La polémique née du contrat signé par le président de la CEI avec la société SILS fait toujours des vagues, en dépit de la décision prise par la commission centrale. Mamadou Sanogo Directeur central de campagne chargé des questions électorales donne position de son parti le RDR.
Le Patriote : Un problème dit « Affaire CEI-BNETD » a éclaté ces derniers jours. De quoi s’agit-il au juste ?
Mamadou Sanogo : Nous avons suivi cette affaire depuis 3 semaines. De source introduite, le président de la CEI s’est engagé auprès de la société SILS, rattachée au BNETD, pour signer un contrat qui porte sur une somme d’au moins 3 milliards.
Au terme de ce contrat, il s’agit de fournir à la CEI, un système électronique de transmission des résultats de l’élection présidentielle.
LP : Pourquoi alors y a-t-il autant de bruit ?
M. S : Nous avons trouvé cela assez curieux, car, à ce stade, il n’y pas eu d’appel d’offre. Et les procédures internes d’admissions des marchés n’ont pas été respectées. Cela est grave pour une institution aussi importante que la CEI. Nous avons été surpris et inquiété par le faite que des membres de la commission nous ont dit que les termes d’un tel contrat n’ont pas été discutés et validés au sein de la commission. Alors, à partir de ce moment, nous avons compris qu’il y avait quelque chose de louche.
L.P : Pourquoi louche ?
M. S : Louche parce qu’il aurait été plus prudent et même logique pour le président de la CEI et certains de ses proches collaborateurs de dire clairement les tenants et aboutissants du contrat qui lie l’Institution à cette société. Tout le monde serait rassuré si le cahier de charge avait été discuté, validé par l’ensemble des commissaires. En conséquence, le RDR trouve inacceptable qu’un tel instrument puisse être utilisé pour procéder au traitement des résultats de l’élection présidentielle.
L.P : Le camp présidentiel rétorque que le contrat a été signé sous Mambé. Et que SILS aurait déjà exécuté une partie du contrat. Qu’en est-il ?
M.S : Selon nos informations, l’Administration CEI sous Mambé avait arrêté trois objections sans pour autant prendre des décisions fermes. Il y avait une option proposée par l’ONUCI. Il n’y a pas eu de contrat ferme. Il y a eu des intentions par rapport à trois options. Une deuxième option relative au système de comptage manuel. Et la troisième option c’était le système électronique proposé certainement par une société. Dans tous les cas, aucune de ces options n’avait été définitivement arrêtée. Il faut rappeler qu’à ce stade, un exposé avait été fait en commission par l’Administration Mambé. Nous ne comprenons pas donc qu’on puisse s’engager sur des montants aussi importants sans que les détails fonctionnels du cahier de charge, soient discutés et validés par l’ensemble de la Commission de la CEI. C’est dire que les éléments de fonctionnalité de ce système n’ont pas été mis au grand jour. Cela prouve que l’on cache quelque chose à la CEI. L’opinion nationale. Cette affaire est très grave. Elle-même plus grave que l’affaire Mambé.
L.P : En quoi est-elle aussi grave ?
M.S : Il est simple pour un informaticien d’introduire des algorithmes qui permettent à un candidat d’avoir des points qu’il ne mérite pas. D’où la nécessité que le système soit exposé, discuté et validé par l’ensemble des commissaires.
L.P. : Comment est-il possible concrètement à un candidat de tricher avec le système de comptage électronique ?
M.S. : Cela est possible et même facile à partir du moment où le candidat contrôle le système. Tel est le cas de SILS qui est contrôlé par le BENETD comme l’a dit son directeur général Don Mello.
Vous savez, dans le domaine informatique, l’Administrateur à lui seul peut modifier le fonctionnement du système. L’administrateur peut écrire des programmes qui permettent d’avantager celui qu’il veut. Il peut attribuer à un candidat des points qu’il ne mérite pas. Or, dans le cas d’espèce avec SILS, il n’aura pas de co-administrateurs, c'est-à-dire avec des experts du PDCI, RDR… Les autres partis ne connaissent pas le contenu du cahier de charge, les modalités pratique du fonctionnement du système, ils sont donc en droit de rejeter un tel système. Il faut qu’il sache, que ce soit la CEI, l’ONUCI et même la Primature que s’il s’accroche à cette affaire, ils peuvent échouer dans leur mission. Nous avons le sentiment que cette affaire cache une volonté de tricher.
