MOTUS « POISON »

La position de Laurent Gbagbo n’est vraiment pas aisée. A l’approche du scrutin présidentiel, il a du mal à convaincre l’électorat. Sans programme et sans bilan, en dépit des dix ans passés au sommet de l’Etat, l’homme est à la peine. C’est pourquoi, à chaque fois qu’il prend la parole, il est victime de son propre discours. Heureux donc qui peut donner du grain à moudre à ses adversaires. Le penseur chinois, Lao Tseu ne croyait pas si bien dire en affirmant que : « celui qui peut vaincre les autres est fort. Mais celui qui s’est vaincu lui-même est vraiment puissant ». En campagne électorale déguisée grossièrement, du reste, en visite d’Etat, à Bondoukou, l’ancien opposant dit historique n’a pas hésité à tenir ce discours à ses concitoyens : « Choisissez entre le poison et le médicament ». A bien regarder la décennie de gestion du FPI, on est légitimé à croire que « le poison », c’est bien le camp présidentiel. N’est- ce pas ces hommes et femmes qui se vautraient d’être des « poches de moralité » et qui se proposaient de « gouverner autrement et mieux la Côte d’Ivoire », que les Ivoiriens ont vus naguère avec barbes et cheveux hirsutes, qui se vantent d’être des « nouveaux riches » ? C’est un secret de polichinelle que ce sont les frontistes qui ont envoyé les déchets toxiques qui ont causé de nombreux décès dans la capitale économique. Ce sont encore eux qui sont les bénéficiaires des détournements de plusieurs centaines de milliards dans la filière café cacao et qui refusent l’ouverture du procès des barons, de peur d’être cités. C’est également avec leur complicité que de vils escrocs ont acheté une usine fictive à Fulton, aux Etats Unis, à hauteur de 100 milliards. Que dire encore, si ce n’est de constater que c’est le FPI qui a armé la FESCI qui bloque depuis de nombreuses années, le fonctionnement de l’école. C’est peu de dire que le « poison », c’est bien le FPI qui a sapé les bases de l’unité nationale, de la prospérité ivoirienne et qui a dressé les Ivoiriens, les uns contre les autres. Vivement donc les élections, pour débarrasser le pays de cette gangrène, afin que de nouveaux dirigeants viennent exorciser la Côte d’Ivoire des dérives de la vague refondation !
Bakary Nimaga