Depuis l’ouverture de la campagne électorale le 15 octobre 2010, au cours de leurs meetings, à l’occasion de l’émission Face aux électeurs ou pendant les 5 minutes qui leur sont accordées, les candidats rivalisent de propositions pour gouverner la Côte d’Ivoire. Des propositions les plus softs, on arrive aux plus agressives. Des plus fantaisistes aux plus innovantes. Certains clament être le candidat de Dieu pour sauver la Côte d’Ivoire. D’autres, sans scrupules, versent dans la cruelle démagogie. A travers les Pad (Prêt à diffuser), des mensonges sont savamment montés et servis aux téléspectateurs. C’est dommage de voir des adultes, d’un certain niveau d’instruction comme Alassane Ouattara, dire des choses qu’ils ne peuvent réaliser en si peu de temps. 12 mille milliards de budget de l’Etat, un million d’emplois, 65 mille classes, 5 universités… en 5 ans ! Alassane se joue vraiment du cerveau des citoyens distraits. En même temps, il expose ainsi ses handicaps. On comprend donc qu’il soit crédité de piètre score dans le récent sondage Sofres sur l’appréciation des programmes proposés aux Ivoiriens : 34 % là où Laurent Gbagbo caracole avec 69 % et Henri Konan Bédié se retrouve avec 50 %. Les Ivoiriens ont donc l’occasion d’apprécier. Et le moins qu’on puisse constater, c’est qu’autant qu’ils sont, les 14 candidats ont chacun un minimum de propositions réellement utiles aux Ivoiriens. Laurent Gbagbo bat naturellement le record des propositions utiles et réalistes. Mais du plus médiocre candidat au plus éclairé, on a des idées constructives que même celui qui sera élu aurait l’humilité de prendre en compte. Le fait même qu’en Côte d’Ivoire 14 candidats à la présidentielle, s’expriment diversement pour soutenir leur candidature est un merveilleux acquis de la démocratie. Et savoir qu’on doit cela au combat de Laurent Gbagbo, relève de l’honnêteté intellectuelle. Honnêteté nécessaire au choix du bulletin de vote vers lequel les électeurs vont se ruer le 31 octobre 2010.
Germain Séhoué
Germain Séhoué