Nous pouvons dire quelque chose beaucoup moins que cela, le FPI a tempêté et obtenu le départ de Mambé de la tête du CEI. Il s’agit d’une tentative de fraude qui a été dénoncée.
L.P. Le camp présidentiel estime que le calcul manuel est une méthode rétrograde. Qu’en pensez-vous ?
M.S. : A partir du moment ou l’ensemble des conditions de transparence dans le traitement des données ne sont pas réunies, alors il est mieux d’adopter la méthode qui rassure tout le monde, même si celle-ci semble prendre assez de temps. Il est mieux de perdre 3 à 4 jours que de faire basculer le pays dans un désordre que nous ne voulons pas. Donc, je ne partage pas cette assertion du camp présidentiel dans le contexte où nous sommes. Rappelons que le chef de l’Etat sortant a été élu certes dans les conditions que nous connaissons, mais les décomptes ont été faits manuellement. Les décomptes n’avaient pas été fait avec un système électronique.
A partir du moment où il n’y a pas de transparence dans un système.
L.P. : La Primature serait en train de mener des tractations pour les solutions consensuelles. Qu’en pensez-vous ?
M.S : Nous suivons de près tout ce qui se passe. En tout état de cause, pour nous, au RDR, la commission centrale de la CEI a déjà tranché cette question. Il ne sera plus question de revenir sur cette affaire. Si d’aventure, des personnes remettent sur la table cette question, il faut savoir que le RHDP notamment le RDR n’acceptera pas un système dont les modalités de fonctionnement ne sont pas clarifiées et validées par l’ensemble des commissaires. Pour nous, il n’est pas question de réexaminer ce dossier. Si demain la commission électorale donne des résultats provisoires, est-ce qu’il faudra les réexaminer ? Les Institutions sont indépendantes.
Nous sommes donc vigilants. Tous ceux qui vont remettre en cause la décision de la CEI, apparaissent pour nous comme des personnes qui cachent une volonté de tricher. Ils seront responsables de la tentative de fraude.
L.P. : Au vu de tout ce qui a été dit, quel est le mode de transmission des résultats qui peu rassurer tout le monde ?
M.S. : A partir du moment où la CEI ne peut pas faire la commande d’un système électronique transparent, au vu de la date du 31 octobre, nous pensons que l’Institution a pris la meilleure décision en optant pour le comptage manuel, c'est-à-dire un mode calcul manuel et de transmission physique comme cela a toujours été chez nous comme ailleurs. Il s’agira de calculer les résultats dans les bureaux de vote, de notifier le résultat de chaque candidat dans un procès verbal et d’agréger les différents PV au niveau préfectoral en présence des commissaires et des représentants des candidats. Ces différents résultats des sous-préfectures vont être agrégés au niveau départemental puis au niveau régional et enfin au niveau de la commission centrale de la CEI.
L.P. : Tout cela peut-il se faire en trois jours ?
M.S : Cela peut se faire en moins de 3 jours même. Tout dépend de la volonté politique. Imaginez que les bureaux de vote ferment à 18 heures, Vous avez tout au plus 2 heures pour qu’un bureau donne le résultat des différents candidats, remplir les PV. Au plus grand tard à 21 heures, la transmission est faite au niveau départemental. Au tour de 00 heures, ces mêmes résultats peuvent arriver au niveau régional. Et à 3 heures du matin, on a les premières tendances et au plus tard à 10 heures, les résultats peuvent être connus. Des pays tels que la République Démocratique du Congo, dont la population est trois fois plus importante que celle de la Côte d’Ivoire, procède par des comptages manuels. Le Congo en terme de superficie c’est plus de 10 fois la Côte d’Ivoire, mais les résultats sont acheminés jusqu’à la capitale dans un bref délai. Que cache cette opposition du FPI au comptage manuel ? Le FPI a exigé que l’on prenne tout le temps pour faire des vérification de la liste électorale, pourquoi alors est-il si pressé et ne veut pas attendre un ou 2 jours en plus pour la proclamation des résultats. Le RHDP restera vigilant face à cette question.
