C’est certainement ce que Laurent Gbagbo veut instaurer avant, pendant et sans doute après la présidentielle du 31 octobre prochain. C’est la raison pour laquelle il s’arme énormément ces derniers temps. ‘’Le Patriote’’ a découvert, à quelques encablures de la commune de Port-Bouet, notamment dans les cocoteraies qui bornent le tronçon Abidjan-Bassam, près d’une trentaine, exactement 25 chars de combat. Selon des sources dignes de foi, ils appartiendraient au Bataillon d’artillerie sol-air (BASA). Tous ces engins de guerre sont soigneusement camouflés par des branches d’arbres et des feuilles de couleur verte comme les chars en question. Des sources au sein de la BASA que nous avons joint hier en fin de soirée soutiennent que ces engins seront destinés à faire des tirs dans la mer. Mais aussi et surtout pour prévenir tout risque de débordement pendant les élections. Que font ces chars à ces endroits? Qui les y a plaqués?
Avec la permission de qui? Des questions dont tout un chacun connaît les réponses mais qu’il convient de se poser quand même.
D’autant que la cheville ouvrière de tout ce qui se trame n’est personne d’autre que le chef l’Etat Laurent Gbagbo, chef suprême des Armées, garant de la sécurité du territoire et des Ivoiriens.
Cette découverte intervient alors que les élections sont attendues dans quelques 43 jours petits jours. Et c’est justement à ce niveau que se situe tout le débat. Car tout le monde sait que arme et élection ne font jamais bon ménage. Quand l’une est là, l’autre est absente et vice versa. La découverte d’armes à moins de deux mois de la tenue de la présidentielle tant attendue est plus qu’inquiétante. Mais dans le même temps, cette coïncidence appelle des réflexions.
On se souvient que ces derniers moments, le candidat Laurent Gbagbo n’a cessé de tenir un langage inutilement guerrier et dur à l’encontre de ceux qu’il a lui-même appelés ‘’les ennemis de la Paix’’ ou du pays, c’est selon. A Divo, en s’adressant aux éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qu’il venait d’installer dans cette ville Gbagbo leur a donné des consignes claires. « (…) Nous demandons à la CRS de mater tous ceux qui sont contre la République. Vous avez pour ennemis, je dis bien ennemis et non adversaires, tous ceux qui sont contre la République et la paix. Vous avez pour ennemis tous ceux qui veulent troubler les élections en Côte d’Ivoire. (…) Vous n’êtes pas des juges. Vous êtes des combattants de la République. Votre rôle c’est d’obéir et non de réfléchir. S’il y a des dégâts, les juges apprécieront. S’il y a des erreurs, on va régler ça. Mais sachez que je vous ai envoyés ici pour que tous ceux qui s’opposent à la paix soient matés»
S’adressant le 7 août dernier à toute la hiérarchie militaire au sein de laquelle il avait auparavant élevé certains aux grades supérieurs, il a livré un message qui a donné froid dans le dos. Devant les généraux Philippe Mangou, Guiai Bi Poin, Kassaraté Tiapé Edouard, Brindou M’Bia, et tout ce que le pays compte de soldats dans tous les corps d’armée, le chef de file de la Refondation ne s’est pas du tout fait prier pour rappeler à ces derniers que leur destin est lié au sien. « (…) Mon Général, transmettez mes salutations à tous les militaires. J’ai dit aux officiers avec qui j’étais, il y a quelques jours à Yamoussoukro, qu’une des caractéristiques de cette crise, c’est que l’Armée est restée en place. Il y a beaucoup de gens qui circulaient dans les casernes, la nuit, en disant: ‘’faites ceci ou cela’’. Les officiers sont là : si moi, je tombe, ils tombent aussi. (…) Il y en a qui croient qu’un coup d’Etat est facile ! C’est comme un édifice qui a plusieurs poteaux. Si tu le fais tomber, tes poteaux tomberont aussi. Je voudrais féliciter l’Armée qui est restée républicaine.
(…) » Puis il y a eu son message toujours aux FDS à Agboville : « (…) J’ai demandé aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS), c’est-à-dire FANCI (Ndlr : Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire), Gendarmerie et Police, de mater, avec la plus grande sévérité, tous ceux qui veulent créer des troubles et empêcher les élections d’avoir lieu. On est fatigué. Parce que ces individus ont un calcul simple. ‘’Si nous allons aux élections, nous n’allons pas gagner. Donc, n’allons pas aux élections et nous dirons que c’est Gbagbo qui ne veut pas des élections’’. Nous allons les débusquer, les arrêter, les juger et les condamner. Nous allons les condamner. Mais, nous ne voulons pas arriver à ces extrémités. J’invite toute la classe politique à se mobiliser pour les élections. (…) » Puis il y a le meilleur pour la fin. C’est cette autre opération d’achat d’armes, notamment de 4 000 pistolets, 200 000 munitions, et 50 000 grenades, par le ministère de la Défense qui foiré et qui a été éventrée par la presse privée. Si cette opération a été ébruitée, Dieu seul sait combien d’armes sont entrées en Côte d’Ivoire sans que ni la presse, ni les populations n’en aient eu échos. Du coup, l’on se demande comment le régime de Gbagbo qui est sous embargo de l’ONU justement au niveau des armes, a réussi l’exploit de s’armer à ce point.
