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Politique Publié le vendredi 15 octobre 2010 | L’Inter

Du collaborateur de ‘’IB‘’ au soutien à Gbagbo - Claude Sahi explique son choix - Le président de ‘’Espérance’’ dévoile son avenir politique

© L’Inter Par DR
Politique nationale - M. Claude Sahi, président de "Espérance Côte d’Ivoire"
Anciennement collaborateur du Major Ibrahim Coulibaly alias ‘’IB’’, père de la rébellion ivoirienne, président de l’Union des Ivoiriens du renouveau (UNIR) parrainé par ‘’IB’’, aujourd’hui leader de ‘’Espérance Côte d’Ivoire’’, Claude Sahi a choisi de soutenir le président Gbagbo pour l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. Dans cet entretien, l’homme qui se classe dans la catégorie des leaders politiques émergents, explique ses choix et dévoile ses ambitions.


Claude Sahi, vous venez de déclarer publiquement à Biankouma, chez vous, votre soutien au président Laurent Gbagbo pour les prochaines élections. Est-ce à dire que la page ‘’IB’’ est définitivement tournée ?

Merci à l’ensemble de mes collaborateurs qui contribuent à l’action politique que je mène. Librement, je me suis mis avec un certain nombre de camarades autour de M. Ibrahim Coulibaly. Si à un moment donné de notre parcours, nous ne regardons plus dans la même direction et que les idéaux ne sont plus les mêmes, nous nous séparons. Le plus important pour nous, c’est de contribuer à sortir la Côte d’Ivoire de la violence dans laquelle elle se trouve. Je pense que le combat de notre génération n’est pas de rester dans la contestation permanente. On est arrivé à un moment de notre parcours politique qui invite à prendre nos responsabilités, à regarder ce que nous valons et à voir comment nous inscrire dans la dynamique politique de demain. L’enjeu, c’est de contribuer au redressement de la Côte d’Ivoire. Cela ne peut se faire dans la violence.

On ne crée pas un parti politique pour faire un coup d’Etat. Nous, nous avons des idées. Notre génération est en train de se positionner sur l’échiquier politique. Allons plutôt sur ce terrain-là, parce que la Côte d’Ivoire est malade et on ne se bat pas au chevet d’une mère malade. On essaie de se serrer les coudes lorsqu’il y a des difficultés. Donc, oui, nous avons affirmé notre soutien au candidat Laurent Gbagbo depuis Biankouma, en présence de toute la notabilité du canton Têh, qui regroupe 12 villages
.
De la rébellion à la victime de la rébellion, un vrai revirement à 90° ?
Je n’ai pas été dans la rébellion. Nulle part le nom de Claude Sahi ne parait dans le fichier de la rébellion. Le Premier ministre, secrétaire général des Forces nouvelles peut vous l’attester. C’est à Paris que j’ai rencontré M. Ibrahima Coulibaly. C’est sur une base consensuelle que nous nous sommes mis ensemble, parce que nous avons pensé que la seule valeur qu’il fallait préserver était la République. Avec lui, nous nous sommes mis d’accord pour contribuer à sortir la Côte d’Ivoire de la violence. Donc, je n’étais pas de la rébellion. Cependant, même si j’étais de la rébellion, la tendance actuelle est à l’apaisément, à la réconciliation, aux rapprochements et à la restauration de l’Etat. Dès l’instant où lui-même, dans un élan de dépassement, a tendu la main au secrétaire général, patron des forces nouvelles qui, courageusement, l’a saisie pour ensemble sortir la Côte d’Ivoire de la violence, il n’y a pas de raison que d’autres personnalités n’accompagnent pas une telle dynamique. C’est pourquoi dès le début, nous avons non seulement appuyé l’accord politique de Ouagadougou, mais bien avant, nous avons créé un parti politique qui était pour nous une façon d’établir un contrat de confiance avec l’Etat de Côte d’Ivoire. L’heure de parler n’a pas encore sonné. Mais, pour créer le parti UNIR, nous avons bénéficié de l’aide de certaines personnalités. Et je voudrais dire merci au président Gbagbo qui, au-delà de certaines largesses, avait entrepris des discussions avec le président de ‘‘UNIR’’ que j’étais, alors que j’étais un des collaborateurs d’Ibrahim Coulibaly. Nous en reparlerons un jour. Depuis août 2005, nous avons normalisé toutes nos relations avec le président Gbagbo. Je l’en remercie, lui et le président Kérékou, qui nous a acceptés sur son territoire quand nous étions à Cotonou. Donc, ce n’était pas un revirement à 90°. C’est la logique d’une carrière politique suffisamment murie, car l’objectif, c’est d’être de la génération qui assumera plus tard des responsabilités à un niveau très élevé. C’est pourquoi je me considère comme l’une des personnalités politiques émergentes de la scène ivoirienne. Car si notre génération ne comprend pas les enjeux qui se présentent à elles aujourd’hui, nous, jeunes leaders politiques, contribueront à la 2è mort de la Côte d’Ivoire

