L’archevêque de Korhogo, en sa qualité de président de la Commission épiscopale Justice et paix, a initié une semaine d’études et de prière au cours de laquelle il rend visite aux acteurs politiques. Objectif : les amener à contribuer à un environnement électoral apaisé.
Avez-vous des appréhensions qui vous amènent à organiser la semaine d’étude et de prière ?
Ce n’est pas parce que l’église catholique, à travers la Commission justice et paix a des appréhensions. A l’église catholique, comme dans les autres confessions religieuses, nous ne cessons de prier pour le pays et pour tous ses habitants, notamment pour tous ceux qui ont en main la destinée du pays. Organiser une semaine d’études et de prière sur les élections, c’est une activité qui fait partie de notre programme. A la veille de ces élections, il est bon d’organiser des prières d’intercession pour que le Seigneur vienne à notre secours.
Récemment, vous avez émis le vœu de voir tous les Ivoiriens en possession de leur pièce d’identité, de prendre part au vote.
Auriez-vous des craintes à ce niveau ?
Il y a eu de grands pays qui ont organisé des élections sanctionnées par un taux record d’abstention. Les gens ne sont pas sortis nombreux pour prendre part au vote. Si les citoyens ont aujourd’hui leurs pièces d’identité, ce qu’il reste à faire, c’est d’aller voter. Nous estimons donc qu’il ne serait pas bon qu’on ait sa pièce d’identité et qu’on reste à la maison. Donc mon souci, c’est de demander aux populations de sortir massivement pour aller voter pour ne pas dire après qu’on a été empêché de voter pour telle ou telle raison. Ce sera de fausses excuses.
Vous êtes l’archevêque de Korhogo où la politique, selon vous, a divisé certaines familles. Ne craignez-vous pas que ce foyer de tension en latence prenne un coup de grisou ?
Dans une famille, il peut y avoir de petits conflits, des disputes, mais aujourd’hui, avec les élections qui approchent, il est bon que les membres de la famille se mettent d’accord. A Korhogo, nous avons effectivement des familles dans lesquelles l’homme est chrétien et la femme est musulmane et vice-versa. Et au niveau des enfants, il y a toutes les tendances. Il y en a qui acceptent d’être chrétien catholique ou chrétien méthodiste, d’autres musulmans ou animistes. Dans cette région du Nord, j’y suis depuis et les choses se passent très bien. Il n’y a jamais eu de problèmes religieux. S’il n’y a pas de problème sur le plan de la religion, je ne comprends pas pourquoi il y a tant de problème au plan politique. Je prie le Seigneur pour que mes parents de Korhogo ne se divisent plus. Le travaille qui les attend est de développer la ville de Korhogo et participer au développement de la Côte d’Ivoire. Mais on ne peut pas développer la Côte d’Ivoire dans la division.
Avez-vous déjà rencontré les principaux antagonistes de la division ?
Comme vous le savez, l’Eglise travaille discrètement, donc elle n’est pas obligée de se présenter elle-même lorsqu’il y a des conflits. Mais, elle connaît les personnes capables de parler à untel ou à untel autre. Nous avons rencontré Issa Malick, Amadou Gon et je crois que nous ne sommes pas à l’heure de faire du bruit. Nous avons plutôt besoin de la discrétion parce que quand on fait quelque chose discrètement, le Seigneur même essaye de nous aider à réussir la mission. Notre souci est de travailler à l’unité des fils et des filles de la ville de Korhogo et du grand Nord.
A quoi va consister l’engagement des acteurs vis-à-vis de vous quand on sait que ces derniers ont signé un code de bonne conduite qui est foulé au pied ?
Ma préoccupation est qu’on va aller aux élections qui sont attendues par toutes les populations et Dieu nous fait l’honneur de permettre d’aller voter. Alors, que chaque leader sache que le pays aura besoin de lui car ses militants vont l’écouter et mettre en pratique ce qu’il leur dira. Il est bon qu’on pense à la Côte d’Ivoire pour que l’intérêt individuel ne puisse pas détruire l’intérêt général. Que ces cadres aient la crainte de Dieu.
Comment allez-vous procéder avec les leaders de partis politiques?
Il y aura une rencontre avec les évêques, membres de la commission et avec le collectif des religieux pour que nous puissions mettre ensemble nos idées et savoir comment procéder. Et donc, nous voulons qu’après ces élections, la Côte d’Ivoire reste debout.
Comptez-vous associer les autres confessions, notamment la confession musulmane à vos actions ?
Il y aura une prière œcuménique et nous avons commencé à rencontrer les leaders des autres confessions pour que nous puissions ensemble animer cette prière œcuménique pour les élections et pour la paix en Côte d’Ivoire.
