DECLARATION
Conformément à la mission qu’elle s’est assignée, celle de contribuer activement au retour de la Paix en Côte d’Ivoire par la restauration de la Démocratie et de l’Etat de droit, conditions siné qua nun pour le respect et l’épanouissement des Droits de l’Homme, LA FONDATION IVOIRIENNE POUR L’OBSERVATION ET LA SURVEILLANCE DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA VIE POLITIQUE, en abrégé : FIDHOP, a pris l’engagement de prévenir l’opinion nationale et internationale sur les menaces potentielles ou réelles qui pourraient interrompre ou gêner le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire.
La rencontre de ce jour, qui s’inscrit dans ce cadre, vise donc à attirer l’attention de tous et de chacun, notamment celle des acteurs politiques ivoiriens et de la Communauté internationale, sur quelques menaces qui, si elles ne sont pas dissipées, pourraient, soit entraver le déroulement du scrutin présidentiel du 31 octobre 2010, soit entrainer le chaos dans le pays juste après la proclamation des résultats.
Ces menaces ou obstacles sont de deux ordres. Il s’agit, d’une part, du scepticisme généralisé dans le pays, qui fait encore douter une bonne partie de la population quant à la tenue effective de l’élection le 31 octobre ; et d’autre part, l’idée de la victoire inconditionnelle, que chaque camp revendique déjà.
I. MENACE N°1 : LE SCEPTICISME GENERALISE
Et si l’engagement de la classe politique ivoirienne pour le respect de la date du 31 octobre 2010 n’était qu’une mise en scène ? Telle est la question que se posent beaucoup.
1/ Fondement du scepticisme :
Les reports successifs de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, depuis octobre 2005, et surtout l’échéance avortée du 29 novembre 2009, ont fini par convaincre les populations ivoiriennes et la Communauté internationale de ce que les Ivoiriens, notamment la classe politique, ne veut pas aller aux élections.
Cette idée s’est vue confortée par l’acquisition de privilèges et le développement d’une économie de guerre, dont les principaux protagonistes de la crise ivoirienne sont les premiers bénéficiaires. Si bien qu’aujourd’hui, c’est avec beaucoup de scepticisme que bon nombre d’Ivoiriens observent, presqu’avec indifférence, l’évolution actuelle du processus électoral.
Une évolution qui pourtant, tranche avec le passé et rend cette élection du 31 octobre irréversible.
2/ Actes tangibles pour la tenue de l’élection :
Pour la FIDHOP, les populations ivoiriennes, y compris la Société civile, et la Communauté internationale ont eu sans doute des raisons valables de douter de la bonne foi de la classe politique ivoirienne.
Cependant, depuis le début du mois d’août 2010, de nombreux actes sont posés par les décideurs, qui devraient ramener les sceptiques à la réalité. On peut citer, en effet :
La fixation de la date du 31 octobre 2010, qui est conforme à la date prévue par la Constitution ivoirienne ;
L’encasernement ou le désarmement des éléments des Forces Nouvelles ;
La sécurisation des finances nécessaires pour la présidentielle par l’Etat de Côte d’Ivoire et la garantie de l’appui technique et financier des partenaires internationaux ;
Le consensus des principaux leaders politiques autour de la liste électorale définitive… ; pour ne citer que ces actes forts.
Dès lors, seule la mobilisation de chaque ivoirienne et de chaque ivoirien, et la détermination totale de la Société civile, pourront contraindre la classe politique à aller coûte que coûte aux urnes le 31 octobre 2010.
Toutefois, une menace contre la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire s’annonce avec plus d’acuité, au fur et à mesure que l’on approche du 31 octobre.
II. MENACE N°2 :
LA STRATEGIE DE LA VICTOIRE ABSOLUE REVENDIQUEE
La FIDHOP note avec inquiétude, tant dans le camp présidentiel que dans le camp de l’opposition réunie au sein du RHDP, la montée en puissance de cette stratégie électoraliste visant à revendiquer par anticipation la victoire absolue. Cette stratégie se traduit par une théorie absurde ivoirienne dite : « on gagne ou on gagne », c'est-à-dire que l’échec est exclu d’office.
En effet, beaucoup de partisans de la Majorité présidentielle considèrent qu’avec l’élection d’octobre 2000, qualifiée de « calamiteuse » par le Président de la République, ajoutée au coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 qui s’est mué en rébellion armée, le régime du Front Populaire Ivoirien (FPI) est la principale victime. Pour eux, la victoire au terme de cette présidentielle devrait donc leur revenir, sinon…
Quant aux membres du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix, ils se considèrent toujours comme majoritaires, eu regard à leur union qui comprend le PDCI, le RDR, l’UDPCI et le MFA. Ainsi, dans leur logique, ils se proclament d’office vainqueurs ; et leur défaite ne pourrait être que le fruit d’un hold-up.
