L’opération de distribution des cartes d’identité et d’électeur souffre d’erreurs sur les noms et de racket.
Est-ce le résultat d’une précipitation ? De nombreuses erreurs sont constatées sur des noms de pétitionnaires venus retirer leurs cartes d’identité et d’électeur. Selon l’agent de l’Office national d’identification (Oni) du groupe scolaire Sény Fofana de Port-Bouët, Djédjess Marie-Constance, ces erreurs portent, pour la plupart, sur des inversions du nom et du prénom. « Nous enregistrons ces personnes afin de faire le point à notre hiérarchie », confie-t-elle. Konan Ahou Sylvie est une pétitionnaire de ce centre. La jeune fille devise, dans la cours de l’établissement, sans savoir trop où aller. L’air dépité. Elle a pu, grâce à son grand-frère, avoir accès à la salle. Malheureusement pour elle, ses cartes n’ont pas été retrouvées. « Quand les listes avaient été affichées, j’y figurais. Mais l’agent vient de me dire qu’on ne voit pas mes papiers », se plaint-elle. Djédjess Marie-Constance confirme : « Nous lui avons dit de partir le temps pour nous de chercher. Ses pièces ont peut-être été mal rangées ». Ici, les agents appellent les requérants dont les noms commencent par les lettre A et K. Ils seraient les plus nombreux. Les autres font le rang. La stratégie est censée rendre fluide l’opération. Mais dans la pratique… c’est le grand cafouillage. Et, les citoyens se plaignent à n’en point finir. L’opération a commencé à 8 heures. Il est 16 heures 18 mn. Plus personne ne sera appelée ce jour. Même quartier, autre centre. A l’Epp Selmer camp Vridi, c’est le cafouillis total. La population, lasse d’attendre, est assise à même le sol. Certaines mamans sont carrément couchées avec leurs bébés à côté d’elles. Traoré Sanour est là depuis 7 heures. Il est déjà 16 heures et il n’a pas encore reçu ses pièces. Dans ce centre, l’appel est fait par ordre alphabétique. « C’est à 10 heures qu’ils ont commencé l’appel par la lettre A. Depuis 12 heures, ils sont à la lettre K. Une des responsables est allée se restaurer à midi pour revenir à 13 heures. Pendant ce temps, on a attendu », dénonce O. Clarisse. Traoré Sanour sent qu’il ne pourra pas être servi aujourd’hui. La veille, la distribution avait été arrêtée à 16 heures. Le cafouillage est si grand que nous n’arrivons pas à échanger avec les agents. Les corps habillés à l’entrée s’y opposent. Autant de désordre est la porte ouverte au racket. Konan Ahou Sylvie a eu accès à la salle grâce à son aîné (voir plus haut). Elle était pourtant arrivée à 12 heures sur place. Alors que d’autres étaient-là depuis 7 heures. Selon des pétitionnaires, en début de journée, ceux qui ne voulaient pas attendre pouvaient mettre la main à la poche. Il leur a fallu donner de la voix pour que cela cesse. Mais au lycée moderne le Mahou, le racket sévit. Un membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et ses autres amis du quartier mettent de l’ordre ( ?). Mais ceux qui ne veulent pas attendre, savent quoi faire. Il faut payer. Juste 500 francs. A l’Epp les Perles, K. H. est venu retirer les pièces d’un parent. Le messieur ne voulait surtout pas attendre. Trop pressé, il a payé le prix fort : 5 000 francs. Une violation flagrante des consignes du Premier ministre qui avait annoncé que l’opération de distribution est gratuite.
Bamba K. Inza
Est-ce le résultat d’une précipitation ? De nombreuses erreurs sont constatées sur des noms de pétitionnaires venus retirer leurs cartes d’identité et d’électeur. Selon l’agent de l’Office national d’identification (Oni) du groupe scolaire Sény Fofana de Port-Bouët, Djédjess Marie-Constance, ces erreurs portent, pour la plupart, sur des inversions du nom et du prénom. « Nous enregistrons ces personnes afin de faire le point à notre hiérarchie », confie-t-elle. Konan Ahou Sylvie est une pétitionnaire de ce centre. La jeune fille devise, dans la cours de l’établissement, sans savoir trop où aller. L’air dépité. Elle a pu, grâce à son grand-frère, avoir accès à la salle. Malheureusement pour elle, ses cartes n’ont pas été retrouvées. « Quand les listes avaient été affichées, j’y figurais. Mais l’agent vient de me dire qu’on ne voit pas mes papiers », se plaint-elle. Djédjess Marie-Constance confirme : « Nous lui avons dit de partir le temps pour nous de chercher. Ses pièces ont peut-être été mal rangées ». Ici, les agents appellent les requérants dont les noms commencent par les lettre A et K. Ils seraient les plus nombreux. Les autres font le rang. La stratégie est censée rendre fluide l’opération. Mais dans la pratique… c’est le grand cafouillage. Et, les citoyens se plaignent à n’en point finir. L’opération a commencé à 8 heures. Il est 16 heures 18 mn. Plus personne ne sera appelée ce jour. Même quartier, autre centre. A l’Epp Selmer camp Vridi, c’est le cafouillis total. La population, lasse d’attendre, est assise à même le sol. Certaines mamans sont carrément couchées avec leurs bébés à côté d’elles. Traoré Sanour est là depuis 7 heures. Il est déjà 16 heures et il n’a pas encore reçu ses pièces. Dans ce centre, l’appel est fait par ordre alphabétique. « C’est à 10 heures qu’ils ont commencé l’appel par la lettre A. Depuis 12 heures, ils sont à la lettre K. Une des responsables est allée se restaurer à midi pour revenir à 13 heures. Pendant ce temps, on a attendu », dénonce O. Clarisse. Traoré Sanour sent qu’il ne pourra pas être servi aujourd’hui. La veille, la distribution avait été arrêtée à 16 heures. Le cafouillage est si grand que nous n’arrivons pas à échanger avec les agents. Les corps habillés à l’entrée s’y opposent. Autant de désordre est la porte ouverte au racket. Konan Ahou Sylvie a eu accès à la salle grâce à son aîné (voir plus haut). Elle était pourtant arrivée à 12 heures sur place. Alors que d’autres étaient-là depuis 7 heures. Selon des pétitionnaires, en début de journée, ceux qui ne voulaient pas attendre pouvaient mettre la main à la poche. Il leur a fallu donner de la voix pour que cela cesse. Mais au lycée moderne le Mahou, le racket sévit. Un membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et ses autres amis du quartier mettent de l’ordre ( ?). Mais ceux qui ne veulent pas attendre, savent quoi faire. Il faut payer. Juste 500 francs. A l’Epp les Perles, K. H. est venu retirer les pièces d’un parent. Le messieur ne voulait surtout pas attendre. Trop pressé, il a payé le prix fort : 5 000 francs. Une violation flagrante des consignes du Premier ministre qui avait annoncé que l’opération de distribution est gratuite.
Bamba K. Inza