Le lundi dernier, à Adzopé, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, s’en est encore pris à ses opposants. Précisément à Alassane Dramane Ouattara (Ado), l’un des prétendants sérieux à la course au Palais présidentiel. De façon voilée, il a indexé le mentor du Rdr comme étant un menteur. Pour Laurent Gbagbo, Ado a seulement attendu la période de la campagne électorale pour faire des promesses aux Ivoiriens. « J’entends beaucoup de gens faire campagne et dire oui, j’ai des amis. Je vais aller les voir et ils vont envoyer l’argent pour développer la Côte d’Ivoire. Il faut leur dire que c’est du mensonge. Ce sont des menteurs », a dit Laurent Gbagbo aux populations d’Adzopé. Mieux, pour le candidat dit de la majorité présidentielle (Lmp), « la campagne électorale, c’est la traite des menteurs ». Il a également ajouté que les gens se promènent de région en région pour mentir. Ce que le chef de file des refondateurs semble oublier, c’est qu’en tant que candidat à sa propre succession, il est obligé de se soumettre à la règle de la campagne électorale. Et malgré le communiqué de la Commission électorale indépendante interdisant la campagne avant la date d’ouverture de celle-ci, le Woody a été le premier à violer les règles. Enfin, il a également sillonné pratiquement toutes les régions de Côte d’Ivoire pour faire des promesses aux Ivoiriens. Récemment, plaçant l’une de ses tournées de campagne sous le sceau d’une visite privée à Agboville, il n’a pas manqué de faire des promesses de réouverture de l’usine Cotivo, le bitumage des voies en mauvais état etc. C’est pourquoi, il a demandé de le voter. N’est-ce pas des faits illustrant que la période électorale est vraiment la traite des menteurs ? Pendant dix ans le chef de l’Etat n’a-t-il pas été informé que l’usine Cotivo avait des problèmes ? Ne savait-il pas que les voies de Rubino et bien d’autres sur le territoire ivoirien étaient en mauvais état et avaient besoin de secours? Un adage ne dit-il pas que « celui qui s’abaisse pour regarder dans le postérieur de son voisin qui s’est abaissé devrait savoir que le sien est également exposé à d’autres regards » ? Si donc, « la campagne électorale, c’est la traite des menteurs », c’est que les menteurs se connaissent. Parce que les Ivoiriens savent ceux qui sont en campagne et les vraies capacités de chaque candidat. Pire, bien avant la campagne électorale, des gens avaient été surnommés “Boulangers’’ ou “Roublards’’, pour le nom respect de la parole donnée. Les Ivoiriens ne sont pas dupes. Au moment opportun, ils sauront s’en souvenir. Dans les urnes, bien sûr.
Laure Gozo
Laure Gozo
