De nombreux Libériens, dont des anciens combattants du Model (Mouvement de libération du Liberia) de Thomas Yaya, qui avaient prêté main forte aux Forces de défense et de sécurité ( Fds) dans la libération de Toulepleu, ont envahi cette localité depuis quelques jours. Selon des sources concordantes contactées sur place, ces « étranges » visiteurs seraient venus des villes et villages frontaliers du Libéria. Il s’agit, notamment, des villes de Zuédrou, Tapê-town, Toh-town, dans le département de Grand-Guideh et des villages de Kéhé, Zodrou, Kpahably, Dibouzon, Badjirobly, Djikowé (qui bordent le fleuve Nuon) frontière naturelle avec la Côte d’Ivoire. Ces Libériens ont été aperçus dans les villages ivoiriens de Pahoubly (sous-préfecture de Péhé), ainsi que dans la nouvelle commune de Toyébly, puis dans les villages de Klaon, Touaplebly, Kahibly (dans la sous-préfecture de Nézobly). D’autres auraient été aperçus vers Klobly et Pékan-Barrage, selon des informations recueillies auprès des populations. La brusque apparition, à quelques jours du scrutin présidentiel du 31 octobre 2010, de ces Libériens, a mis sur le qui-vive les populations de ce département. Celles-ci ne se sont pas encore remises, totalement des traumatismes de la guerre de 2002. Il ressort des informations glanées pêle-mêle auprès des populations de Nézobly et de Cèbly, « où une colonne de 98 personnes est passée le dimanche 10 Octobre 2010 aux environs 11 h », en direction de Toulépleu situé à 7 km, ces Libériens disent « être venus chercher leurs pièces d’identité et d’électeurs ». De fait, certains partis politiques, pour assurer une victoire à leur candidat dans le département de Toulépleu (une région très disputée, notamment par le Fpi, le Pdci et le Rdr) s’étaient rabattue sur les populations libériennes, qui ont en partage la langue locale guéré avec les populations ivoiriennes de ce département. Certains militants de ces trois partis avaient, en effet, puisé dans le lot des refugiés libériens pour en faire des bétails électoraux. Ce sont donc ces personnes-là qui sont revenues pour récupérer leurs pièces, afin de prendre part au vote le 31 octobre 2010. Mais, les responsables à la base de ces trois partis que nous avons joints, hier en milieu d’après-midi ont formellement démenti « avoir recruté des Libériens », affirmant toutefois la présence massive de ces Libériens dans la ville de Toulepleu et dont la plupart s’est installé au quartier Beau-Soleil. Ce quartier, il faut le signaler, abrite le bureau local de la Commission électorale indépendante ( Cei)
Armand B. DEPEYLA
Armand B. DEPEYLA