A quand la fin de la crise identitaire en Côte d’Ivoire ? Le pire vient sûrement d’être évité à Fresco où des individus mal intentionnés prennent un malin plaisir à dépouiller les allogènes de leurs pièces d’identité et d’électeur. Un fils de la région, en la personne d’Alain Lobognon, témoin de ces pratiques, n’a pas hésité à les dénoncer. Selon lui, c’est l’ancien ministre de la Communication du gouvernement Robert Guéï qui est derrière tout ça. « Sama Damana Henri César a engagé de jeunes gens pour qu’ils arrachent aux allogènes CNI et CE. Il se cache derrière le directeur local de campagne de la majorité présidentielle pour agir», a-t-il affirmé. Une autre source originaire de ladite localité a soutenu que bien avant l’entame de l’opération, Sama Henri César a tenu une réunion chez lui, avec de jeunes leaders d’opinion afin de leur demander de confisquer les cartes des personnes ayant des noms à consonance étrangère ou baoulé. Selon lui, le responsable Rdr de Fresco a été pris à partie par ces jeunes, alors qu’il plaidait le cas d’un militant à qui ses pièces venaient d’être arrachées. Il craint même que les choses ne s’enveniment, au cas où les autochtones s’en mêleraient. Joint, hier, dans la soirée, le principal accusé a vite fait de nier les faits : «Je n’ai mis personne en mission. Je n’en ai ni le temps, ni l’argent. Je suis plus occupé à préparer la visite du président Laurent Gbagbo dans la ville et à battre campagne pour lui. Et puis, lorsque je fais quelque chose, je l’assume. Je ne me cache pas sous un manteau ». Fort heureusement, les choses sont en train de rentrer dans l’ordre, avec l’intervention de la sous-préfecture, de la Commission électorale locale et de la gendarmerie.
Anne-Marie Eba
Anne-Marie Eba
