A propos de "Il n’y aura pas d’élection le 31 octobre" : “La preuve que Gbagbo n’est prêt à aller aux élections”

Faut-il croire un traître mot de ses prédictions ? Ce magistrat qui, pour entrer dans les bonnes grâces de Laurent Gbagbo, se présente comme "un homme de Dieu" ? Lui, c’est Sébastien Zahiri Ziki. En plus de sa casquette d’homme de Dieu, il est au nombre des multiples conseillers de Laurent Gbagbo. Au cours d’une conférence publique, tenue récemment, l’homme relate avoir eu une révélation, le 4 octobre dernier : « Il n’y aura pas d’élection le 31 octobre et Gbagbo restera au pouvoir pour 20 ans». Alors qu’auparavant, précisément en 2008, il se répandait dans les médias que « l’année 2010 ne passerait pas sans que la Côte d’Ivoire ne sorte de la crise qu’elle connaît par les élections». Pour l’opinion, ces propos d’un magistrat, de surcroit conseiller de Laurent Gbagbo, c’est-à-dire quelqu’un qui évolue dans le cercle restreint de celui qui se proclame "100% président et 100% candidat" (ce pour quoi il s’arroge les prérogatives d’utiliser abusivement les moyens et biens de l’Etat) sonnent comme ceux d’un véritable illuminé. Et ils donnent, explicitement, de constater que Laurent Gbagbo n’est pas prêt à aller aux urnes le 31 octobre prochain. En tenant de tels propos, le magistrat qu’il est auprès de Laurent Gbagbo démontre qu’en réalité son candidat n’est pas prêt à aller aux urnes le 31 octobre prochain. Et des langues se délient même pour dire que la redonnée qu’il entreprend à travers le pays en ce moment n’est que de la poudre aux yeux des Ivoiriens. Aussi, l’on ne peut comprendre que, au moment où celui qu’il est sensé conseiller et assister spirituellement parcoure le pays, lui s’échine à rendre le verdict de "ses révélations" ; si ce ne sont pas des songes ! Et puis, cette pratique du chef de la refondation est connue de tous. Lorsqu’il n’a pas la hardiesse de dire les choses telles qu’elles sont, Gbagbo passe toujours par son entourage pour afficher ses intentions sur des sujets d’actualité. Zahiri Ziki ne fait que rendre ce que Gbagbo pense et mijote en ce moment.

Autre réalité, c’est que, en saupoudrant ses propos d’une quelconque « révélation divine », Zahiri veut leur donner une crédibilité et préparer l’esprit des Ivoiriens et l’opinion internationale à accepter un éventuel report du scrutin alors que l’on n’est qu’à moins d’une dizaine de jours. Et les Ivoiriens ne devraient pas s’étonner si Laurent Gbagbo entreprend, les jours à venir, des actions de sabotage du processus comme il l’a toujours fait. A dire vrai, si Zahiri Ziki, chargé de prodiguer des conseils ( ?) à Laurent Gbagbo commence à détériorer la dynamique et la fièvre de la tenue effective du 31 octobre prochain, c’est en symbiose avec ce dernier qu’il le fait. Ne voulant pas aller à ces élections, qu’il est convaincu de perdre, surtout que Ouattara fait une campagne civilisée, qui a déjà conquis les cœurs de ses compatriotes, Gbagbo utilise des subterfuges pour que les Ivoiriens ne connaissent pas la joie d’élire, le 31 octobre, le président qu’ils attendent pour remettre le pays sur les rails du développement.


Jean- Antoine Doudou