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Politique Publié le samedi 18 septembre 2010 | Le Patriote

19 septembre 2002 – 19 septembre 2010 : Il y a 8 ans, la guerre

Exactement 8 ans après le déclenchement de la guerre, le 19 septembre 2002 reste une date à jamais gravée dans la mémoire collective des Ivoiriens. Car, c’est bien ce jour où l’histoire de la Côte d’Ivoire bascula dans une tension sans précédente. En effet, les Ivoiriens furent réveillés, très tôt dans la matinée du 19 septembre 2002, par des crépitements de canons et autres armes lourdes. Très vite, ce qui semblait être une mutinerie de jeunes soldats de la promotion 98/2A, appelés les ‘’zinzin’’ et ‘’Bahéfouê’’, se transforme en une véritable rébellion armée, composée majoritairement de militaires exilés. L’adjudant Tuo Fozié et le sergent Ousmane Chérif sont les tous premiers visages du mouvement armée, dénommée MPCI (Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire). Et c’est le 1er octobre 2002, sur les ondes de la radio française RFI, que Soro Kigbafori Guillaume alias ‘’Bogota’’ ou ‘’Dr Kumba’’ se présente comme le Porte-parole du Mouvement. Il appelle au renversement du régime en place et à l’instauration d’un nouvel ordre politique en Côte d’Ivoire.

Que de morts !

La rébellion venait ainsi de se donner un visage politique. Le désormais porte-parole apparaît à Bouaké après la signature du cessez-le-feu négocié par une mission de la CEDEAO, dirigée par le ministre sénégalais Cheick Tidiane Gadio. Cet ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), de 95 à 98, avait pris le chemin de l’exil quelques années plus tôt.

Le 19 septembre fut, ce jour-là, une occasion pour le régime FPI dangereusement ébranlé de régler des comptes à des opposants gênants. Ainsi, le Général Guéi, l’ex-chef de la junte militaire de décembre 1999 à octobre 2000, fut déclaré par Affi N’Guessan, président du FPI et premier ministre d’alors, comme étant le commanditaire du coup d’Etat qui venait d’échouer. Quelques heures plus tard, son corps a été retrouvé dans les broussailles vers la corniche. Il a, selon Lida Kouassi, alors ministre de la Défense « trouvé la mort dans les affrontements sanglants de ce matin » en même temps que son épouse et les membres de sa garde rapprochée, son aide de camp, le capitaine Fabien Coulibaly. Au total dix-huit personnes auraient été exterminées au nombre desquelles des domestiques. Plus chanceux, les présidents du PDCI et du RDR ont pu se mettre à l’abri des tueurs à gage. Henri Konan a trouvé refuge à l’ambassade du Canada. Tandis qu’Alassane Ouattara sur ordre de Paris est accueilli sous escorte militaire à la Maison de France après une escale à la résidence de l’Ambassadeur d’Allemagne. En visite en Italie, le président Laurent Gbagbo rentre précipitamment le 22 septembre. Le même jour, l’homme déclare, dans un ton très antipathique, qu’il est prêt et déterminé à s’engager dans la logique de l’affrontement. « Chers amis, ne vous y trompez pas. C’est la Côte d’Ivoire qui est attaquée. (…) Nous avons réussi à neutraliser tous ceux qui s’étaient infiltrés à Abidjan. Et nous allons continuer le travail en poursuivant systématiquement tous ceux qui se sont retranchés dans les quartiers précaires.

Nous allons les nettoyer (…) », lâche-t-il.

Après donc d’intenses combats à Bouaké, un cessez-le-feu finit par être signé le 17 et des négociations commencent le 30 septembre entre les rebelles et le gouvernement ivoirien. Mais durant les négociations de Lomé, deux nouveaux groupes rebelles, le Mouvement populaire ivoirien du grand ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la justice et la paix (MJP), revendiquent la prise des villes de Man et Danané, à l'extrême ouest du pays. Et pendant ce temps, à Abidjan et dans la zone gouvernementale, des ‘’Escadrons de la mort’’, commandités par le régime FPI, selon plusieurs rapports d’enquête, font leur apparition. Ces Escadrons procèdent à des éliminations physiques des personnalités et de milliers d’Ivoiriens soupçonnés d’être proches de la rébellion ou même de l’opposition. L’opposant Téhé Emile, le médecin Benoît Dakoury Tabley (frère de Louis André Dakoury Tabley, numéro 2 de la rébellion) et le comédien Camara ‘’H’’ Yêrêfê, sont entre autres des victimes de ces tueurs à gage.

La paix, à portée de main

Cette crise en Côte d’Ivoire a nécessité d’énormes énergies en terme de médiation internationale. De Lomé à Ouagadougou, en passant par Marcoussis, Accra 1, 2 et 3 et Pretoria, les différents médiateurs dans la crise ivoirienne ont apporté, avec des fortunes diverses, leur touche à l’avancement du processus de paix en Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui, depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007, c’est le président Blaise Compaoré du Burkina Faso qui fait office de Facilitateur entre les deux ex-belligérants. Du côté de la Primature, la Côte d’Ivoire a connu de 2002 à ce jour, trois Premier ministre : d’abord Seydou Elimane Diarra, ensuite Charles Konan Banny et aujourd’hui, le chef de file de l’ex-rébellion, Soro Kigbafori Guillaume. Si les deux premiers ont apporté une véritable contribution à l’apaisement du climat sociopolitique dans le pays, avec Soro, la paix est aujourd’hui à portée de main. Notamment, avec l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre prochain.

Diawara Samou
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