A six semaines du premier tour de la présidentielle ivoirienne (le 31 octobre 2010, les soucis et la pression s’intensifient sur les grands acteurs du processus électoral en Côte d’Ivoire. La dernière réunion du cadre permanent de concertation (Cpc) qui s’est tenue hier à Ouagadougou a été l’occasion pour les participants de noter les défis majeurs. C’est le facilitateur dans la crise ivoirienne, le président burkinabé Blaise Compaoré qui a donné le ton en appelant ses interlocuteurs ivoiriens à relever ce qu’il a appelé « les derniers défis ». Tout en saluant les progrès réalisés, notamment l’adoption consensuelle de la liste électorale définitive, le président du Burkina Faso pense qu’il faut plutôt se concentrer sur ce qui reste à faire en matière organisationnelle et sécuritaire. ‘’J’invite tous les acteurs ivoiriens ainsi que les partenaires techniques et financiers à s’investir davantage dans le franchissement des ultimes étapes de la sortie de crise’’ a déclaré Blaise Compaoré à l’occasion du 7e Cpc qui réunissait hier le président Gbagbo, le Premier ministre Soro Guillaume et les deux principaux opposants : Henri Konan Bédié du Pdci et Alassane Dramane Ouattara du Rdr. ‘’Les débats politiques sont derrière nous’’ a déclaré Laurent Gbagbo à son arrivée, lundi, dans la capitale burkinabé, précisant d’ailleurs qu’il ne reste plus que « des problèmes techniques et pratiques’’ en voie de résolution dans cette dernière ligne droite. Egalement présent à Ouagadougou, Young-Jin Choi, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire a exprimé la capacité de l’Onuci (Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire) à relever quelques étapes d’ordre logistique et technique à franchir. « Nous avons les ressources, nous avons la base logistique pour que les choses se passent comme prévu’’ a déclaré Choi aux journalistes après une rencontre avec le président Burkinabé. Il s’agira concrètement d’appuyer la commission électorale indépendante (Cei) chargée notamment de la confection et de la distribution des documents électoraux (bulletins de vote, 12 millions de cartes d’identité et cartes d’électeurs, procès verbaux etc) dans plus de 20 000 bureaux de vote reparties sur l’ensemble du territoire national. Au cours de ce dernier Cpc, le facilitateur dans la crise ivoirienne a reçu les félicitations et les remerciements appuyé des leaders politiques ivoiriens pour le rôle crucial joué pour faire avancer le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Mais, aussi prêt du but, tout le monde tremble de peur d’échouer. C’est pourquoi, a-t-on appris, Blaise Compaoré a plutôt insisté pour obtenir des garanties de bonne foi de Gbagbo, Bédié et Alassane . Les ténors de la politique ivoirienne ont été priés de ne rien faire qui puisse aller à l’encontre de la paix. Il s’agit concrètement pour les candidats sérieux à la présidentielle de tenir un discours apaisé pendant la campagne et de surtout s’engager au respect du résultat des urnes par le refus de la contestation violente après les élections. Le facilitateur a demandé le strict respect du code de bonne conduite signé en avril 2008 à Abidjan en présence du secrétaire général de l’Onu Ban Ki Moon. Enfin, la réunion du Cpc qui s’est déroulée en présence de Youssouf Bakayoko, président de la Cei a été l’occasion de faire le point final sur la sécurisation des candidats et des élections ainsi que la revue du calendrier électoral et surtout, de confirmer la date du 31 octobre 201 pour le 1er tour de la présidentielle. « Je suis très confiant pour le 31 octobre. On ne peut pas dire qu’il n’y aura pas de couac mais il n’y a plus aucun problème politique. Même si par hasard, il y avait un jour du retard. Ce qui je ne souhaite pas. Ça ne serait pas sur des questions politiques », a déclaré le président Gbagbo à la presse à l’issue de la concertation. « Je suis satisfait et confiant parce que nous avons confirmé la date du 31 octobre’’ a indiqué pour sa part Henri Konan Bédié le président du Pdci-Rda ». ‘’C’est la dernière ligne droite, nous avons le premier tour de l’élection présidentielle le 31 octobre. Je pense que cette fois-ci, c’est la bonne’’, a affirmé en écho Alassane Ouattara, le patron du Rdr. En clair, les trois grands de la politique ivoirienne joue au même temps sous le regard heureux du chef d’orchestre Blaise Compaoré. « Nous avons échangé sur toutes les questions et sur les éventuels écueils qui peuvent entraver la marche de ce processus, j’ai bon espoir que tout ira bien’’, a déclaré, en effet, tout heureux, le facilitateur burkinabé.
Amos Béonaho
Amos Béonaho