Réalisé par Ibrahima B. Kamagaté
Le Patriote : Un problème dit « Affaire CEI-BNETD » a éclaté ces derniers jours. De quoi s’agit-il au juste ?
Mamadou Sanogo : Nous avons suivi cette affaire depuis 3 semaines. De source introduite, le président de la CEI s’est engagé auprès de la société SILS, rattachée au BNETD, pour signer un contrat qui porte sur une somme d’au moins 3 milliards.
Au terme de ce contrat, il s’agit de fournir à la CEI, un système électronique de transmission des résultats de l’élection présidentielle.
LP : Pourquoi alors y a-t-il autant de bruit ?
M. S : Nous avons trouvé cela assez curieux, car, à ce stade, il n’y pas eu d’appel d’offre. Et les procédures internes d’admissions des marchés n’ont pas été respectées. Cela est grave pour une institution aussi importante que la CEI. Nous avons été surpris et inquiété par le faite que des membres de la commission nous ont dit que les termes d’un tel contrat n’ont pas été discutés et validés au sein de la commission. Alors, à partir de ce moment, nous avons compris qu’il y avait quelque chose de louche.
L.P : Pourquoi louche ?
M. S : Louche parce qu’il aurait été plus prudent et même logique pour le président de la CEI et certains de ses proches collaborateurs de dire clairement les tenants et aboutissants du contrat qui lie l’Institution à cette société. Tout le monde serait rassuré si le cahier de charge avait été discuté, validé par l’ensemble des commissaires. En conséquence, le RDR trouve inacceptable qu’un tel instrument puisse être utilisé pour procéder au traitement des résultats de l’élection présidentielle.
L.P : Le camp présidentiel rétorque que le contrat a été signé sous Mambé. Et que SILS aurait déjà exécuté une partie du contrat. Qu’en est-il ?
M.S : Selon nos informations, l’Administration CEI sous Mambé avait arrêté trois objections sans pour autant prendre des décisions fermes. Il y avait une option proposée par l’ONUCI. Il n’y a pas eu de contrat ferme. Il y a eu des intentions par rapport à trois options. Une deuxième option relative au système de comptage manuel. Et la troisième option c’était le système électronique proposé certainement par une société. Dans tous les cas, aucune de ces options n’avait été définitivement arrêtée. Il faut rappeler qu’à ce stade, un exposé avait été fait en commission par l’Administration Mambé. Nous ne comprenons pas donc qu’on puisse s’engager sur des montants aussi importants sans que les détails fonctionnels du cahier de charge, soient discutés et validés par l’ensemble de la Commission de la CEI. C’est dire que les éléments de fonctionnalité de ce système n’ont pas été mis au grand jour. Cela prouve que l’on cache quelque chose à la CEI. L’opinion nationale. Cette affaire est très grave. Elle-même plus grave que l’affaire Mambé.
L.P : En quoi est-elle aussi grave ?
M.S : Il est simple pour un informaticien d’introduire des algorithmes qui permettent à un candidat d’avoir des points qu’il ne mérite pas. D’où la nécessité que le système soit exposé, discuté et validé par l’ensemble des commissaires.
L.P. : Comment est-il possible concrètement à un candidat de tricher avec le système de comptage électronique ?
M.S. : Cela est possible et même facile à partir du moment où le candidat contrôle le système. Tel est le cas de SILS qui est contrôlé par le BENETD comme l’a dit son directeur général Don Mello.
Vous savez, dans le domaine informatique, l’Administrateur à lui seul peut modifier le fonctionnement du système. L’administrateur peut écrire des programmes qui permettent d’avantager celui qu’il veut. Il peut attribuer à un candidat des points qu’il ne mérite pas. Or, dans le cas d’espèce avec SILS, il n’aura pas de co-administrateurs, c'est-à-dire avec des experts du PDCI, RDR… Les autres partis ne connaissent pas le contenu du cahier de charge, les modalités pratique du fonctionnement du système, ils sont donc en droit de rejeter un tel système. Il faut qu’il sache, que ce soit la CEI, l’ONUCI et même la Primature que s’il s’accroche à cette affaire, ils peuvent échouer dans leur mission. Nous avons le sentiment que cette affaire cache une volonté de tricher.
