L`opération de distribution des cartes d`identité et des cartes d`électeur a débuté depuis quelques jours à Abidjan. Une réelle mobilisation des populations se fait sentir dans les centres de distribution. Mais que de désordre ! Abandonnées, sans aucun service d`ordre, les populations se livrent une véritable bagarre pour avoir accès au centre pour retirer les documents précieux. Les plus jeunes usant de leur muscle contraignent les femmes et les personnes âgées à abdiquer. C`est un véritable cafouillage et l`insécurité est partout palpable. Le dimanche, à Yopougon Sicogi, précisément à l`Epp Sicogi 2, les deux agents de police commis pour sécuriser l`opération n`ont pu contenir la foule qui voulait avoir accès par la force à la salle de distribution. Conséquence, vu la menace qui était réelle, le superviseur a dû arrêter l`opération et fermer le centre pour ne la rouvrir qu`hier. La même chose s`est passée au groupe scolaire Ghandi de Toit-Rouge, selon plusieurs plaintes. Dans la même commune, à l`Epp Sicogi Canal de Niangon à gauche, les agents de distribution de ce centre ont eu fort à faire. Un cafouillage monstre les a obligés à sortir pour sécuriser eux-mêmes le centre. Au groupe scolaire Baradji à Koumassi, une forte rumeur a même circulé faisant état de ce que ce centre de 13 bureaux de vote avait été braqué et que les cartes avaient été emportées. Approché, le commissaire de la Commission électorale communale 2 (Cec2), Koné Adama a infirmé l`information : " Aucune carte n`a été emportée. " a-t-il dit avant de s`inquiéter cependant : " La difficulté ici, c`est l`absence des forces de l`ordre. Un policier peut venir le matin, le soir il disparaît, on ne le voit plus. Même quand il y en a un, cela équivaut à son absence parce qu`il n`assure pas la sécurité. Le bruit de braquage dans notre centre peut augurer peut-être un mauvais coup. C`est pourquoi cela nous inquiète et nous demandons plus de sécurité ". Au Groupe scolaire méthodiste de Koumassi, c`était de vrais bagarres qui nous été donné se voire. Les policiers sur place ont eu fort à faire face à la colère de la foule qui se disait fatiguée de se faire rôtir au soleil. En plus, les gens ont dénoncé la magouille de personnes à l`intérieur du centre qui prendraient de l`argent à des gens qu’ils faisaient passer par une porte dérobée. Ce que le superviseur de l`opération dans ce centre, Alfred Yao a dit ignorer. En somme, le désordre dû au cafouillage et l`inorganisation et surtout le problème de sécurité dans les centres ont été évoqués comme pouvant saper l`opération.
François Konan
François Konan