Est-ce ce qui a motivé la création de ‘’Espérance Côte d’Ivoire’’, votre nouveau parti ?

Lorsqu’on ne partage pas le même idéal, il est normal qu’on se sépare. C’est ce principe-là qui explique notre départ de UNIR. En plus, nous étions animés de la farouche volonté de contribuer à l’animation de la vie politique en Côte d’Ivoire. Donc, pour ne pas faire d’amalgame avec ceux pour qui un parti politique est un club de soutien à la disposition d’une personnalité, l’ensemble des cadres du parti a demandé que le président que j’étais accepte que nous sortions de cet imbroglio et que nous procédions à un changement de dénomination en nous démarquant radicalement de ceux qui ne regardent pas dans la même direction que nous et qui ne partagent pas les mêmes valeurs républicaines que nous. C’est ainsi que nous avons organisé un congrès régulier au Palais de la culture, au cours duquel nous avons changé de dénomination et pris nos distances de ces ex-camarades. Aujourd’hui, il règne une très belle ambiance entre nous. J’ai la chance d’être entouré de beaucoup d’aînés qui partagent les mêmes valeurs que moi. Si nous sortons aujourd’hui, à l’orée des élections, c’est parce que nous avons quelque chose à dire. Nous remarquons sur l’échiquier politique des regroupements tactiques qui se font. Nous, nous pensons qu’en même temps qu’il faut une majorité aux élections au chef de l’Etat, il lui faut une majorité d’idées pour gouverner.

Que pèse réellement ‘’Espérance Côte d’Ivoire’’ qu’on n’aperçoit jamais sur le terrain ?

Vous avez effectivement raison. Peut-être que nous ne médiatisons pas trop nos actions. Mais, après une rencontre que la direction du parti a eue à Grand-Bassam, nous avons commencé par nouer des alliances compte tenu du fait que nous étions en période préélectorale, de sorte à appuyer un candidat. De cette façon, vous comprenez que nous n’avions pas besoin de médiatiser nos actions puisqu’il fallait attendre de voir celui que nous allions soutenir et la ligne de conduite à tenir. Maintenant que nous avons la ligne de conduite à tenir, nous partons sur le terrain nous galvaniser nos hommes. Nous sommes aujourd’hui à peu près 15 000 militants. Ça paraît peu mais c’est énorme pour nous qui sommes nés seulement en 2005 et qui avons connu un nouveau baptême en 2008. Nous allons nous préparer parce que nous savons que le temps n’est pas à la course présidentielle pour nous, mais à la formation et à l’apprentissage. Nous nous portons très bien et nous apporterons notre contribution tant au niveau de la mobilisation des masses que des idées pour notre candidat qui réconforte, car nous nous sentons sur la même longueur d’onde.

On note votre détermination à faire de la politique un métier dans l’après-Gbagbo. Ne redoutez-vous pas la génération FESCI en vogue?

