Mais quelle mouche a-t-elle piqué nos Généraux de corps d`armée et de division ? Pourquoi les messages de la hiérarchie militaire sont de plus en plus menaçants à mesure qu`approche l`échéance du 31 octobre ? Sur la base de quoi s`autorisent-ils à multiplier des mises en grade au risque de créer une véritable psychose autour des élections que tout le monde souhaite apaisées et transparentes ? Contre qui ces menaces sont-elles proférées en définitive ? Le Général Mangou et les FDS redoutent-ils une défaite de Gbagbo ?
Les élections tant attendues approchent, à grands pas. Les états-majors des candidats à la présidentielle peaufinent leur stratégie pour tenter de rafler la mise. Jusque-là, la campagne se déroule sans accroc. Aucun discours excessif, aucun appel à la haine. C`est pourquoi, l`on a du mal à comprendre pourquoi aussi bien le chef de l`Etat, le ministre de la Défense, que le chef d`état-major des armées et ses principaux collaborateurs dans la chaîne de commandement des FDS n`arrivent pas à parler des élections sans y associer des troubles. à les écouter, c`est comme si le pays s`apprête à livrer une autre bataille, à entrer en guerre contre des fauteurs de trouble imaginaires. Ils sont tellement obsédés par cette éventualité qu`ils n`ont pas hésité à envoyer un pauvre colonel de la marine aller acheter des armes aux Etats-Unis en violation des lois américaines et de l`embargo sur les armes en vigueur en Côte d`Ivoire depuis 2004.
Il y a deux jours, le CEMA ruait dans les brancards contre le leader du RDR sans le nommer, l`accusant d`être à l`origine de la guerre.
Le Général de corps d`armée n`a pas aussi manqué l`occasion de renouveler "la pleine et entière disponibilité des FDS" à Laurent Gbagbo. Et pour enfoncer le clou dans un contexte de campagne électorale, le Général Mangou de déclarer ouvertement "L`armée est prête à accomplir n`importe quelle mission que vous voudriez bien lui confier". En clair, cela veut dire que l`armée va mater si Gbagbo le lui ordonne, elle tuera si Gbagbo le veut pour se maintenir au pouvoir. Avouons-là que c`est un peu fort. Est-ce cela la réponse au bout de phrase du 7 Août "Je tombe, vous aussi, vous tombez !"
En mars 2004, l`armée a tué. Une enquête de l`ONU a dénombré au moins 100 morts. Dans un pays où on respecte les droits de l`homme, 100 morts, c`est beaucoup trop. Car ce sont des pères et des mères de famille qui ont été tués, des jeunes assassinés. En novembre 2004, dans le cadre de l`opération dignité pilotée par Philippe Mangou, des bombes ont été lâchées sur Bouaké, Korhogo, Séguéla et Bin-Houyé.
Pour que plus jamais cela ne se répète, les Ivoiriens ont choisi d`aller aux élections afin de solder définitivement tous les contentieux. En dépit de toutes les réticences, des volte-face, des obstacles dressés sur le chemin des élections, nous y sommes. Ce n`est donc pas l`occasion de réveiller les vieux démons. Le moment est donc mal choisi pour menacer, rouvrir les meurtrissures. Car en fait de souffrance, aucun Ivoirien n`a été épargné au cours de cette interminable crise. Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix. On ne va pas à la paix, l`épée entre les dents. Et le rôle de l`armée n`est pas d`intimider ou de menacer une partie des Ivoiriens. Car c`est ensemble qu`on fera la paix. Aucun candidat n`a encore dit que s`il ne gagne pas les élections, il mettra le pays à feu et à sang. L`armée devrait donc œuvrer à garantir un climat favorable à des élections apaisées. Le rôle d`un CEMA n`est pas de s`immiscer dans le jeu politique en donnant des consignes de vote ou en disant qu`on ne doit pas voter par régionalisme ou en privilégiant l`ethnie. Même si cela est juste, le chef d`état-major des armées n`a pas à tenir ce genre de discours.
