Alors que l’on croyait clos les bourdonnements sur l’affaire du décompte manuel des bulletins de vote, voilà que le premier ministre, Guillaume Soro, vient de jeter les bases d’un autre blocage du processus électoral. En effet, dans un communiqué lu par son porte-parole, Méité Sindou, hier, au journal de 20h, il est question de la mise en place d’un ‘’comité d’experts indépendants composé de techniciens issus de son cabinet, de la CEI, de la Facilitation, de la société informatique de droit suisse dénommée CRIPTO AG et d’observateurs issus de l’ONUCI’’. Comme l’indique le texte, ce comité travaillera en collaboration avec Sils technologie de Don Mello, un cacique du FPI. Cette sortie de la Primature surprend plus d’un. En même temps qu’il proclame la responsabilité exclusive de la CEI dans la proclamation des résultats, Soro lui arrache le moyen qui lui parait plus apte à garantir la transparence. Pourquoi le Premier ministre croit-il bon, selon le communiqué, de se saisir d’une question pour laquelle il n’a reçu aucune protestation officielle. Les gesticulations de Affi N’guessan l’ont-elles si effrayé au point de prendre une initiative aussi hasardeuse que dangereuse ? Que fait-il alors des opposants? En vérité, le Premier ministre vient de poser un acte bien calculé dont le dessein inavoué est de mettre à mal les adversaires de Gbagbo. Le faisant, Soro se livre à un exercice périlleux. L’opposition qui n’entend pas subir les humeurs de qui que ce soit, s’organise pour contrer la magouille qui se dessine et dont Soro veut se rendre complice. Si tant est que le fameux comité a été créé avec l’assentiment de la CEI, pourquoi n’a-t-elle pas cosigné le communiqué ? A l’analyse, cette déclaration ne peut que jeter de l’huile sur le feu. Et ce serait dommage pour un jeune premier ministre dont toute la communauté nationale et internationale avait commencé à saluer le travail de sortie de crise.
Nous y reviendrons.
Mass Domi
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