Mis les uns dans les autres, on peut dire sans aucun risque de se tromper que les propos de Gbagbo ne sont pas fortuits. Il sait sur quoi il compte lorsqu’il menace ses opposants. Comment Gbagbo qui se plait à s’appeler ‘’enfant des élections’’ peut-il être si frileux à l’idée d’organiser des élections? Car c’est bien cette frilosité qui le pousse à enfourcher la trompette des menaces contre ses opposants. Mais ces élections auront bel et bien lieu. Car ‘’l’intimidation ne passera pas’’, comme l’a déjà fait savoir le Directeur national de campagne d’ADO, le ministre Amadou Gon Coulibaly, à au cours d’un meeting qu’il a animé samedi dernier à Port-Bouet.
Yves-M. ABIET
Avec la permission de qui? Des questions dont tout un chacun connaît les réponses mais qu’il convient de se poser quand même.
D’autant que la cheville ouvrière de tout ce qui se trame n’est personne d’autre que le chef l’Etat Laurent Gbagbo, chef suprême des Armées, garant de la sécurité du territoire et des Ivoiriens.
Cette découverte intervient alors que les élections sont attendues dans quelques 43 jours petits jours. Et c’est justement à ce niveau que se situe tout le débat. Car tout le monde sait que arme et élection ne font jamais bon ménage. Quand l’une est là, l’autre est absente et vice versa. La découverte d’armes à moins de deux mois de la tenue de la présidentielle tant attendue est plus qu’inquiétante. Mais dans le même temps, cette coïncidence appelle des réflexions.
On se souvient que ces derniers moments, le candidat Laurent Gbagbo n’a cessé de tenir un langage inutilement guerrier et dur à l’encontre de ceux qu’il a lui-même appelés ‘’les ennemis de la Paix’’ ou du pays, c’est selon. A Divo, en s’adressant aux éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qu’il venait d’installer dans cette ville Gbagbo leur a donné des consignes claires. « (…) Nous demandons à la CRS de mater tous ceux qui sont contre la République. Vous avez pour ennemis, je dis bien ennemis et non adversaires, tous ceux qui sont contre la République et la paix. Vous avez pour ennemis tous ceux qui veulent troubler les élections en Côte d’Ivoire. (…) Vous n’êtes pas des juges. Vous êtes des combattants de la République. Votre rôle c’est d’obéir et non de réfléchir. S’il y a des dégâts, les juges apprécieront. S’il y a des erreurs, on va régler ça. Mais sachez que je vous ai envoyés ici pour que tous ceux qui s’opposent à la paix soient matés»
S’adressant le 7 août dernier à toute la hiérarchie militaire au sein de laquelle il avait auparavant élevé certains aux grades supérieurs, il a livré un message qui a donné froid dans le dos. Devant les généraux Philippe Mangou, Guiai Bi Poin, Kassaraté Tiapé Edouard, Brindou M’Bia, et tout ce que le pays compte de soldats dans tous les corps d’armée, le chef de file de la Refondation ne s’est pas du tout fait prier pour rappeler à ces derniers que leur destin est lié au sien. « (…) Mon Général, transmettez mes salutations à tous les militaires. J’ai dit aux officiers avec qui j’étais, il y a quelques jours à Yamoussoukro, qu’une des caractéristiques de cette crise, c’est que l’Armée est restée en place. Il y a beaucoup de gens qui circulaient dans les casernes, la nuit, en disant: ‘’faites ceci ou cela’’. Les officiers sont là : si moi, je tombe, ils tombent aussi. (…) Il y en a qui croient qu’un coup d’Etat est facile ! C’est comme un édifice qui a plusieurs poteaux. Si tu le fais tomber, tes poteaux tomberont aussi. Je voudrais féliciter l’Armée qui est restée républicaine.
(…) » Puis il y a eu son message toujours aux FDS à Agboville : « (…) J’ai demandé aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS), c’est-à-dire FANCI (Ndlr : Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire), Gendarmerie et Police, de mater, avec la plus grande sévérité, tous ceux qui veulent créer des troubles et empêcher les élections d’avoir lieu. On est fatigué. Parce que ces individus ont un calcul simple. ‘’Si nous allons aux élections, nous n’allons pas gagner. Donc, n’allons pas aux élections et nous dirons que c’est Gbagbo qui ne veut pas des élections’’. Nous allons les débusquer, les arrêter, les juger et les condamner. Nous allons les condamner. Mais, nous ne voulons pas arriver à ces extrémités. J’invite toute la classe politique à se mobiliser pour les élections. (…) » Puis il y a le meilleur pour la fin. C’est cette autre opération d’achat d’armes, notamment de 4 000 pistolets, 200 000 munitions, et 50 000 grenades, par le ministère de la Défense qui foiré et qui a été éventrée par la presse privée. Si cette opération a été ébruitée, Dieu seul sait combien d’armes sont entrées en Côte d’Ivoire sans que ni la presse, ni les populations n’en aient eu échos. Du coup, l’on se demande comment le régime de Gbagbo qui est sous embargo de l’ONU justement au niveau des armes, a réussi l’exploit de s’armer à ce point.
Mis les uns dans les autres, on peut dire sans aucun risque de se tromper que les propos de Gbagbo ne sont pas fortuits. Il sait sur quoi il compte lorsqu’il menace ses opposants. Comment Gbagbo qui se plait à s’appeler ‘’enfant des élections’’ peut-il être si frileux à l’idée d’organiser des élections? Car c’est bien cette frilosité qui le pousse à enfourcher la trompette des menaces contre ses opposants. Mais ces élections auront bel et bien lieu. Car ‘’l’intimidation ne passera pas’’, comme l’a déjà fait savoir le Directeur national de campagne d’ADO, le ministre Amadou Gon Coulibaly, à au cours d’un meeting qu’il a animé samedi dernier à Port-Bouet.
Yves-M. ABIET