Votre question ressort deux aspects fondamentaux de la vie politique. Dans le premier aspect, vous parlez de la jeunesse et le deuxième aspect, vous parlez de l’après-Gbagbo. En fait, quand vous parlez de l’après Gbagbo, vous parlez de la fin d’une autre génération. L’enjeu des élections actuelles, c’est le retour de la démocratie en Côte d’Ivoire. Ce retour de la démocratie marque le renouvellement d’une classe politique. La notre issue, il faut le reconnaître quand même, de la FESCI, par césarienne malheureusement, à la faveur de la guerre. Il y a donc des difficultés qu’il faut relever et qui sont de trois ordres. Le premier c’est qu’il y a une insuffisance de formation universitaire et académique au niveau des jeunes dans un monde où les enjeux géostratégiques et géopolitiques évoluent de façon exponentielle. La 2ème insuffisance de notre génération, c’est le goût très prononcé pour l’enrichissement précoce. Très vite notre génération a pensé que seul l’argent était le maître de jeu. Donc très rapidement, certains ont pensé qu’il fallait déterminer l’action politique par rapport à la surface financière. Or il est dit que seul l’homme est capable de transformation, il n’y a de richesse que d’homme. Donc notre jeunesse doit apprendre à reconsidérer la place de l’argent dans l’action politique. Je n’ai pas dit que l’argent n’est pas important, mais il faut reconsidérer la place de l’argent et éviter l’orgueil, l’arrogance en se disant homme politique pour avoir fait une interview dans un journal, pour être passé deux fois à la télé, ou pour avoir animé un meeting. Alors que nous, personnalités politiques émergentes, avons le devoir d’apprendre dans l’humilité, de regarder nos aînés avec toutes leurs insuffisances et de tirer le meilleur de ce qu’ils ont et de rejeter tout ce qui paraît mauvais. Oui, la classe politique doit se renouveler. Sinon la Côte d’Ivoire accusera un retard énorme. Il n’y a pas de génération spontanée en politique. Moi, je suis persuadé que chaque jeunesse en politique n’est l’héritière de personne. Blé Goudé n’est pas l’héritier de Gbagbo, Karamoko Yayoro n’est pas l’héritier d’Alassane Ouattara; Blé Guirao n’est pas l’héritier du Gal Guéi. Claude Sahi n’est l’héritier de personne. Soro Guillaume non plus. Mais, nous devons attendre notre heure, sinon nous commettrons de graves erreurs. A ``Espérance Côte d’Ivoire``, nous sommes persuadés que la seule personnalité qui permettra à cette jeunesse que nous constituons d’émerger, c’est le président Laurent Gbagbo. Je voudrais vous dire quelque chose. La crise que vit la Côte d’Ivoire ne date pas de décembre 1999 ou de septembre 2002.

Que voulez-vous dire ?

Le conflit que nous vivons aujourd’hui est le résultat d’un conflit qui a commencé depuis les années 90. La guerre, la rébellion, le coup d’Etat, ce n’est pas la crise. La crise politiquement signifie le pourrissement d’une situation. 1999 a été le trop plein et 2002 a été le plus que trop plein. Je partirai de 1991 avec les quatre personnalités majeures qui ont dominé la vie politique en Côte d’Ivoire. Le président Houphouët-Boigny est en train de partir. Nous avons le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, membre de la plus haute direction du PDCI, qui de par l’article 24 de la Constitution stipulant que ‘’le Premier ministre supplée le chef de l’Etat en cas d’absence’’, est de facto l’héritier institutionnel. Il y a le président Henri Konan Bédié, également membre de la plus haute direction du PDCI, président de l’Assemblée nationale d’alors, qui par l’article 11 nouveau de la Constitution assure l’intérim du président de la République en cas d’incapacité à assurer ses fonctions ou en cas de vacance. Il est de facto l’héritier constitutionnel d’Houphouët-Boigny. La guerre des héritiers institutionnel et constitutionnel va donc commencer. Et ces héritiers, dans leur volonté de se neutraliser, vont développer des théories exclusionnistes, qui sans l’aval du peuple, vont introduire dans l’âme du peuple, de la Constitution une dimension exclusionniste. Alors commencent les difficultés. La 3ème personnalité est apparue en 1990. Pour la première fois de l’histoire de la Côte d’Ivoire, une personnalité a opposé une candidature à celle d’Houphouët. C’était Laurent Gbagbo, le leader de l’opposition. Sa candidature a fait sourire au départ. Mais les signes montraient par là que des changements étaient en train de s’opérer. Et la 4è personnalité, c’était le Gal Guéï, le chef d’état-major garant ou gardien du temple. Ce sont donc ces aînés, dans leur volonté de se neutraliser, qui ont donc conduit le pays dans la situation où il est. Nos aînés n’ont été incapables de surmonter leurs difficultés. Chacun d’eux s’est persuadé d’avoir un destin national. Mais ils doivent comprendre que tous ne peuvent pas être président de la République. Donc l’humilité devrait les emmener à se mettre au-dessus des ambitions personnelles pour comprendre que ce qu’ils devraient conserver, c’est la République. Aujourd’hui, s’ils ne se mettent pas d’accord sur l’essentiel, ils seront comptables des dégâts que la Côte d’Ivoire connaîtra demain.