Nous pouvons dire quelque chose beaucoup moins que cela, le FPI a tempêté et obtenu le départ de Mambé de la tête du CEI. Il s’agit d’une tentative de fraude qui a été dénoncée.
L.P. Le camp présidentiel estime que le calcul manuel est une méthode rétrograde. Qu’en pensez-vous ?
M.S. : A partir du moment ou l’ensemble des conditions de transparence dans le traitement des données ne sont pas réunies, alors il est mieux d’adopter la méthode qui rassure tout le monde, même si celle-ci semble prendre assez de temps. Il est mieux de perdre 3 à 4 jours que de faire basculer le pays dans un désordre que nous ne voulons pas. Donc, je ne partage pas cette assertion du camp présidentiel dans le contexte où nous sommes. Rappelons que le chef de l’Etat sortant a été élu certes dans les conditions que nous connaissons, mais les décomptes ont été faits manuellement. Les décomptes n’avaient pas été fait avec un système électronique.
A partir du moment où il n’y a pas de transparence dans un système.
L.P. : La Primature serait en train de mener des tractations pour les solutions consensuelles. Qu’en pensez-vous ?
M.S : Nous suivons de près tout ce qui se passe. En tout état de cause, pour nous, au RDR, la commission centrale de la CEI a déjà tranché cette question. Il ne sera plus question de revenir sur cette affaire. Si d’aventure, des personnes remettent sur la table cette question, il faut savoir que le RHDP notamment le RDR n’acceptera pas un système dont les modalités de fonctionnement ne sont pas clarifiées et validées par l’ensemble des commissaires. Pour nous, il n’est pas question de réexaminer ce dossier. Si demain la commission électorale donne des résultats provisoires, est-ce qu’il faudra les réexaminer ? Les Institutions sont indépendantes.
Nous sommes donc vigilants. Tous ceux qui vont remettre en cause la décision de la CEI, apparaissent pour nous comme des personnes qui cachent une volonté de tricher. Ils seront responsables de la tentative de fraude.
L.P. : Au vu de tout ce qui a été dit, quel est le mode de transmission des résultats qui peu rassurer tout le monde ?
M.S. : A partir du moment où la CEI ne peut pas faire la commande d’un système électronique transparent, au vu de la date du 31 octobre, nous pensons que l’Institution a pris la meilleure décision en optant pour le comptage manuel, c'est-à-dire un mode calcul manuel et de transmission physique comme cela a toujours été chez nous comme ailleurs. Il s’agira de calculer les résultats dans les bureaux de vote, de notifier le résultat de chaque candidat dans un procès verbal et d’agréger les différents PV au niveau préfectoral en présence des commissaires et des représentants des candidats. Ces différents résultats des sous-préfectures vont être agrégés au niveau départemental puis au niveau régional et enfin au niveau de la commission centrale de la CEI.
L.P. : Tout cela peut-il se faire en trois jours ?
M.S : Cela peut se faire en moins de 3 jours même. Tout dépend de la volonté politique. Imaginez que les bureaux de vote ferment à 18 heures, Vous avez tout au plus 2 heures pour qu’un bureau donne le résultat des différents candidats, remplir les PV. Au plus grand tard à 21 heures, la transmission est faite au niveau départemental. Au tour de 00 heures, ces mêmes résultats peuvent arriver au niveau régional. Et à 3 heures du matin, on a les premières tendances et au plus tard à 10 heures, les résultats peuvent être connus. Des pays tels que la République Démocratique du Congo, dont la population est trois fois plus importante que celle de la Côte d’Ivoire, procède par des comptages manuels. Le Congo en terme de superficie c’est plus de 10 fois la Côte d’Ivoire, mais les résultats sont acheminés jusqu’à la capitale dans un bref délai. Que cache cette opposition du FPI au comptage manuel ? Le FPI a exigé que l’on prenne tout le temps pour faire des vérification de la liste électorale, pourquoi alors est-il si pressé et ne veut pas attendre un ou 2 jours en plus pour la proclamation des résultats. Le RHDP restera vigilant face à cette question.
Réalisé par Ibrahima B. Kamagaté