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Politique Publié le lundi 20 septembre 2010 | Soir Info

Le défi de la paix par les urnes

Jour J-40. Dans 40 jours, les Ivoiriens iront afin voter leur président de la République. Ce qui a été jusque-là une vraie chimère, du fait de multiples reports, semble être une réalité plus que probable. Chaque jour, les faits imposent une certaine confiance et dissipe l’épais nuage de doute qui assombrissait le ciel, quant à l’issue du processus électoral. L’élection présidentielle attendue est sensée mettre fin à une longue période de cirse militaro-politique dont la huitième année a été bouclée hier dimanche 19 septembre 2010. Les avancées constatées dans l’organisation de l’élection présidentielle montrent que l’optimisme des uns et l’espoir des autres reposent cette fois-ci sur des bases solides : l’adoption consensuelle de la liste électorale définitive, le chronogramme complet, le déblocage du financement nécessaire, l’acquisition du matériel électoral (urnes, isoloirs), l’encasernement des militaires de l’ex-rébellion, l’unicité des caisses de l’Etat en cours, l’accréditation des observateurs internationaux, etc. Les candidats, pour cette fois, semblent tous être désormais en ordre de bataille pour le grand jour. Du côté de la Primature, on apprend même que les cartes d’identité nationales ainsi que les cartes d’électeurs pourraient être disponibles plus tôt que prévu, c’est-à-dire à la fin du mois de septembre au lieu de la dernière quinzaine d’octobre, comme prévu dans le chronogramme. En fait, sous la pression apparente des évènements et plus précisément de la Primature, la Commission électorale indépendante (Cei) a fini par comprendre la nécessité d’anticiper la réalisation concomitante de certaines actions prévues dans le chronogramme électoral. Cette stratégie est plus appropriée dans la mesure où elle permet de gagner du temps. La dernière moitié du mois d’octobre consacrée aux intenses activités de campagne doit être mise à profit par la Cei pour corriger certaines lacunes. C’est pourquoi, il serait vraiment maladroit d’attendre cette période très sensible pour réaliser la plupart des opérations délicates comme la fabrication et la distribution des documents électoraux. Si on traîne, certaines erreurs préjudiciables à la sincérité et à la transparence du scrutin seront difficiles à rattraper. Car, à dire vrai, l’essentiel ce n’est pas seulement d’organiser les élections. L’organisation des élections justes et transparentes dans un esprit apaisé permettra aux Ivoiriens de retrouver la paix et la tranquillité. Car au-delà des élections, c’est la paix qui importe. Le vrai défi de Soro Guillaume et de tous ceux qui sont impliqués dans le processus de sortie de crise, c’est la paix. La paix par les urnes et non la guerre par les urnes. C’est le défi imposé à tous les Ivoiriens. Les organisateurs des élections, tout comme les 14 candidats à la présidentielles et leurs états majors sont ainsi interpellés. Ils se doivent de mener une campagne apaisée et civilisée avec des discours responsables. Les candidats et leurs supporters ne doivent pas perdre de vue l’essentiel : la Côte d’Ivoire. Leurs ambitions, d’accéder à tout prix à la magistrature suprême, ne doit pas les aveugler au point de vouloir encore enflammer le pays. La victoire ou la défaite, ce ne sera pas la fin ni le déluge. Quand on va à une compétition, c’est pour gagner. Mais on peut aussi perdre. Il faut que chacun se le dise. Il est important que le message de paix soit sincèrement le crédo de tout le monde. Les leaders d’opinion et les chefs religieux doivent prendre, pendant qu’il est encore temps, leurs bâtons de pèlerins pour agir maintenant et non attendre que les violences éclatent pour jouer les médecins après la mort. En cela, on peut saluer les rencontres initiés par le Premier ministre Soro Guillaume. En tant que maître d’œuvre du processus de sortie de crise, Soro Guillaume doit multiplier ce type d’actions et être surtout proactif pour prévenir tout germe de conflit. Le défi est grand en période électorale en Afrique surtout en situation post-conflit armé. Mais à cœur vaillant, rien n’est impossible.

Amos BEONAHO
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