candidat, encore moins le RDR qui estime avoir maîtrisé la liste électorale et qui lance un expert économique dans la bataille pour sortir le pays de l`ornière. «On ne nous volera pas notre victoire», a déjà prévenu le RDR, alors que le PDCI-RDA estime que cette présidentielle ne peut se dérouler sans qu`il n`en sorte vainqueur, le candidat Bédié préparant déjà ses valises pour le palais présidentiel. Qui va faire la concession électorale nécessaire, au profit de qui? Voilà la grande interrogation qui a commencé à faire peur et préoccuper plus d`un Ivoirien sur l`issue du 31 octobre 2010, si cette échéance électorale était tenue. Ensuite, au niveau de la crainte d`un clash de quelque nature que ce soit, et à quelque niveau que ce soit. Comme en fin 1999, où un «4è homme», en l`occurrence le défunt général Robert Gueï, était venu arbitrer les palabres entre Bédié, Gbagbo et Ouattara, on redoute un «4è homme» fin 2010. Pour arbitrer les sempiternelles palabres entre ces 3 hommes, ou pour les dégager tous les trois. Depuis quelques temps, les 3 hommes d’Etat, ayant vu le danger venir, ont mis considérablement de l’eau dans leur vin. D’abord, par le «CPC ivoirien » du palais présidentiel, le lundi de l’Assomption, qui a vu la machine des élections se mettre en marche inexorablement. Ensuite, par les réunions d’états-majors tenus par les candidats Bédié et Ouattara avec leurs troupes pour mettre le cap sur la campagne électorale. Comme pour faire tomber définitivement la tension, le Chef de l’Etat lui-même est allé en 1ère ligne en signant le décret portant sur la liste électorale définitive. Pour chaque Ivoirien, la présidentielle du 31 octobre 2010 se dessine enfin. La communauté internationale y a mis du sien en apportant les 25000 urnes nécessaires au scrutin électoral. Du coup, les 3 leaders essaient d’éviter le pire, là où l`armée avait déjà donné des signaux de menaces. En effet, on suspecte les officiers et sous-officiers déserteurs à l`étranger. On suspecte aussi le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit «IB» et ses hommes. D`aucuns vont même jusqu`à suspecter des officiers de l`ex-rébellion qui ne veulent pas de la fin de la guerre. Après avoir créé les conditions d’un gros malaise social, Gbagbo, Bédié et Ouattara travaillent maintenant à éviter le pire à leur pays. Et cela passe par des élections qui doivent avoir lieu absolument...

JMK AHOUSSOU
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