La conséquence d’une telle stratégie est très grave. Elle conduit généralement, non seulement à faire peur à l’adversaire, mais surtout à entreprendre deux types de manœuvres : soit on use de tous les moyens, y comprend les plus illégaux, pour se proclamer vainqueur ; soit on use de tous les moyens, mêmes les plus violents, pour empêcher l’adversaire de l’emporter.
C’est pourquoi la FIDHOP évoque les conditions ci-après à remplir pour une élection transparente et apaisée en Côte d’Ivoire.
III. CONDITIONS POUR UNE ELECTION TRANSPARENTE ET APAISEE LE 31 OCTOBRE 2010
La FIDHOP considère que trois conditions essentielles doivent être remplies, afin que les résultats du scrutin soient acceptés par toutes les parties.
1/ L’impartialité de la CEI et le franc-jeu de la Primature :
La réussite ou l’échec de l’élection du 31 octobre 2010 est de la responsabilité principale de la Commission Electorale Indépendante (CEI) ; c’est pourquoi, en dépit de sa forte composition en représentants de l’opposition politique ivoirienne, la FIDHOP invite la CEI à plus de professionnaliste et à l’impartialité dans sa mission, en vue de rassurer tous les candidats ;
La Primature, qui se veut un arbitre du processus de sortie de crise, devrait rassurer davantage toutes les parties, en jouant franc-jeu.
2/ Une campagne civilisée et apaisée :
A l’endroit des quatorze (14) candidats :
Les discours des candidats à l’élection présidentielle et ceux de leurs état-major doivent être emprunts de courtoisie et de respect vis-à-vis des autres candidats. Ainsi, outre la signature solennelle par les partis politiques, les groupements et forces politiques, ainsi que par les candidats, du Code de bonne conduite en période électorale, le jeudi 24 avril 2008 à l’Hôtel Ivoire, en présence du Secrétaire Général de l’ONU, la signature d’un Protocole d’accord pour une présidentielle apaisée en Côte d’Ivoire s’impose.
A l’endroit de la presse :
La presse, qu’elle soit nationale ou internationale, proche des chapelles politiques ou non, doit viser la paix sociale et faire preuve de professionnalisme, en respectant le Code de déontologie du Journaliste professionnel en Côte d’Ivoire et en se soumettant aux règles établies dans le Code électoral et aux prescriptions des organes de régulation que sont le CNCA et le CNP, ou l’OLPED. Car la presse ne doit pas être à l’origine d’un chaos en Côte d’Ivoire, comme la radio ‘’Mille collines’’ l’a été au Rwanda.
3/ La soumission au verdict des urnes, une exigence démocratique et républicaine :
La classe politique ivoirienne ne cesse de se présenter à la population comme étant adepte de la Démocratie ou éprise de valeurs républicaines ; le moment est venu de le démontrer, en se pliant au verdict des urnes.
En tout état de cause, le Peuple de Côte d’Ivoire, depuis la fixation de cette dernière date du 31 octobre 2010, est conscient qu’il reprend de plus en plus son pouvoir qui lui avait été confisqué depuis 2005 : jamais il n’acceptera de se voir privé de son vrai choix (il suffit de se souvenir de la présidentielle d’octobre 2000 pour s’en rendre compte).
Pour sa part, LA FONDATION IVOIRIENNE POUR L’OBSERVATION ET LA SURVEILLANCE DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA VIE POLITIQUE, en plus des actions collectives qu’elle entreprend avec d’autres ONGs de la Société civile ivoirienne, a décidé d’accentuer son observation et sa surveillance individuelles, d’ici à la fin des élections, sur les aspects clés suivants :
Les discours politiques des différents candidats et de leurs états-major, ainsi que dans la presse ;
Le comportement sur le terrain des agents des CEI locales ; et
Le comportement des agents de sécurité le jour du scrutin : FDS, FAFN, CCI ou Forces impartiales…
Ce, à travers les dix (10) communes suivantes : Abobo, Anyama et Yopougon, pour Abidjan, et, pour l’intérieur du pays : Abengourou, Bouaké, Daloa, Divo, Odienné, San-pédro et Yamoussoukro.
