Ils ne savent plus à quel saint se vouer pour garantir leur élection au soir du 31 octobre prochain. Bien que hurlant à qui veut les entendre qu'ils sont des démocrates, ils ne respectent aucune espèce de règles de jeu. Sous le prétexte de faire des visites d'Etat et de travail, leur champion sillonne le pays pour battre ouvertement campagne avec les moyens de l'Etat, avec l'argent de tous les Ivoiriens. Une pratique qu'il a dénoncée au moment où il tirait le diable par la queue dans l'opposition. Parvenu au pouvoir, les principes qu'il défendait dans l'opposition ont disparu. Quel genre de travail fait-il avec les populations des régions visitées ? Il utilise la télévision comme un bien privé. Le directeur du Port d'Abidjan est un directeur de campagne, le directeur de la douane est un directeur de campagne, le directeur de l'Economie est un directeur de campagne, etc. Vive le conflit d'intérêts sur le dos des Ivoiriens. En France, le ministre du travail a dû récemment démissionner de son poste de trésorier de son parti, le peuple lui ayant demandé de choisir entre servir son parti et servir l'Etat. En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo ne s'embarrasse guère de ce genre de pratiques démocratiques. Pour lui et les responsables du Fpi, la Côte d'Ivoire est leur chose, le pouvoir est leur chose, ils peuvent en faire ce qu'ils veulent en foulant aux pieds toutes les règles. Depuis l'annonce de la date de l'élection présidentielle, ils sont pris comme de transe et font feu de tout bois. Selon des sources très introduites dans ce front populaire, les responsables de la campagne du candidat Gbagbo ne veulent plus entendre parler de sécurisation de l'élection partout en Côte d'Ivoire par le Centre de commandement intégré. Ils ne veulent pas voir les éléments de ce centre dans " la partie utile de la Côte d'Ivoire ", mais que plutôt uniquement les Fds que cette tâche soit uniquement dévolue aux Fds dont les chefs ont été récemment bombardés une pluie de grades divers. Pour le Fpi, la présence des éléments du Cci au Sud serait un obstacle au plan de passage en force qu'ils ont mis en place. Ils n'ont donc plus confiance dans ce Cci et préfèrent les Fds seules, en violation de l'accord complémentaire 4 de l'accord de Ouagadougou. En réalité, malgré les discours, malgré l'occupation quasi continue de la télévision, malgré les sondages, le Fpi n'est plus sûr de rien du tout. C'est pour cette raison qu'ils ne respectent plus aucune règle. Sinon, un chef d'Etat d'un pays sérieux ne peut pas déserter son bureau pour sillonner le pays et s'exprimer dans des espaces à moitié vides en criant : " Qui est le meilleur candidat ? Qui dit mieux ? Qu'est-ce que vous avez fait pendant ces 10 ans ? Qui paye le cacao à 1100F ? Qui a reconstruit l'école ? ". Alors qu'il dit qu'il est en visite d'Etat et de travail. Si c'est cela qu'on appelle le travail, on comprend mieux à présent pourquoi il y a 4 millions de chômeurs en Côte d'Ivoire. Ce n'est pas sérieux.
PAUL KOUDOU
PAUL KOUDOU
