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Société Publié le mercredi 27 octobre 2010 | L’expression

Phobie de l’élection présidentielle

De nombreuses populations ont une véritable peur l’élection présidentielle du 31 octobre. Comment va-t-elle se passer? Ne risque-t-elle pas de se passer dans la violence ? Ces craintes sont certaines organisations qui ont envahi le terrain sécuriser le vote.

Ces structures qui rassurent les populations

De nombreuses personnes n’osent pas l’avouer. Mais à la réalité elles ont la peur au ventre à l’approche des élections. Pour elles, le scrutin présidentiel du 31 octobre présente des risques d’affrontements au regard de ce qu’il est donné de constater pendant la campagne. «Les jeunes gens, à l’appel de leurs responsables politiques, vont se jeter dans les rues», pensent les Ivoiriens pessimistes. Toute chose qui a fini par créer une phobie à la veille du 31 octobre. Face à cette frayeur, certaines structures ont décidé de réagir. Elles entendent ainsi apporter leur contribution en rassurant les populations. Et pour ce faire, l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (Ofaci) de Namizata Sangaré et l’Association ivoirienne pour la défense des femmes (Aidf) sont sur le terrain. A l’exemple de ce qui s’est passé le 20 octobre. A la Cité des arts à Cocody, un groupe de personnes se présente à une porte. Une dame visiblement à la tête du groupe semble préoccupée. Accompagnée des autres membres de son équipe, elle sonne à un portail qui s’ouvre et un échange a lieu entre l’équipe et les membres de la famille. L’équipe de « sécurisation » termine l’échange en distribuant des prospectus. Sangaré Namizata, présidente exécutive de cette organisation, donne les raisons de la présence de sa structure en ce lieu. «Nous avons décidé de faire du porte-à-porte pour rassurer les populations qui sont actuellement très apeurées. Nous voulons également les inciter à retirer leurs cartes d’identité et d’électeurs, leur expliquer le bien-fondé du vote et comment utiliser le bulletin unique», a-t-elle soutenu. A l’en croire, l’équipe est composée de superviseurs, de leurs adjoints et des agents de terrain. Elle a été déployée sur 7 régions du pays pour faire du corps-à-corps avec la population. Selon la présidente, «l’expérience de ce matin (20 octobre, Ndlr) leur donne raison car la plupart des personnes rencontrées craignent véritablement pour ces élections. Il a donc fallu les rassurer en leur disant qu’il n’y a pas de raison qu’elles aient peur. On leur a ensuite fait comprendre que le vote est un acte citoyen. Mieux, nous nous sommes rendus compte que ces populations ont un besoin réel d’apprendre à voter. Mais le problème, c’est la langue de communication», rassure la présidentiel de l’Ofaci. Fort heureusement, les superviseurs adjoints sont des personnes qui manient aisément la langue maternelle de la région.
Mme Sangaré explique que sa structure travaille en synergie avec d’autres organisations de la société civile. Notamment la Coalition des femmes leaders, le Réseau des femmes pour la paix et la démocratie, le Regroupement des acteurs ivoiriens pour les droits humains etc. Cette organisation, dirigée par Mme Sangaré, n’est pas à sa première expérience. « Déjà en 2004, nous avons entrepris des séances de sensibilisation pour amener la majorité de la population à se faire enrôler. Cette campagne s’est déroulée dans 10 régions où elle a installé des centres d’écoute. Pendant les audiences foraines, nous avons remis le couvert et sillonné les 19 régions de la Côte d’Ivoire pour convaincre la population à se rendre aux audiences foraines », a-t-elle soutenu. Il s’agit à n’en point douter une association de la société civile rompue à la tâche qui va à la rencontre des électeurs et ce jusqu’au jour J où, selon la présidente, elle compte jouer le rôle d’observateur. Tout comme l’Ofaci, l’Aidf de Constance Yaï est sur le terrain depuis la période de l’enrôlement. Selon les responsables de cette association, si amener les populations à se faire enrôler n’a pas été aussi dur, celle de les convaincre à aller voter reste une étape très difficile. «Pour de nombreuses femmes comme pour bien d’autres personnes, il vaut mieux s’abstenir de sortir le jour des élections ou passer loin des lieux de vote », explique une source proche de cette structure. C’est suite à ce constat que l’Aidf a décidé de jouer sa partition. Ainsi après les femmes de la commune de Koumassi qui ont été sensibilisées en septembre, cette structure a approché les femmes de l’association Assohou (levons-nous en wê) le 2 octobre au restaurant Celeste de Yopougon Niangon. Suite à une conférence dite par la présidente fondatrice de cette association et portant sur le processus électoral, la cinquantaine de femmes présentes a été appelée à garder son calme. «Il est vrai que beaucoup de choses se racontent actuellement mais ce ne sont pas des éléments fondés. Vous n’avez aucune raison d’avoir peur. On vous demande tout juste d’aller choisir votre candidat. Ne le faites pas par procuration, ni encore moins par suivisme. Voyez le programme des candidats. Est-ce que le candidat dans son programme tient compte des préoccupations des femmes ? Est-ce qu’il a des projets pour vos enfants ? Si oui, c’est ce candidat qu’il vous faut voter, et non celui de votre mari», a conseillé Constance Yaï aux femmes. L’ancienne ministre a également appelé les corps habillés à être courtois avec les femmes. «Loin de les regarder comme des militantes, il faut plutôt les considérer comme des citoyennes qui viennent accomplir un devoir citoyen », a-t-elle précisé. Les femmes avec l’appui de Valérie Sessi, présidente provisoire de cette structure ont ensuite été appelées a être des relais auprès de leurs enfants. «Dites à vos enfants de ne pas tomber dans les appels à la violence lancés par les leaders politiques », a conseillé Mme Sessi. Des messages qui ont pu donner un peu de tonus à ces femmes. «Nous avons compris tous vos conseils. Nous nous ferons forts de les transmettre à nos sœur», a affirmé Séa Zéhi, présidente de l’association Assohou.


Par T.Y et Jean J. Guédé
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