Pour mettre un terme au bras de fer qui les oppose depuis le début de la semaine, les responsables de la Commission électorale indépendante ont décidé de mettre sur la touche, la société Sils technologie, initialement chargée de la transmission des résultats des urnes.
En lieu et place de la solution attendue, les commissaires de la Commission électorale indépendante (Cei) ont décidé de déplacer simplement le problème. Au terme des dernières tractations qui ont eu lieu, hier, au siège de l'institution, les acteurs du bras de fer sont convenus de se passer de la société Sils technologie, chargée de mettre en place le mécanisme de transmission des résultats des urnes. Selon les termes du communiqué qui a sanctionné ces tractations, «la transmission et la proclamation des résultats se feront à partir des procès verbaux de dépouillement des bureaux de vote acheminés physiquement par ses superviseurs désignés sur l'ensemble du territoire national». «Dans le contrat qui lie la Sils technologie à la Cei, il n'est écrit nulle part que cette société doit transmettre les résultats des urnes », soutient Doumbia Brahima, secrétaire national adjoint chargé des questions électorales au Rassemblement des républicains (Rdr). M. Doumbia dit tenir ses informations de sources sûres proches de la Cei. Hier, Martin Sokouri a souhaité prendre le temps de mieux apprécier la situation avant de réagir. Pour sûr, les commissaires de la Cei qui redoutaient un tripatouillage des résultats des urnes de la part de la Sils technologie (soupçonné d'être sous l'emprise du camp présidentielle) ont eu gain de cause. Mais, dans le fond, le problème du traitement des résultats des urnes reste entier. Car, pour éviter tout risque de débordement, la Cei s'est gardée de recruter un nouvel opérateur pour le traitement et la transmission des données. « Il faut éviter, à chaque fois de tirer le processus en arrière. C'est bien un cadre du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, Ndlr) qui a signé le contrat avec la société en question », indique pour sa part, Philippe Légré, secrétaire général du Mouvement des forces d'avenir (Mfa). C'est donc à un traitement manuel des résultats que vont se livrer les agents de l'institution en charge du processus électoral. Un choix qui n'est pas sans risque, en dépit de la mainmise que revendique sur les démembrements de la Cei. Mais, bien plus, le danger que fait courir la Cei sur les résultats, c'est le risque d'auto-proclamation par certains candidats. La nature ayant horreur du vide, les trois jours de flottement pourraient donner des idées à certaines personnes. « La Cei rappelle que la loi lui accorde trois jours pour la proclamation des résultats provisoires. Elle s'engage à faire en sorte que tous les résultats soient proclamés dans les délais impartis », précise en effet, Bamba Yacouba, le porte-parole de la Cei. L'engagement ainsi pris par la Cei pourra-t-il être tenu quand on connaît les risques que font courir les auto-proclamations de résultats des urnes sur la cohésion sociale ? Pas si sûr. Et là, la Cei sera forcément tenue pour responsable de ce qui adviendra.
Marc Dossa
En lieu et place de la solution attendue, les commissaires de la Commission électorale indépendante (Cei) ont décidé de déplacer simplement le problème. Au terme des dernières tractations qui ont eu lieu, hier, au siège de l'institution, les acteurs du bras de fer sont convenus de se passer de la société Sils technologie, chargée de mettre en place le mécanisme de transmission des résultats des urnes. Selon les termes du communiqué qui a sanctionné ces tractations, «la transmission et la proclamation des résultats se feront à partir des procès verbaux de dépouillement des bureaux de vote acheminés physiquement par ses superviseurs désignés sur l'ensemble du territoire national». «Dans le contrat qui lie la Sils technologie à la Cei, il n'est écrit nulle part que cette société doit transmettre les résultats des urnes », soutient Doumbia Brahima, secrétaire national adjoint chargé des questions électorales au Rassemblement des républicains (Rdr). M. Doumbia dit tenir ses informations de sources sûres proches de la Cei. Hier, Martin Sokouri a souhaité prendre le temps de mieux apprécier la situation avant de réagir. Pour sûr, les commissaires de la Cei qui redoutaient un tripatouillage des résultats des urnes de la part de la Sils technologie (soupçonné d'être sous l'emprise du camp présidentielle) ont eu gain de cause. Mais, dans le fond, le problème du traitement des résultats des urnes reste entier. Car, pour éviter tout risque de débordement, la Cei s'est gardée de recruter un nouvel opérateur pour le traitement et la transmission des données. « Il faut éviter, à chaque fois de tirer le processus en arrière. C'est bien un cadre du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, Ndlr) qui a signé le contrat avec la société en question », indique pour sa part, Philippe Légré, secrétaire général du Mouvement des forces d'avenir (Mfa). C'est donc à un traitement manuel des résultats que vont se livrer les agents de l'institution en charge du processus électoral. Un choix qui n'est pas sans risque, en dépit de la mainmise que revendique sur les démembrements de la Cei. Mais, bien plus, le danger que fait courir la Cei sur les résultats, c'est le risque d'auto-proclamation par certains candidats. La nature ayant horreur du vide, les trois jours de flottement pourraient donner des idées à certaines personnes. « La Cei rappelle que la loi lui accorde trois jours pour la proclamation des résultats provisoires. Elle s'engage à faire en sorte que tous les résultats soient proclamés dans les délais impartis », précise en effet, Bamba Yacouba, le porte-parole de la Cei. L'engagement ainsi pris par la Cei pourra-t-il être tenu quand on connaît les risques que font courir les auto-proclamations de résultats des urnes sur la cohésion sociale ? Pas si sûr. Et là, la Cei sera forcément tenue pour responsable de ce qui adviendra.
Marc Dossa