Vous rejoignez donc ces candidats indépendants qui appellent à éliminer Gbagbo, Bédié et ADO. Pourquoi alors soutenir l’un d’eux ?

C’est une erreur politique. Et je suis prêt à débattre cette question avec n’importe quel homme politique de la scène ivoirienne. C’est une forme d’escroquerie politique. Il n’y a pas de génération spontanée en politique. Quand ces leaders politiques disent que Gbagbo, Bédié et Ouattara doivent partir, c’est pour les remplacer par qui ? Pour leur propre promotion ? On n`est peut-être pas d’accord avec Gbagbo, avec Bédié ou avec Ouattara, mais ils ont un profil politique. Que chacun des leaders que nous sommes décline son profil politique, assume son parcours et c’est au bout de toutes ces épreuves qu’il y a la lumière. Mais, ce n’est pas responsable de décréter devant une caméra de télé, où un micro que des leaders politiques qui ont bâti leurs carrières politiques, partent pour être remplacés par d’autres qui pensent être plus compétents qu’eux. On se connaît dans ce pays. Et ce n’est pas parce que la Côte d’Ivoire connaît des difficultés sous le règne de ces aînés politiques que nous devons considérer qu’ils ont totalement échoué. C’est vrai, l’échec de la Côte d’Ivoire est en partie leur échec. Mais, nous devons comprendre que c’est collectivement que nous pouvons sortir de ces difficultés et aider nos aînés politiques à terminer avec beaucoup d’honneur l’action politique qu’ils mènent, et que nous puissions avec beaucoup de tranquillité assumer les responsabilités qui seront les nôtres dans les années à venir. C’est pourquoi nous sommes persuadés que la personnalité qui peut donner la chance à tout le monde de s’exprimer, c’est le candidat Laurent Gbagbo. Donc il n’est pas normal de dire politiquement que les trois doivent partir. Comment sur la seule base du fait que le pays connaît des difficultés dire qu’il doit partir? Nous aimons tous la Côte d’Ivoire et c’est pourquoi je fais partie de ceux qui ne veulent pas que ces aînés partent. Mais qu’ils exercent dans la ligne du combat politique qu’ils ont commencé en nous permettant d’avoir un pays apte à se prendre en charge.

Nous sommes à deux semaines du 31 octobre prévu pour le premier tour de la présidentielle. Comment entrevoyez-vous cette échéance ?

Avec beaucoup d’espoir, parce que je vous ai dit que la symbolique, l’enjeu des élections, c’est le retour de la démocratie en Côte d’Ivoire, si ce scrutin se passe dans les conditions normales et que les aînés arrêtent de se neutraliser et qu’ils comprennent que nous sommes tous responsables et comptables de ce que nous vivons. J’appréhende ces élections avec beaucoup d’espoir, parce que le renouvellement de la classe politique sera en train de se faire. Et nous personnalités émergentes aurons la chance d’avoir un espace à partir duquel nous confirmerons un certain nombre de potentiels que nous pensons avoir. Si ces élections se tiennent et que les résultats sont à la hauteur de nos attentes, la Côte d’Ivoire aura tourné une page de son histoire. Car avec ces élections, c’est une Côte d’Ivoire qui est en train de partir. Accompagnons-la. C’est une autre Côte d’Ivoire qui renaît et nous devons contribuer à cette renaissance. Deux ordres vont s’affronter au cours de ce scrutin. L’un, ordre conservateur, ancien et un ordre futuriste, progressiste qui sera à même d’être une courroie de transmission entre une classe politique qui part et une autre qui arrive.

Vous soutenez désormais le président Gbagbo qui a décidé de lancer sa campagne dans votre région. Quel rôle allez-vous y jouer ?