Fait à Abidjan, le 15 septembre 2010
Dr BOGA Sako Gervais
Enseignant-Chercheur à l’Université
Expert en Droits de l’Homme
Président-Fondateur de la FIDHOP
keranbog@yahoo.fr
(225) 23 48 40 84 // 04 02 04 03
Conformément à la mission qu’elle s’est assignée, celle de contribuer activement au retour de la Paix en Côte d’Ivoire par la restauration de la Démocratie et de l’Etat de droit, conditions siné qua nun pour le respect et l’épanouissement des Droits de l’Homme, LA FONDATION IVOIRIENNE POUR L’OBSERVATION ET LA SURVEILLANCE DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA VIE POLITIQUE, en abrégé : FIDHOP, a pris l’engagement de prévenir l’opinion nationale et internationale sur les menaces potentielles ou réelles qui pourraient interrompre ou gêner le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire.
La rencontre de ce jour, qui s’inscrit dans ce cadre, vise donc à attirer l’attention de tous et de chacun, notamment celle des acteurs politiques ivoiriens et de la Communauté internationale, sur quelques menaces qui, si elles ne sont pas dissipées, pourraient, soit entraver le déroulement du scrutin présidentiel du 31 octobre 2010, soit entrainer le chaos dans le pays juste après la proclamation des résultats.
Ces menaces ou obstacles sont de deux ordres. Il s’agit, d’une part, du scepticisme généralisé dans le pays, qui fait encore douter une bonne partie de la population quant à la tenue effective de l’élection le 31 octobre ; et d’autre part, l’idée de la victoire inconditionnelle, que chaque camp revendique déjà.
I. MENACE N°1 : LE SCEPTICISME GENERALISE
Et si l’engagement de la classe politique ivoirienne pour le respect de la date du 31 octobre 2010 n’était qu’une mise en scène ? Telle est la question que se posent beaucoup.
1/ Fondement du scepticisme :
Les reports successifs de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, depuis octobre 2005, et surtout l’échéance avortée du 29 novembre 2009, ont fini par convaincre les populations ivoiriennes et la Communauté internationale de ce que les Ivoiriens, notamment la classe politique, ne veut pas aller aux élections.
Cette idée s’est vue confortée par l’acquisition de privilèges et le développement d’une économie de guerre, dont les principaux protagonistes de la crise ivoirienne sont les premiers bénéficiaires. Si bien qu’aujourd’hui, c’est avec beaucoup de scepticisme que bon nombre d’Ivoiriens observent, presqu’avec indifférence, l’évolution actuelle du processus électoral.
Une évolution qui pourtant, tranche avec le passé et rend cette élection du 31 octobre irréversible.
2/ Actes tangibles pour la tenue de l’élection :
Pour la FIDHOP, les populations ivoiriennes, y compris la Société civile, et la Communauté internationale ont eu sans doute des raisons valables de douter de la bonne foi de la classe politique ivoirienne.
Cependant, depuis le début du mois d’août 2010, de nombreux actes sont posés par les décideurs, qui devraient ramener les sceptiques à la réalité. On peut citer, en effet :
La fixation de la date du 31 octobre 2010, qui est conforme à la date prévue par la Constitution ivoirienne ;
L’encasernement ou le désarmement des éléments des Forces Nouvelles ;
La sécurisation des finances nécessaires pour la présidentielle par l’Etat de Côte d’Ivoire et la garantie de l’appui technique et financier des partenaires internationaux ;
Le consensus des principaux leaders politiques autour de la liste électorale définitive… ; pour ne citer que ces actes forts.
Dès lors, seule la mobilisation de chaque ivoirienne et de chaque ivoirien, et la détermination totale de la Société civile, pourront contraindre la classe politique à aller coûte que coûte aux urnes le 31 octobre 2010.
Toutefois, une menace contre la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire s’annonce avec plus d’acuité, au fur et à mesure que l’on approche du 31 octobre.
II. MENACE N°2 :
LA STRATEGIE DE LA VICTOIRE ABSOLUE REVENDIQUEE
La FIDHOP note avec inquiétude, tant dans le camp présidentiel que dans le camp de l’opposition réunie au sein du RHDP, la montée en puissance de cette stratégie électoraliste visant à revendiquer par anticipation la victoire absolue. Cette stratégie se traduit par une théorie absurde ivoirienne dite : « on gagne ou on gagne », c'est-à-dire que l’échec est exclu d’office.
En effet, beaucoup de partisans de la Majorité présidentielle considèrent qu’avec l’élection d’octobre 2000, qualifiée de « calamiteuse » par le Président de la République, ajoutée au coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 qui s’est mué en rébellion armée, le régime du Front Populaire Ivoirien (FPI) est la principale victime. Pour eux, la victoire au terme de cette présidentielle devrait donc leur revenir, sinon…
Quant aux membres du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix, ils se considèrent toujours comme majoritaires, eu regard à leur union qui comprend le PDCI, le RDR, l’UDPCI et le MFA. Ainsi, dans leur logique, ils se proclament d’office vainqueurs ; et leur défaite ne pourrait être que le fruit d’un hold-up.
