Ça y est ! Les Ivoiriens auront enfin( ?) droit à une campagne électorale disciplinée et civilisée. Les 14 candidats à l’élection présidentielle ont réitéré, hier, au siège de la Commission électorale indépendante (cei), aux II-Plateaux, leur volonté d’adopter un comportement exemplaire avant, pendant et après l’élection du 31 octobre. En Afrique, la pluie est synonyme de bénédictions. Il faut donc croire que la fine pluie qui s’est répandue, hier, sur la capitale économique au moment même où ils prenaient cet engagement dans le jardin de la (Cei), augure de bons présages. Le président de la Cei, Youssouf Bakayoko, fait son apparition sur une note de “La marche nuptiale’’, version Mendelsohn. Comme pour signifier qu’une alliance va bientôt être scellée entre les différents prétendants de la belle Côte d’Ivoire. En effet, ils ont signé le code de bonne conduite, auquel avaient adhéré en avril 2008, les présidents des partis politiques. Cette seconde signature s’est avérée nécessaire parce que les initiateurs de la cérémonie, à savoir, la Cei, le National democratic institute (Ndi) et la société civile ivoirienne ont constaté la violation du code par certains candidats. La cérémonie a été quelque peu troublée par le révérend, Nynsémon Tagoua, candidat indépendant. Ce dernier, au moment d’apposer sa signature, contre toute attente, a refusé de s’associer à ce qu’il a qualifié de plaisanterie ; ayant été, son staff et lui, les victimes d’une agression dans la forêt du Banco. Après quoi, il est retourné s’asseoir. La raison aidant, il est revenu sur sa décision et a finalement adhéré au code. Il a expliqué qu’il s’agissait, pour lui, de tirer la sonnette d’alarme, afin d’attirer l’attention de la Cei et de la communauté internationale sur la nécessité d’assurer la sécurité des candidats. Car, a-t-il indiqué : « la Constitution stipule que le décès d’un candidat ou son indisponibilité entraîne le report du scrutin ». Pour veiller au respect des dispositions, l’Observatoire de l’application du code de bonne conduite a été installé. Exclusivement composé de la société civile, avec à sa tête, Traoré Wodjo Fini, coordonnateur général de la Coalition de la société civile pour la paix et le développement démocratique en Côte d’Ivoire (Cosopci), l’observatoire sera l’arbitre de la partie en vue de rappeler à l’ordre les plus récalcitrants. L’air, tantôt frais, tantôt chaud, était embaumé par le parfum particulier du papier neuf, comme dans une librairie, au rayon fournitures scolaires. C’est que, ce jour, les imprimés et documents électoraux et spécimen de bulletin de vote ont été remis aux différents candidats ou à leurs représentants. Pour Youssouf Bakayoko, l’évènement marque l’abordage d’une phase importante du chronogramme. Chaque candidat a eu droit à 100.000 affiches, 5.000 spécimens de bulletins électoraux et à un disque dur externe contenant la liste électorale et le répertoire des lieux et bureaux de vote. « La compétition est rude. Mais, la Cei souhaite que les uns et les autres puissent sauvegarder le climat de paix qui règne et œuvrer avec détermination pour promouvoir la non violence tout au long de la compétition électorale et même après », a-t-il demandé aux candidats.
Anne-Marie Eba
Anne-Marie Eba