A l’occasion de cette campagne électorale, les populations d’Issia, dans le Haut-Sassandra, ont découvert un nouvel distributeur automatique de billets de banque. Désiré Tagro, le ministre de l’Intérieur, directeur de campagne du chef de l’Etat sortant, Laurent Gbagbo, utilise des arguments plus que sonnants et trébuchants pour tenter de rallier les électeurs à sa cause. Dans chaque village où il passe, le département d’Issia en comptant près de 200, il offre des liasses d’argent. Par exemple dans le village de Tapé Do (Brokoua, Sous-préfecture d’Issia), il a remis une enveloppe de trois millions de FCFA. Dans le village voisin, Korékipra (village dont la mosquée est célèbre dans la région), les habitants ont reçu, une somme d’un million. Dans certaines localités moins chanceuses, le distributeur d’argent, dépose des enveloppes contenant 100 à 500 mille francs. Là-bas sous le rocher, les populations l’ont surnommé, « Banque ambulante ». Ses visites électorales ne se limitent qu’à la remise des coupures de billets de banque. Pour cela, il n’accorde que quelques 10 à 15 minutes à ses hôtes. Il dit ne pas avoir suffisamment de temps. Il prend juste bonne note des doléances à lui présentées, délie sa bourse et remonte dans sa voiture de campagne accompagné d’une multitude de grosses cylindrées dans lesquelles, les policiers montrent bien leurs dents. Pas un mot sur le bilan de son parti encore moins sur ce qu’il compte faire si par extraordinaire, il remportait les suffrages.
Quand, médusés par cette façon de faire campagne, les paysans se demandent d’où il tire tout cet argent, le magistrat qui a servi à Daloa sous les yeux de ces mêmes populations, leur apprend qu’avant qu’il ne devienne ministre, il avait une plantation d’hévéas d’une centaine d’hectares. Et les pionniers du FPI de la région s’étonnent alors qu’il n’ait pas mis cette fortune à la disposition de l’actuel parti au pouvoir quand il était dans l’opposition et obligés qu’étaient les militants de se cotiser pour financer le séjour de Laurent Gbagbo dans leur localité. Il y en a qui ironisent en disant que « les refondateurs disent n’avoir pas travaillé pour le pays à cause de la guerre mais ils ont pu se constituer des fortunes en étant au chômage technique. Comment quelqu’un qui n’a pas travaillé peut-il avoir tant d’argent à distribuer ? ». C’est la question que tout le monde se pose.
Daniel Koro Bah
Quand, médusés par cette façon de faire campagne, les paysans se demandent d’où il tire tout cet argent, le magistrat qui a servi à Daloa sous les yeux de ces mêmes populations, leur apprend qu’avant qu’il ne devienne ministre, il avait une plantation d’hévéas d’une centaine d’hectares. Et les pionniers du FPI de la région s’étonnent alors qu’il n’ait pas mis cette fortune à la disposition de l’actuel parti au pouvoir quand il était dans l’opposition et obligés qu’étaient les militants de se cotiser pour financer le séjour de Laurent Gbagbo dans leur localité. Il y en a qui ironisent en disant que « les refondateurs disent n’avoir pas travaillé pour le pays à cause de la guerre mais ils ont pu se constituer des fortunes en étant au chômage technique. Comment quelqu’un qui n’a pas travaillé peut-il avoir tant d’argent à distribuer ? ». C’est la question que tout le monde se pose.
Daniel Koro Bah