x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Faits Divers Publié le samedi 9 octobre 2010 | Nord-Sud

Guiberoua

La retraite se prépare pendant que l’on est encore en activité. Dame Ouraga, née Douahi P, l’a si bien compris qu’elle s’est mise à construire un bâtiment pour ses vieux jours. Elle confie la gestion des travaux au doyen L. F. La finition allait bon train. Portes, fenêtres et toitures… sont en voie d’être scellés. Il ne restait plus qu’à apporter quelques touches pour que la maison soit livrée. C’est ce moment-là que choisit Groba Alain pour s’illustrer de la manière la plus nuisible possible. Cet homme célibataire de 36 ans et père de 3 enfants s’est permis d’ôter les tôles de la maison de dame Ouraga. Bien avant que la maison ne soit décoiffée, Lekpo a constaté la disparition de 4 grandes portes ainsi que des chevrons. Le doyen Lekpo avait pratiquement l’insomnie à l’idée que c’est bien lui qu’on prendra pour responsable de ces différents vols. « Depuis le mois de mai, je cherchais qui a bien pu commettre ce forfait. Par une enquête de voisinage, je me suis retrouvé sur les traces de Groba », témoigne Lekpo. Selon lui, lorsqu’il a interrogé le suspect sur la disparition des tôles, son interlocuteur lui a fait croire que la maison appartient à son oncle et que c’est sur instruction de ce dernier qu’il a agi. Curieusement, il ignore le nom de l’oncle qui l’a mandaté. Lekpo trouve cette attitude absurde et l’invite à clarifier sa pensée devant l’autorité policière de Guibéroua. Là-bas, le prévenu trouve comme moyen de défense un gros mensonge. Selon lui, la maison décoiffée est la propriété d’un certain Lazard qui serait l’employeur du petit-frère du prévenu. « Mon petit-frère Maxime a travaillé pour le compte de Lazard. Ce dernier était dans l’incapacité de payer son employé. Alors, il m’a dit d’ôter les tôles pour les vendre en guise de remboursement », s’est-il défendu pendant les enquêtes préliminaires. Cette justification incongrue n’a fait qu’accélérer le dossier de Groba qui atterrit sur la table du juge. Face au tribunal correctionnel, il fait entendre une autre version pour justifier son acte. « Ce jour-là, il pleuvait si fort que la tornade a décoiffé la maison. Je me suis alors proposé de ramasser les tôles pour les garder dans la maison d’où elles sont issues. Je suis surpris qu’on m’accuse de les avoir volées. C’est quelqu’un d’autre qui les a prises pas moi », s’étonne-t-il. oubliant que cela fait la troisième version pour le même fait. « Comment as-tu eu accès à la maison pour y garder les tôles ?», interroge le tribunal. « La porte était abîmée ; on pouvait donc y entrer sans difficulté », répond-il. Pour le ministère public, l’acte posé par Groba est suspect. Garder des tôles dans une maison dont la porte est défaillante, n’est pas un gage de sécurité. Aussi a-t-il été révélé que c’est de l’intérieur que le malfrat a opéré. Ce qui laisse entrevoir qu’il n’y a aucun lien entre la maison décoiffée et la tornade. Le bandit a d’abord défoncé la porte pour emporter quelques matériels de construction puis il est revenu sur ses pas pour enlever la toiture. Le prétexte de la tornade est donc fallacieux. Ce qui met à nu toute la responsabilité du prévenu dans l’affaire. 2 ans de prison, a requis le procureur. Groba se fond en excuses. « Je demande la clémence du tribunal parce que j’ai une famille », laisse-t-il entendre pathétiquement. Le juge en est sensible. Il lui accorde des circonstances atténuantes à travers 1 an de prison et de 50 mille francs d’amende. La constitution de la partie civile de dame Ouraga est fondée. Le prévenu doit lui payer la somme de 675.300 francs à titre de dommages et intérêts.

Alain Kpapo à Gagnoa
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