La pêche aux voix des électeurs bat son plein en ce moment. Depuis vendredi, les 14 candidats à la présidentielle du 31 octobre prochain tentent de séduire les populations. Et chacun y va de sa stratégie et de sa philosophie. Samedi dernier, sur les écrans de La Première, le chef de l’Etat et candidat du FPI Laurent Gbagbo a servi, dans sa capsule de 5min, un vrai mélodrame aux téléspectateurs. Son « film » s’ouvre sur une image du jeune tué lors des la fusillade de novembre 2004 sur l’esplanade de l’hôtel Ivoire assiégée, à l’époque par une horde de « Jeunes Patriotes » en furie contre des soldats français de la force Licorne. Le candidat se laisse aller à des commentaires tristounets sur cette horreur, exaltant la résistance face à l’ancienne puissance coloniale. Une trompette qu’embouche quelques instants après Simplice Zinsou qui se gargarise du « talent » de résistant de Laurent Gbagbo… Bref, c’est une litanie de mots qui rappellent le sang et nous plongent dans un passé certes difficile, mais n’apportent pas de solutions à la souffrance actuelle des Ivoiriens. Aussi s’interroge t-on sur l’opportunité de remuer ce passé à un moment où la Côte d’Ivoire semble se tourner vers l’avenir. Un futur que ses enfants rêvent glorieux. Où ils pourront trouver du travail, après leur formation, se soigner sans crainte, se nourrir en toute tranquillité sans se soucier du lendemain. Pourquoi alors Gbagbo veut-il jouer au martyr alors que d’autres leaders politiques, notamment Alassane Ouattara, qui a été beaucoup meurtri dans sa chair et sa dignité, ont accepté de pardonner, en faisant table rase du passé? Savoir pardonner, c’est aussi la marque des grands hommes. Y. Sangaré
Politique Publié le mardi 19 octobre 2010 | Le Patriote