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Politique Publié le vendredi 15 octobre 2010 | Reuters

Le problème de l`identité est réglé, juge un rebelle ivoirien

© Reuters Par Fatai Photorush
Bouaké : Cérémonie officielle de remise des cartes nationales d’identité et des cartes d’électeur
Dimanche 10 octobre 2010. Bouaké, Lycée II. Le coup d`envoi de la remise des nouveaux documents d`identité par le porte-parole de la CEI, M. Bamba Yacouba se fait en présence du Ministre de la justice M. Koné Mamadou, du Général de Brigade Soumaïla Bakayoko, du SG de Préfecture M. Baha Konan Magloire, du Maire Bouaké M. Fanny Ibrahima, et des chefs religieux, et coutumiers
MAN - Les cartes d'identité qui sont délivrées aux électeurs de Côte d'Ivoire en prévision du scrutin présidentiel du 31 octobre mettent fin une fois pour toutes au conflit qui a coupé le pays en deux, a déclaré jeudi à Reuters le dirigeant rebelle Sidiké Konaté.

Un soulèvement dirigé contre le président Laurent Gbagbo en 2002-2003 a divisé le pays, premier producteur mondial de cacao, entre un Sud administré par le gouvernement et un Nord contrôlé par des rebelles.

Il devait en résulter un déclin économique persistant malgré un accord de partage du pouvoir qui a permis en 2007 l'entrée des rebelles au gouvernement.

Le conflit était en grande partie alimenté par un débat sur le point de savoir qui pouvait revendiquer la nationalité ivoirienne dans un pays qui a longtemps attiré des travailleurs de toute l'Afrique de l'Ouest.

"Avec ces cartes d'identité, la crise d'identité et les tensions ethniques qui lui sont liées sont définitivement réglées", a estimé Konaté, "numéro deux" du mouvement rebelle des Forces nouvelles et ministre du Tourisme dans le gouvernement issu du partage du pouvoir.

Au sein du mouvement rebelle, Konaté est l'adjoint de Mamadou Koné. Ses propos sont les premiers d'un responsable de ce mouvement à exprimer l'idée que la cause fondamentale du conflit est éliminée.

"NOUS AVONS NOS CARTES"

La commission électorale a entrepris la semaine dernière de distribuer des cartes d'électeur et d'identité en vue de l'élection présidentielle, qui est censée résoudre le problème politique intérieur et réunifier le pays.

Le scrutin, qui oppose Gbagbo à deux principaux challengers d'opposition, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, était repoussé d'année en année depuis 2005 en raison de querelles sur l'identité des électeurs et le désarmement des rebelles, deux questions qui ont fait l'objet de déblocages.

"Nous avions rendez-vous avec l'histoire: notre premier défi était de résoudre le problème de l'identité", a dit Konaté. "Nous formions un groupe qui utilisait les moyens disponibles, mais le résultat final est que nous avons nos cartes d'identité."

Ouattara, ancien Premier ministre originaire du Nord, n'avait pas pu se présenter à une élection précédente parce que Bédié, alors président, affirmait que l'un de ses parents au moins était originaire du Burkina Faso. Il a toujours rejeté les tentatives qui visaient à l'associer à la rébellion.

Les analystes notent que la course à la présidence risque d'être serrée et que des différends entre partisans des principaux candidats pourraient tourner à la violence.

Le mouvement des Forces nouvelles, qui était dirigé par le Premier ministre par intérim Guillaume Soro jusqu'à ce qu'il le quitte en juillet, n'a guère évoqué ce qu'il deviendrait après l'élection.

"Nous aborderons une période de réflexion, mais je peux vous assurer que nous ne disparaîtrons pas", a dit Konaté.

par Tim Cocks et Loucoumane Coulibaly
Philippe Bas-Rabérin pour le service français
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