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Politique Publié le mercredi 20 octobre 2010 | Le Patriote

Censure du CNCA sur les PAD des candidats - Le zèle militant de Franck Anderson Kouassi

Le Conseil National de la Communication Audiovisuelle est une institution importante dans le processus électoral. Elle doit donc faire preuve d’une stricte impartialité dans ses prises de décision. Cela n’est toujours pas le cas, à en juger par les décisions qu’elle a appliquées aux différents candidats en fonction de la couleur de leur chapelle. Tout a commencé par la décision inconcevable d’imposer aux candidats un ordre de passage à l’émission « Face aux Electeurs » en fonction de l’ordre de dépôt des candidatures. Ce choix, évidemment, a été fait parce que Laurent Gbagbo, le candidat du FPI, a été le dernier des candidats à se rendre à la Commission Electorale Indépendante pour y déposer ses dossiers. Ainsi donc, le chef de l’Etat sera le dernier des candidats à passer devant les journalistes. Il aura l’avantage d’avoir écouté l’ensemble de ses adversaires. En plus de ce critère arbitraire, Franck Anderson Kouassi et ses collaborateurs jugent à la tête du client, les PAD (prets à diffuser) de cinq minutes qui sont retransmis par la télévision. Le RDR et le PDCI en particulier font les frais de l’injustice du CNCA. Ce sont mille et une séances d’explication et de visionnage qui aboutissent à l’autorisation du film définitif. Pour le PDCI par exemple, le CNCA s’était opposé dimanche, au choix de certaines personnes anonymes. Tout comme pour le candidat Alassane Ouattara, le CNCA s’est opposé au choix de certaines images d’archives le présentant soit avec le Président Houphouët-Boigny, soit avec des personnalités de renommée mondiale, comme Nelson Mandela. Curieusement, lorsqu’ils arrivent à la CNCA, les films de Laurent Gbagbo passent comme lettre à la poste. Or, en tous points de vue, le contenu des PAD du candidat du FPI viole les dispositions de la décision 2010-06 du 18 octobre 2010, portant modalité d’accès des candidats aux médias publics.
Dans son premier PAD, Laurent Gbagbo incite à la haine, à la xénophobie et à la violence. Avec les images et les rappels des moments difficiles pour le pays. Il utilise, en outre, en fond de décor, des images appartenant au domaine public, là où le CNCA s’est opposé à ce que l’image de la Cathédrale du Plateau, figure dans le film du candidat Ouattara. Ce sont donc des décisions arbitraires qui prouvent si besoin en était, que le CNCA a pris position pour le camp présidentiel. Cette posture, du reste, que cette institution a adoptée est à l’origine du désamour entre la RTI et les téléspectateurs ivoiriens. Avec la complicité du CNCA, la télévision ivoirienne a été caporalisée pendant des mois par le clan du pouvoir. C.S.


Rififi à la CEI
La CEI au bord de l’implosion
Elle n’a certes pas encore atteint les proportions très inquiétantes. Mais si rien n’est fait pour la juguler, la tension qui prévaut au sein de la Commission électorale indépendante (CEI), depuis ces quarante huit dernières heures en tout cas, risque d’être fatale pour le processus électoral. Le plus inquiétant dans l’affaire, c’est que c’est un acte posé par le premier responsable de cette institution, le président Youssouf Bakayoko qui mécontente ses collaborateurs et les autres membres de la commission centrale. Selon des informations en notre possession, confirmées par des sources proches du dossier, sans pour autant être des oiseaux de mauvais augure, le pire est à venir si rien n’est fait. En effet, ceux-ci reprochent au président de la CEI d’avoir passé un contrat de gré à gré, à hauteur de trois milliards F CFA avec une société dénommée SILS Technologie. Ce qui intrigue les commissaires issus notamment du RHDP et des Forces nouvelles, ce n’est pas tant la somme d’argent en jeu dans la transaction. Mais trois choses. Premièrement: le fait pour Bakayoko d’avoir passé ce contrat sans informer ni associer les autres commissaires. Deuxièmement, et c’est cela le plus important à leurs yeux, c’est le choix de ladite société. Pourquoi elle et pas une autre? Surtout que, selon les termes du contrat, la société SILS aura à charge la centralisation informatique de tous les résultats issus de la présidentielle du 31 octobre prochain. Enfin, et c’est sans aucun la plus grande raison de la divergence, c’est que la société en question a un lien avec le Bureau national d’études techniques du développement (BNETD), dirigé par un certain … Ahoua Don Melo. Or ce dernier a un lien plus qu’étroit avec un des candidats, à savoir Laurent Gbagbo, le candidat du FPI. C’est Gbagbo qui l’a nommé à ce poste. Mais mieux ou pire, c’est selon, c’est que c’est le sieur Don Mello qui a chapeauté tout le système informatique qui a permis à son ami et candidat de se proclamer vainqueur en 2000, face à Guéi. Ce sont toutes ces raisons et bien d’autres, qui, mises ensemble les unes les autres, ne rassurent guère les autres commissaires. C’est d’ailleurs pourquoi, la réunion d’avant-hier avec Youssouf Bakayoko s’est terminée en queue de poisson. Le patron de la CEI, n’ayant pas réussi à convaincre les participants. Les débats ont donc été houleux lundi dernier, entre eux de 11 heures à 16 heures. Cinq longues et bonnes heures de discussion, d’explications, de tentatives de persuasion et dissuasion, n’ont pu arriver de la volonté des uns et des autres de savoir ce qui peut bien expliquer cet agissement solitaire de l’ancien ministre des Affaires étrangères élu président de cette institution en charge des élections en Côte d’Ivoire. Ce dialogue de sourds entre le président et les commissaires centraux s’est poursuivi hier encore, selon nos sources. Une situation qui n’est pas faite pour arranger les choses, et les plus sceptiques vont jusqu’à imaginer une menace sur le 31 octobre. Est-ce la sensibilité du dossier qui amène les uns et les autres à rester prudents? Une chose est sûre. Le service de communication observe la loi de l ‘omerta. Des responsables que nous avons joints hier ont tous soutenu ne pas en savoir grand’ chose sur ce sujet. En attendant, le président Youssouf Bakayoko doit s’expliquer sur cette affaire qu’on lui impute et qui risque d’avoir des conséquences et des répercussions sur la date de la présidentielle.
Yves-M. ABIET

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