France 24 - À quelques jours du premier tour des élections présidentielles ivoiriennes, une association a mobilisé les joueurs de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire afin de calmer les esprits, dans un contexte qui s’annonce difficile.
Le football peut aussi servir d’exemple. Voilà ce que Régis Lemonn, président de l’association Foot’Attitude, veut mettre en pratique en Côte d’Ivoire à l’approche des premières élections présidentielles depuis 2000. Financée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et associée à la Fédération ivoirienne de football, l’association a crée une campagne médiatique autour des Éléphants – surnom de l’équipe nationale – dont la star Didier Drogba, pour sensibiliser les Ivoiriens sur l’importance du respect du processus démocratique dans un contexte tendu.
France 24.com : Comment est née cette idée originale de demander aux joueurs de l’équipe nationale ivoirienne de s’impliquer dans le processus électoral ?
Régis Lemonn : L’équipe ivoirienne actuelle s’est formée lors du conflit de 2002. À ce moment-là, des joueurs comme Didier Drogba ont pris la parole et ont demandé aux différents partis de déposer les armes. Ce qui a eu une réelle incidence sur les événements. Le football est roi en Côte d’Ivoire et cette équipe, qui appartient à tous les Ivoiriens, est la fierté du pays grâce à des joueurs comme Didier Drogba - premier Ivoirien à être désigné Ballon d’or africain - et Yaya Touré - premier Ivoirien à remporter la Ligue des champions avec le FC Barcelone (2009). Mais ce sont les valeurs de ce sport – respect de l’autre, respect des règles – qui sont mises en avant dans cette campagne qui a débuté lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en janvier dans les rues d’Abidjan, à la télévision, à la radio et sur Internet.
Pourquoi cette équipe des Éléphants a un tel impact sur la population ?
R.L : Le groupe est composé de joueurs qui viennent du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest du pays. C’est un véritable exemple de cohabitation. Chacun peut se reconnaître à travers eux, à un moment où les gens se déchirent pour des querelles politiques. Les problèmes de friction qui peuvent exister pendant et après les élections sont largement dus au manque d’éducation de la population. À travers notre action, nous voulons que les gens s’inspirent des valeurs de "fair-play" du football et de cette équipe. Nous voulons à tout prix éviter que ces élections se déroulent dans un contexte apaisé et ainsi éviter le chaos.
Quelle importance a Didier Drogba dans cette campagne ?
R.L : Didier Drogba a une personnalité hors du commun en Côte d'Ivoire mais il a aussi une conscience collective : il est le premier ambassadeur de la paix en Côte d’Ivoire. Lors de son dernier déplacement au pays, il a pris le temps de nous parler pour discuter de notre campagne qu’il soutient pleinement. Comme il a pu le démontrer auparavant, Didier Drogba s’implique réellement pour trouver des solutions aux problèmes des Ivoiriens.
Un parti a-t-il essayé de s’approprier l’image des Éléphants dans cette campagne ?
R. L : Non. L’équipe appartient aux Ivoiriens avant n’importe quel parti politique.
Par Emmanuel VERSACE (texte)
Le football peut aussi servir d’exemple. Voilà ce que Régis Lemonn, président de l’association Foot’Attitude, veut mettre en pratique en Côte d’Ivoire à l’approche des premières élections présidentielles depuis 2000. Financée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et associée à la Fédération ivoirienne de football, l’association a crée une campagne médiatique autour des Éléphants – surnom de l’équipe nationale – dont la star Didier Drogba, pour sensibiliser les Ivoiriens sur l’importance du respect du processus démocratique dans un contexte tendu.
France 24.com : Comment est née cette idée originale de demander aux joueurs de l’équipe nationale ivoirienne de s’impliquer dans le processus électoral ?
Régis Lemonn : L’équipe ivoirienne actuelle s’est formée lors du conflit de 2002. À ce moment-là, des joueurs comme Didier Drogba ont pris la parole et ont demandé aux différents partis de déposer les armes. Ce qui a eu une réelle incidence sur les événements. Le football est roi en Côte d’Ivoire et cette équipe, qui appartient à tous les Ivoiriens, est la fierté du pays grâce à des joueurs comme Didier Drogba - premier Ivoirien à être désigné Ballon d’or africain - et Yaya Touré - premier Ivoirien à remporter la Ligue des champions avec le FC Barcelone (2009). Mais ce sont les valeurs de ce sport – respect de l’autre, respect des règles – qui sont mises en avant dans cette campagne qui a débuté lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en janvier dans les rues d’Abidjan, à la télévision, à la radio et sur Internet.
Pourquoi cette équipe des Éléphants a un tel impact sur la population ?
R.L : Le groupe est composé de joueurs qui viennent du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest du pays. C’est un véritable exemple de cohabitation. Chacun peut se reconnaître à travers eux, à un moment où les gens se déchirent pour des querelles politiques. Les problèmes de friction qui peuvent exister pendant et après les élections sont largement dus au manque d’éducation de la population. À travers notre action, nous voulons que les gens s’inspirent des valeurs de "fair-play" du football et de cette équipe. Nous voulons à tout prix éviter que ces élections se déroulent dans un contexte apaisé et ainsi éviter le chaos.
Quelle importance a Didier Drogba dans cette campagne ?
R.L : Didier Drogba a une personnalité hors du commun en Côte d'Ivoire mais il a aussi une conscience collective : il est le premier ambassadeur de la paix en Côte d’Ivoire. Lors de son dernier déplacement au pays, il a pris le temps de nous parler pour discuter de notre campagne qu’il soutient pleinement. Comme il a pu le démontrer auparavant, Didier Drogba s’implique réellement pour trouver des solutions aux problèmes des Ivoiriens.
Un parti a-t-il essayé de s’approprier l’image des Éléphants dans cette campagne ?
R. L : Non. L’équipe appartient aux Ivoiriens avant n’importe quel parti politique.
Par Emmanuel VERSACE (texte)