Campagne électorale : La réalité des bastions (Suite)

Hier, nous présentions l’occupation du terrain politique avec à l’appui des chiffres qui montrent l’implantation des différents partis sur l’échiquier national. Comme annoncé, pour aujourd’hui, la présentation se poursuit, illustrée cette fois de pourcentages, dans les 9 dernières régions du pays. A savoir : le Bafing, le Moyen Cavally, le Fromager, le Sud Bandama, le Worodougou, le Sud Comoé, la Marahoué, le N’Zi Comoé et le Denguélé. Municipalités, députations, conseils généraux : voilà les trois principales mesures d’encrage des formations politiques. Mais, il faut accepter que les données ci-après - des statistiques maisons faites sur la base de nombres de postes détenus par les uns et par les autres - ont subi des modifications puisqu’elles datent des dernières élections générales (2000 à 2001). Et que, depuis lors, les lignes ont bougé du fait de la transhumance, des alliances et autres disparitions d’élus. Ces indications reflètent néanmoins la présence sur le terrain des leaders-candidats à la présidentielle. Ainsi, le Rassemblement des républicains (Rdr) fait le siège du Bafing dont il tient à 100% le seul poste de conseil général, les 5 mairies sur les sept que compte la région, soit 71,42%. Avec 1 maire, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) négocie les 14,29 % du territoire et reste talonné par 1 indépendant, 14,27%. Dans le Moyen Cavally, le Front populaire ivoirien a pignon sur rue, car sur 6 mairies, il en revendique 5. Ce qui le crédite de 83,33 % de l’audience locale ; une position qu’il conforte avec 62,5 % représentant le pourcentage de ses 5 députés sur les 8 dans la région. Le face-à-face y est déséquilibré, côté Pdci qui a perdu du terrain depuis qu’il n’est plus au pouvoir. Le parti d’Henri Konan Bédié (HKB) joue quand-même le contrepoids avec 16,67% avec son seul poste de mairie et 37,5% pour 3 parlementaires. Pour avoir raflé les 2 conseils généraux sur les quatre que devrait avoir le Moyen Cavally (Duékoué et Bloléquin, n’ayant pas de conseil généraux), le Fpi concentre 100% des postes en question. La suprématie du parti au pouvoir est presque intacte sous le Fromager (Gagnoa et Oumé) où il détient 5 conseils généraux sur 6 (83,33%). Il gère 3 mairies sur cinq à côté d’un indépendant, après la démission du maire Rdr. Les deux conseils généraux de la région sont également aux mains des ‘’frontistes‘’. C’est la même mainmise sur le Sud Bandama où les hommes de Laurent Gbagbo dirigent 6 mairies appuyés qu’ils sont par 5 députés sur les 7 confiés à la région et 2 uniques conseils généraux. Le Pdci fait la balance avec 2 députés soit 28,57%. Avec 1 mairie, il baisse la tête devant les ‘’républicains‘’ du Worodougou où le Rdr contrôle royalement 10 municipalités sur les 11 de la zone (90,91%), devant Eunise Kanaté indépendante (?). Les 2 uniques conseils généraux font également la force du Rdr. Députation : le Pdci a 2 députés contre 0 pour le Fpi et le Rdr. Sud Comoé : là-bas, le candidat HKB est incontestablement assis. 6 mairies sur 7 (86%), 2 députés sur 3 et 2 conseils généraux. Le Fpi a glané 1 mairie, 3 députés et 1 conseil général. Dans la région de la Marahoué où le Fpi n’a aucune mairie, car il y a 2 indépendants, le Pdci dispose d’une municipalité ; quand le Rdr en compte 2 sur les 5 du pays gourou. Où le Fpi a 1 député, le Pdci 3. Les positions sont également tranchées dans la région du N’Zi Comoé. Le Pdci y occupe les 6 conseils généraux avec 7 députés sur 10 soit 97%. Quant au Fpi il 1 seul maire et 3 députés. cinq indépendants concentrent 5 postes de mairie.

Bidi Ignace