Les opérateurs économiques ne veulent plus être des moutons de panurges. Ce qui prévaut désormais chez eux, c’est de savoir ce qui sera fait par le futur président de la République pour le secteur privé. Aussi dans la perspective de l’élection présidentielle, la Cgeci (Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire) a initié des rencontres avec les candidats de partis politiques. Francis Wodié (Pit), Anaky Kobena (Mfa), Mabri Toikeusse (Udpci), Alassane Ouattara (Rdr) et Henri Konan Bédié (Pdci) sont tous passés devant le Patronat ivoirien. Manque toujours à l’appel le candidat du Fpi, Laurent Gbagbo. Plusieurs dates ont été avancées mais le président sortant ne s’est pas encore présenté devant les opérateurs économiques pour dérouler son programme économique. A ce jour, le secteur privé ne sait rien de son projet et ce qu’il entend faire pour cette entité. Ce qui n’est pas le cas pour les premiers cités qui se sont déjà succédé à la tribune de la Cgeci. Certaines personnes n’hésitent pas à dire que c’est parce que le candidat des ‘‘Frontistes’’ n’a rien à proposer au patronat ivoirien pour ces cinq prochaines années qu’il ne s’est pas encore présenté. Quand d’autres soutiennent plutôt que c’est parce qu’il a peur d’être ‘‘cuisiné’’ sur son bilan qu’il n’a pas encore répondu à l’appel du Patronat ivoirien. Dans tous les cas, l’homme préfère faire campagne là où on ne lui pose pas de question et où il est le maître de la parole. Donc pas de contradiction. Mais là encore, l’on se rend à l’évidence qu’il ne propose rien pour la jeunesse. Aucun problème économique n’est développé. Se contentant de dire qu’il est venu arranger ce que les autres ont dérangé. Se targuant aussi de souligner que ce qu’il a fait, aucun président ne l’a fait. Justement aucun président ne l’a fait. Car sous aucun régime, il n’y a eu la venue des déchets toxiques, le scandale de l’usine de Fulton, des faux billets de banque, etc. La population n’est pas dupe, tout comme le patronat ivoirien, pourvoyeur d’emplois et de richesses. Le secteur privé est à la recherche de modèle pour son avenir et son devenir. Il veut jouer une part importante dans le développement de la Côte d’Ivoire. Ce n’est donc pas fortuit s’il a fait venir, dans le cadre de l’atelier dénommé « Côte d’Ivoire 2040 », un Mauricien dont le pays est aujourd’hui cité en exemple au monde. Selon l’expert et consultant international mauricien Fareed Jaunbocus, le dirigeant idéal pour la Côte d’Ivoire, si elle veut se développer comme l’Ile Maurice, devra être multilingue. Il doit être un expert financier. Et l’expert d’ajouter justement que si l’Ile Maurice a pu se développer, c’est parce que le dirigeant (président de la République) élu l’est sur la base de son programme économique. Mieux, le futur président de la Côte d’Ivoire devra être beaucoup plus économique que politique. Et le choix basé sur un programme économique fiable aidera le pays à créer de la richesse. Mais, il doit être surtout futuriste, stratège et maîtriser la technologie informatique et les autres technologies. Il n’est plus question de confier les rênes du pays à quelqu’un qui n’aura aucun égard pour les entreprises. Le secteur privé veut récupérer sa place car il est le moteur de la croissance. Et celui qui va gouverner la Côte d’Ivoire doit avoir un programme qui cadre avec la vision des patrons d’entreprise. Le président idéal pour le Patronat ivoirien est donc celui qui créera les conditions pour que les entreprises fassent plus de valeur ajoutée.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA