Un débat relatif au traitement des résultats de l`élection présidentielle prochaine secoue la Commission électorale indépendante (CEI). Certains membres de la Commission centrale de l`institution ont soulevé, récemment, la question de la centralisation des résultats qui sortiront des urnes au soir du 31 octobre. Ces commissaires de la CEI ont remis en cause le choix de la Société informatique de localisation et de sécurité (Sils Technologie), société privée en charge de sécuriser les données des élections. Le président de la CEI, Youssouf Bakayoko et certains collaborateurs estiment, pour leur part, que la désignation de Sils Technologie en vue de recueillir les résultats des urnes l`a été de façon légale et régulière en 2007 (sous la présidence de Beugré Mambé), et que ce choix ne devait être remis en cause. Face à cette nouvelle tension à la CEI, qui menace sérieusement le respect du 31 octobre 2010, la Primature est montée au créneau, par l`entremise de M. Alain Lobognon, conseiller spécial du Premier ministre Soro, pour mettre en garde. «La CEI peut faire tout ce qu`elle veut mais ce que nous souhaitons, c`est que cette crise interne ne mette pas en danger la date du 31 octobre», indiquait, hier jeudi, M. Lobognon, dans une déclaration parue dans ``Nord Sud Quotidien``. A dire vrai, Guillaume Soro ne va pas laisser perdurer longtemps cette nouvelle affaire à la CEI, au risque de compromettre le premier tour de la présidentielle. «Le Premier ministre n`a pas été saisi par la CEI de cette affaire de contestation de Sils Technologie. Et si tel était le cas, le Premier ministre ne s`en tiendrait qu`à ce qui a été déjà décidé au sein de la CEI en 2007. Sils est partenaire de la CEI depuis longtemps. Et puis, il est matériellement impossible à ce jour, de demander à une autre entreprise de venir faire le travail que Sils Technologie a déjà été désigné pour faire », nous a confié, hier après-midi, M. Lobognon. La Primature, qui se trouve être le maître d`ouvrage du processus électoral, n`acceptera nullement la mise à l`écart de Sils au profit d`une nouvelle structure, comme le souhaitent certains commissaires de la CEI. L`argument avancé par ces derniers, c`est que Sils Technologie, structure technique possédant un logiciel capable de centraliser et de sécuriser les résultats des urnes, reste liée au Bureau national d`études techniques et de développement (Bnetd) à la tête duquel se trouve M. Ahoua Don Mello, un proche du chef de l`Etat sortant, Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession. Certains, à la CEI, se sont saisis de ce prétexte pour exiger la création d`un comité de réflexion, question d`écarter Sils Technologie. Soulignons que ce n’est pas le président actuel de la CEI, Youssouf Bakayoko, qui a signé, avec Sils, le projet de centralisation et de traitement des résultats des urnes. Cet accord, apprend-on, a été conclu il y a trois ans (en 2007) avant d`être validé par la nouvelle CEI de Youssouf Bakayoko. Des commissaires de la CEI se sont dressés contre la validation de Sils Technologie. Deux à trois réunions auraient été tenues pour plancher sur l`affaire au sein de la CEI. Des spécialistes ont tenté de les rassurer sur la fiabilité de Sils à sécuriser les données des urnes. Des explications qui n`auraient pas suffi à dissiper les doutes chez des commissaires de la CEI, représentants de l`opposition. Une commission de réflexion a été mise sur pied, il y a quelques jours, au sein de la CEI pour plancher sur la question. Dans une déclaration de presse hier jeudi, le porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba a fait savoir que « tout autre moyen technologique est à écarter et que la CEI va procéder au comptage manuel des voix, depuis les CEI sous-préfectorales, communales, départementales et régionales jusqu’à ce que les résultats parviennent à Abidjan où ils seront proclamés par le président de l’Institution ». En clair, la CEI a officiellement écarté Sils technologie de la centralisation des résultats qui sortiront des urnes le 31 octobre 2010.
TRA BI Charles
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