L’élection présidentielle se jouera aussi à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan). En effet, les prisonniers qui n’ont pas encore été l’objet d’une condamnation définitive pourront exercer leur devoir civique dans la mesure où la loi ne les a pas encore interdits de vote par le truchement d’une décision de justice. Le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo, en quête de voix surtout au niveau des producteurs de café-cacao, emprisonnés sous son mandat depuis plus de deux ans et qui n’ont pas encore été jugés, peuvent faire pencher la balance de son côté. Mais encore lui infliger une sanction. Et quand on sait que ces prévenus ont des parents, amis, admirateurs et connaissances derrière eux, ils constituent alors des voix à « exploiter ». Le FPI qui en a grandement conscience a commencé à les charmer depuis que le procès des dirigeants de la filière cacao a été reporté au mois de novembre. Plusieurs émissaires du Chef de l’Etat se sont rendus à maintes reprises à la Maca. Des échanges téléphoniques entre prisonniers et proches du candidat du FPI se sont multipliés, voire démultipliés ces jours-ci. A cela s’ajoutent les visites. Le message passé aux prisonniers du cacao est clair : Voter le président Gbagbo qui les graciera après l’élection présidentielle. Il suffira de faire croire à l’opinion nationale et internationale au cours du procès que ces détenus sont condamnés à une période qui équivaudrait au temps passé dans les geôles de la Maca. Des prisonniers, caciques du FPI, ont adhéré à cette promesse. Parmi eux, ceux que l’on connaît déjà, à savoir, Placide Zoungrana (Pca de l’Arcc), Didier Gbogou (Directeur exécutif de l’Arcc), Angeline Kili (Pca du Frc), Firmin Kouakou (Directeur général du Frc), Jean-Claude Bayou (directeur général du Fgccc), Tapé Do (Pca de la Bcc). Ces derniers sont même les chefs de file du candidat Gbagbo. A cet effet, une réunion s’est tenue à la Maca entre ces prisonniers qui, le 31 octobre 2010, entendent accomplir leur devoir civique à la Maca et porter leur choix sur le président sortant. Mais sur la trentaine de prisonniers du cacao qui croupissent à la Maca, excepté ceux qui ont toujours été proches du président Gbagbo, et ils ne sont pas nombreux, les autres ne sont pas prêts à lui accorder leur voix. Même s’ils n’ont pas encore dit lequel des candidats sera leur choix, ils ont tenu à préciser qu’ils ne sont pas prêts à voter Gbagbo. Et selon des indiscrétions, Amouzou (Président du conseil de gestion du Fdpcc) et bien d’autres n’arrivent toujours pas à digérer le fait qu’ils soient en prison et qu’ils y soient toujours, sans jugement depuis plus deux ans. Car aussi bien des prisonniers que leurs parents ne sont pas prêts à voter le candidat du FPI.
JEA
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