L`armée doit rester neutre et républicaine car elle appartient à l`Etat de Côte d`Ivoire qui ne saurait se réduire à un seul individu, fût-il le chef de l`Etat qui négocie un autre mandat auprès du peuple souverain de Côte d`Ivoire.
Akwaba Saint Clair
Les élections tant attendues approchent, à grands pas. Les états-majors des candidats à la présidentielle peaufinent leur stratégie pour tenter de rafler la mise. Jusque-là, la campagne se déroule sans accroc. Aucun discours excessif, aucun appel à la haine. C`est pourquoi, l`on a du mal à comprendre pourquoi aussi bien le chef de l`Etat, le ministre de la Défense, que le chef d`état-major des armées et ses principaux collaborateurs dans la chaîne de commandement des FDS n`arrivent pas à parler des élections sans y associer des troubles. à les écouter, c`est comme si le pays s`apprête à livrer une autre bataille, à entrer en guerre contre des fauteurs de trouble imaginaires. Ils sont tellement obsédés par cette éventualité qu`ils n`ont pas hésité à envoyer un pauvre colonel de la marine aller acheter des armes aux Etats-Unis en violation des lois américaines et de l`embargo sur les armes en vigueur en Côte d`Ivoire depuis 2004.
Il y a deux jours, le CEMA ruait dans les brancards contre le leader du RDR sans le nommer, l`accusant d`être à l`origine de la guerre.
Le Général de corps d`armée n`a pas aussi manqué l`occasion de renouveler "la pleine et entière disponibilité des FDS" à Laurent Gbagbo. Et pour enfoncer le clou dans un contexte de campagne électorale, le Général Mangou de déclarer ouvertement "L`armée est prête à accomplir n`importe quelle mission que vous voudriez bien lui confier". En clair, cela veut dire que l`armée va mater si Gbagbo le lui ordonne, elle tuera si Gbagbo le veut pour se maintenir au pouvoir. Avouons-là que c`est un peu fort. Est-ce cela la réponse au bout de phrase du 7 Août "Je tombe, vous aussi, vous tombez !"
En mars 2004, l`armée a tué. Une enquête de l`ONU a dénombré au moins 100 morts. Dans un pays où on respecte les droits de l`homme, 100 morts, c`est beaucoup trop. Car ce sont des pères et des mères de famille qui ont été tués, des jeunes assassinés. En novembre 2004, dans le cadre de l`opération dignité pilotée par Philippe Mangou, des bombes ont été lâchées sur Bouaké, Korhogo, Séguéla et Bin-Houyé.
Pour que plus jamais cela ne se répète, les Ivoiriens ont choisi d`aller aux élections afin de solder définitivement tous les contentieux. En dépit de toutes les réticences, des volte-face, des obstacles dressés sur le chemin des élections, nous y sommes. Ce n`est donc pas l`occasion de réveiller les vieux démons. Le moment est donc mal choisi pour menacer, rouvrir les meurtrissures. Car en fait de souffrance, aucun Ivoirien n`a été épargné au cours de cette interminable crise. Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix. On ne va pas à la paix, l`épée entre les dents. Et le rôle de l`armée n`est pas d`intimider ou de menacer une partie des Ivoiriens. Car c`est ensemble qu`on fera la paix. Aucun candidat n`a encore dit que s`il ne gagne pas les élections, il mettra le pays à feu et à sang. L`armée devrait donc œuvrer à garantir un climat favorable à des élections apaisées. Le rôle d`un CEMA n`est pas de s`immiscer dans le jeu politique en donnant des consignes de vote ou en disant qu`on ne doit pas voter par régionalisme ou en privilégiant l`ethnie. Même si cela est juste, le chef d`état-major des armées n`a pas à tenir ce genre de discours.
L`armée doit rester neutre et républicaine car elle appartient à l`Etat de Côte d`Ivoire qui ne saurait se réduire à un seul individu, fût-il le chef de l`Etat qui négocie un autre mandat auprès du peuple souverain de Côte d`Ivoire.
Akwaba Saint Clair