Les musulmans de Côte d’Ivoire sont actuellement à la croisée des chemins. Ils sont partagés entre écouter leur foi en se rendant à la Mecque pour effectuer le pèlerinage et rester au pays pour accomplir leur devoir civique lors du premier tour de l’élection présidentielle. Pour trouver une solution à cette équation, leur guide suprême Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des Imams (Cosim) était, hier en fin de matinée, chez Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (Cei) pour lui exprimer ce qui préoccupe la communauté musulmane de Côte d’Ivoire. A savoir voter avant l’échéance du 31 octobre 2010 pour pouvoir suivre le pèlerinage en toute quiétude à la Mecque. “La préoccupation qui nous amène ici concerne une partie de la population qui se trouve être obligée de quitter le pays au moment même ils doivent effectuer leur devoir de citoyen. Il s’agit des pèlerins. Ce n’est pas beaucoup. Mais 4.000 personnes, c’est aussi important. Et nous sommes envahis par ces fidèles pour savoir leur sort ; pour savoir comment ils vont s’acquitter de leur devoir de citoyen alors qu’ils doivent être absents du pays. C’est ce que nous avons discuté. Promesse nous a été donnée que le problème sera étudié et les résultats obtenus nous seront communiqués très prochainement”, a-t-il indiqué à sa sortie d’audience. Pour le président du Cosim, s’il existe une volonté politique en Côte d’Ivoire, faire voter les musulmans avant leur voyage à la Mecque, ne serait pas un problème. “Il y a eu le même cas dans d’autres pays africains, la solution été trouvée au Ghana tout près, l’année dernière, les pèlerins partant, on leur a permis de voter avant de partir. Il s’agit d’une question de volonté politique pour que nul ne se sente après ces élections, exclus de quoi que ce soit. C’est notre objectif. C’est en cela aussi qu’on peut aider les autorités à maintenir la paix et la stabilité ”, a précisé Cheick Aboubacar Fofana. Quelques heures plus tôt, le président de la Cei a rencontré tous les 14 candidats à l’élection présidentielle ou leurs représentants. A l’ordre du jour, figurait la sécurisation des élections, le passage des candidats dans les média d’Etat et le financement des élections. La Cei, qui veut organiser le scrutin dans un climat social apaisé, a ainsi promis aux différents candidats ou leurs représentants qu’elle fera tout ce qui est en ses possibilités pour que tout le monde s’inscrive dans cette optique. Aussi a-t-il été question, à la suite des partis politiques, de la signature par les candidats à l’élection présidentielle, d’un code de bonne conduite avec l’aide de NDI, un partenaire dans ces élections organisées par la Commission électorale indépendante.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr
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