D’abord, nous avons décidé d’apporter une majorité de personnes à notre candidat, mais ensuite, nous voulons apporter une majorité d’idées à sa campagne. Sinon sachez que nous sommes déjà sur le terrain. Nous avons déjà mobilisé nos parents. Nous leur avons parlé et ils sont prêts à accueillir le candidat de La Majorité présidentielle. Le département de Biankouma regorge de beaucoup de cadres mais il n’y a plus de leader depuis le départ précipité du Gal Guéi. Il nous faut impulser le développement de notre département en ayant à l’esprit un leader. Nous allons fédérer tous ces aînés pour qu’on puisse avancer. Ce discours, nous l’avons lancé. Mais, au-delà de ce discours, nous irons à la rencontre du chef de l’Etat avec une délégation du canton Thê, l’un des plus grands du département. Nous irons avec toute la notabilité de ce canton saluer le chef de l’Etat pour avoir communalisé notre canton et lui dire que symboliquement, en acceptant de faire son premier meeting de campagne à Man, dans la Région des Montagnes, c’est est un symbole fort qu’il nous lance, particulièrement à tous ces veufs et ces veuves, à ces orphelins et à tous ces gens qui ont vécu toutes sortes d’atrocités. En plus, l’on doit se dire que l’arbitrage de ces élections se fera à l’Ouest. Qu’il ait compris cela c’est un acte d’une haute portée politique. Nous avons le devoir de l’accompagner et nous le ferons avec beaucoup d’enthousiasme et de ferveur.

Avez-vous été coopté dans la direction de campagne de votre candidat?

J’ai la chance d’être le président d’un parti politique, donc leader d’un mouvement qui est autonome, libre, indépendant, et d’être également jeune. L’essentiel, c’est de se retrouver dans la convergence de La Majorité. Nous sommes engagés pour l’élection de notre candidat, c’est le plus important pour nous.

Le 31 octobre, vous y croyez ?

La vie politique ivoirienne est très complexe. Nous faisons partie des structures politiques qui ont dit que les élections n’étaient pas la fin des difficultés que vit la Côte d’Ivoire. Et qu`en organisant des élections, nous ne mettions pas fin à la crise comme on le dit. Mais, c’est vrai que l’élection est une étape très importante. C’est vrai que nous sortirons de ce conflit par les élections. Mais, il est aussi vrai et important de maîtriser tous les contours du contexte politique avant d’aller aux élections. Nous sommes tous Ivoiriens et c’est à nous de dire ce que nous voulons de la Côte d’Ivoire. Nous ne devons pas céder aux pressions extérieures souvent justifiées par l’inconscience de certains leaders politiques ivoiriens. Avec l’accord politique de Ouagadougou et ses annexes qui sont les bretelles qui permettent de corriger à chaque fois les interprétations, le climat de méfiance et d’intolérance a quelque peu baissé. Et comme il faut normaliser la situation politique de sorte à re-décoller, nous pensons que beaucoup de conditions sont réunies pour qu’on aille aux élections. Nous croyons que les élections auront lieu le 31 octobre 2010. Et même si elles étaient décalées, ce que nous ne souhaitons pas, elles ne pourront pas se faire après 2010. Allons aux élections pour confirmer le président Gbagbo, mais surtout permettre à une nouvelle classe politique d’émerger sereinement à l’intérieur des différents partis politiques afin que des idées nouvelles naissent et fassent avancer la Côte d’Ivoire. Notre génération n’est pas une génération d’héritier, mais une génération de bâtisseurs. Lorsque les ainés politiques nous passeront le flambeau, il nous reviendra à nous de bâtir la nation. La Côte d’Ivoire a été décrétée indépendante, mais la nation ivoirienne n’a pas été construite. Nos aînés ont le devoir de créer les conditions d’une existence pacifique, de nous passer le flambeau et notre génération a le devoir de bâtir une nation. Une telle posture requiert beaucoup d’humilité et de sagesse. Ce n’est pas en nous érigeant en distributeurs automatiques de billet de banque ou en transformant nos différents partis politiques en organisations caritatives que nous serons en train de jeter les bases d’une jeunesse politique émergente. Mais en suivant les aînés et en leur permettant d’avoir une fin politique heureuse, honorable, susceptible, de nous aider et être une fierté pour eux demain tout comme ‘on parle avec fierté, aujourd’hui, de l’ère Houphouët.

Entretien réalisé par F.D.BONY
Coll : Doh OUATTARA (stg)
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