La conséquence d’une telle stratégie est très grave. Elle conduit généralement, non seulement à faire peur à l’adversaire, mais surtout à entreprendre deux types de manœuvres : soit on use de tous les moyens, y comprend les plus illégaux, pour se proclamer vainqueur ; soit on use de tous les moyens, mêmes les plus violents, pour empêcher l’adversaire de l’emporter.
C’est pourquoi la FIDHOP évoque les conditions ci-après à remplir pour une élection transparente et apaisée en Côte d’Ivoire.
III. CONDITIONS POUR UNE ELECTION TRANSPARENTE ET APAISEE LE 31 OCTOBRE 2010
La FIDHOP considère que trois conditions essentielles doivent être remplies, afin que les résultats du scrutin soient acceptés par toutes les parties.
1/ L’impartialité de la CEI et le franc-jeu de la Primature :
La réussite ou l’échec de l’élection du 31 octobre 2010 est de la responsabilité principale de la Commission Electorale Indépendante (CEI) ; c’est pourquoi, en dépit de sa forte composition en représentants de l’opposition politique ivoirienne, la FIDHOP invite la CEI à plus de professionnaliste et à l’impartialité dans sa mission, en vue de rassurer tous les candidats ;
La Primature, qui se veut un arbitre du processus de sortie de crise, devrait rassurer davantage toutes les parties, en jouant franc-jeu.
2/ Une campagne civilisée et apaisée :
A l’endroit des quatorze (14) candidats :
Les discours des candidats à l’élection présidentielle et ceux de leurs état-major doivent être emprunts de courtoisie et de respect vis-à-vis des autres candidats. Ainsi, outre la signature solennelle par les partis politiques, les groupements et forces politiques, ainsi que par les candidats, du Code de bonne conduite en période électorale, le jeudi 24 avril 2008 à l’Hôtel Ivoire, en présence du Secrétaire Général de l’ONU, la signature d’un Protocole d’accord pour une présidentielle apaisée en Côte d’Ivoire s’impose.
A l’endroit de la presse :
La presse, qu’elle soit nationale ou internationale, proche des chapelles politiques ou non, doit viser la paix sociale et faire preuve de professionnalisme, en respectant le Code de déontologie du Journaliste professionnel en Côte d’Ivoire et en se soumettant aux règles établies dans le Code électoral et aux prescriptions des organes de régulation que sont le CNCA et le CNP, ou l’OLPED. Car la presse ne doit pas être à l’origine d’un chaos en Côte d’Ivoire, comme la radio ‘’Mille collines’’ l’a été au Rwanda.
3/ La soumission au verdict des urnes, une exigence démocratique et républicaine :
La classe politique ivoirienne ne cesse de se présenter à la population comme étant adepte de la Démocratie ou éprise de valeurs républicaines ; le moment est venu de le démontrer, en se pliant au verdict des urnes.
En tout état de cause, le Peuple de Côte d’Ivoire, depuis la fixation de cette dernière date du 31 octobre 2010, est conscient qu’il reprend de plus en plus son pouvoir qui lui avait été confisqué depuis 2005 : jamais il n’acceptera de se voir privé de son vrai choix (il suffit de se souvenir de la présidentielle d’octobre 2000 pour s’en rendre compte).
Pour sa part, LA FONDATION IVOIRIENNE POUR L’OBSERVATION ET LA SURVEILLANCE DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA VIE POLITIQUE, en plus des actions collectives qu’elle entreprend avec d’autres ONGs de la Société civile ivoirienne, a décidé d’accentuer son observation et sa surveillance individuelles, d’ici à la fin des élections, sur les aspects clés suivants :
Les discours politiques des différents candidats et de leurs états-major, ainsi que dans la presse ;
Le comportement sur le terrain des agents des CEI locales ; et
Le comportement des agents de sécurité le jour du scrutin : FDS, FAFN, CCI ou Forces impartiales…
Ce, à travers les dix (10) communes suivantes : Abobo, Anyama et Yopougon, pour Abidjan, et, pour l’intérieur du pays : Abengourou, Bouaké, Daloa, Divo, Odienné, San-pédro et Yamoussoukro.
Fait à Abidjan, le 15 septembre 2010
Dr BOGA Sako Gervais
Enseignant-Chercheur à l’Université
Expert en Droits de l’Homme
Président-Fondateur de la FIDHOP
keranbog@yahoo.fr
(225) 23 48 40 84 // 04 02 04 03