Interview réalisée par Marc Dossa
Avez-vous des appréhensions qui vous amènent à organiser la semaine d’étude et de prière ?
Ce n’est pas parce que l’église catholique, à travers la Commission justice et paix a des appréhensions. A l’église catholique, comme dans les autres confessions religieuses, nous ne cessons de prier pour le pays et pour tous ses habitants, notamment pour tous ceux qui ont en main la destinée du pays. Organiser une semaine d’études et de prière sur les élections, c’est une activité qui fait partie de notre programme. A la veille de ces élections, il est bon d’organiser des prières d’intercession pour que le Seigneur vienne à notre secours.
Récemment, vous avez émis le vœu de voir tous les Ivoiriens en possession de leur pièce d’identité, de prendre part au vote.
Auriez-vous des craintes à ce niveau ?
Il y a eu de grands pays qui ont organisé des élections sanctionnées par un taux record d’abstention. Les gens ne sont pas sortis nombreux pour prendre part au vote. Si les citoyens ont aujourd’hui leurs pièces d’identité, ce qu’il reste à faire, c’est d’aller voter. Nous estimons donc qu’il ne serait pas bon qu’on ait sa pièce d’identité et qu’on reste à la maison. Donc mon souci, c’est de demander aux populations de sortir massivement pour aller voter pour ne pas dire après qu’on a été empêché de voter pour telle ou telle raison. Ce sera de fausses excuses.
Vous êtes l’archevêque de Korhogo où la politique, selon vous, a divisé certaines familles. Ne craignez-vous pas que ce foyer de tension en latence prenne un coup de grisou ?
Dans une famille, il peut y avoir de petits conflits, des disputes, mais aujourd’hui, avec les élections qui approchent, il est bon que les membres de la famille se mettent d’accord. A Korhogo, nous avons effectivement des familles dans lesquelles l’homme est chrétien et la femme est musulmane et vice-versa. Et au niveau des enfants, il y a toutes les tendances. Il y en a qui acceptent d’être chrétien catholique ou chrétien méthodiste, d’autres musulmans ou animistes. Dans cette région du Nord, j’y suis depuis et les choses se passent très bien. Il n’y a jamais eu de problèmes religieux. S’il n’y a pas de problème sur le plan de la religion, je ne comprends pas pourquoi il y a tant de problème au plan politique. Je prie le Seigneur pour que mes parents de Korhogo ne se divisent plus. Le travaille qui les attend est de développer la ville de Korhogo et participer au développement de la Côte d’Ivoire. Mais on ne peut pas développer la Côte d’Ivoire dans la division.
Avez-vous déjà rencontré les principaux antagonistes de la division ?
Comme vous le savez, l’Eglise travaille discrètement, donc elle n’est pas obligée de se présenter elle-même lorsqu’il y a des conflits. Mais, elle connaît les personnes capables de parler à untel ou à untel autre. Nous avons rencontré Issa Malick, Amadou Gon et je crois que nous ne sommes pas à l’heure de faire du bruit. Nous avons plutôt besoin de la discrétion parce que quand on fait quelque chose discrètement, le Seigneur même essaye de nous aider à réussir la mission. Notre souci est de travailler à l’unité des fils et des filles de la ville de Korhogo et du grand Nord.
A quoi va consister l’engagement des acteurs vis-à-vis de vous quand on sait que ces derniers ont signé un code de bonne conduite qui est foulé au pied ?
Ma préoccupation est qu’on va aller aux élections qui sont attendues par toutes les populations et Dieu nous fait l’honneur de permettre d’aller voter. Alors, que chaque leader sache que le pays aura besoin de lui car ses militants vont l’écouter et mettre en pratique ce qu’il leur dira. Il est bon qu’on pense à la Côte d’Ivoire pour que l’intérêt individuel ne puisse pas détruire l’intérêt général. Que ces cadres aient la crainte de Dieu.
Comment allez-vous procéder avec les leaders de partis politiques?
Il y aura une rencontre avec les évêques, membres de la commission et avec le collectif des religieux pour que nous puissions mettre ensemble nos idées et savoir comment procéder. Et donc, nous voulons qu’après ces élections, la Côte d’Ivoire reste debout.
Comptez-vous associer les autres confessions, notamment la confession musulmane à vos actions ?
Il y aura une prière œcuménique et nous avons commencé à rencontrer les leaders des autres confessions pour que nous puissions ensemble animer cette prière œcuménique pour les élections et pour la paix en Côte d’Ivoire.
Interview réalisée par Marc Dossa