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Politique Publié le mercredi 27 octobre 2010 | Le Patriote

Parlement de Yopougon-Sicogi - Amon Tanoh et Bakayoko désintoxiquent les « parlementaires »

Quelle est belle la démocratie quand elle est exercée à travers des débats d’idées ! Cette réalité malheureusement, n’a pas réussi hier dans l’après-midi aux habitués du parlement de Yopougon-Sicogi, situé non loin du 16ème Arrondissement. Habitués à des débats à sens unique, les « parlementaires » de Yopougon n’ont pas fait le poids devant les arguments piquants du ministre Hamed Bakayoko, directeur central de campagne du RDR chargé de la jeunesse et M. Patrick Zasso, porte-parole du docteur Alassane Dramane Ouattara. Visiblement mal à l’aise et à court d’arguments, les partisans de Laurent Gbagbo ont passé tout leur temps à rouspéter et à huer les interventions de leurs hôtes du jour, sous le regard amusé du ministre Marcel Amon Tanoh, directeur de campagne du district d’Abidjan et du Sud-Comoé. Prenant la parole en premier, Patrick Zasso s’est chargé de démonter la stratégie de la diabolisation du docteur Alassane Dramane Ouattara dans la crise que connait la Côte d’Ivoire. L’orateur s’est évertué au cours de son intervention a expliqué que seul Laurent Gbagbo est le vrai responsable de la guerre qu’a connu le pays de Félix Houphouët-Boigny. A preuve, selon lui, c’est le chef de l’Etat sortant qui a manœuvré pour écarter ses principaux adversaires que sont le docteur Alassane Ouattara et le président Henri Konan Bédié lors de l’élection présidentielle de 2000. Pour étayer ses propos, l’ancien animateur des agoras a fait des révélations troublantes qui ont assommé l’audition composée à majorité des inconditionnels du champion de la refondation. Avant cela, Patrick Zasso a rappelé aux uns et aux autres que c’est Laurent Gbagbo lui-même qui avait salué le coup d’Etat du général en disant dès son arrivée en Côte d'Ivoire qu’il y a des « coups d’Etat salutaires ». Pour lui, le constat est donc clair. Laurent Gbagbo qui voulait une « révolution » en Côte d’Ivoire et non la refondation a échoué. Par conséquent, il a demandé à l’auditoire de voter utile le 31 octobre prochain. « On ne soutient pas un candidat parce qu’on est de la même ethnie que lui. Vous avez été « jeunes patriotes » pendant dix ans, vous avez eu quoi ? », a-t-il lancé à l’endroit de ses anciens camarades avant d’aller s’asseoir. A sa suite, le directeur central de campagne du candidat du RDR chargé de la jeunesse n’a pas fait dans la dentelle. Le ministre Hamed Bakayoko a procédé à une véritable cure d’intoxication. Sous ses arguments imparables, l’éternel alibi de la guerre a volé en éclats. « Quand le FPI n’a pas d’argument, il dit que c’est la guerre et la rébellion. Quand dans un pays, il y a la guerre, le premier responsable, c’est le président de la République », a-t-il asséné. Avant de rappeler que toute guerre résulte d’un manque de politique de cohésion. « La vérité fait mal, mais c’est la vérité », a précisé le ministre Hamed Bakayoko en réponse aux grognements et protestations des partisans du candidat du FPI. Mais le fils spirituel du docteur Alassane Dramane Ouattara, aucunement impressionné par l’hostilité ambiante qui montait au fil de son intervention, a appelé ses hôtes à respecter les règles de la démocratie. « Demain, vous pouvez gagner, je vais respecter votre victoire. Demain nous allons gagner, respectez notre victoire », a-t-il plaidé. Après ces deux interventions, des questions sur la responsabilité du candidat du RDR dans la guerre et dans la gestion de l’Etat sont posés. Mais au moment des réponses, les partisans de Laurent Gbagbo deviennent frileux. La parole est refusée à Patrick Zasso. « Vous avez peur de moi ou quoi ? », interroge le concerné. « Non, mais on veut le ministre Hamed Bakayoko », rétorquent les « parlementaires ». Patrick Zasso insiste à prendre le micro. Mais les propriétaires des lieux sont intransigeants. Ils ne veulent pas l’écouter. Le ministre Hamed Bakayoko pour faire avancer les débats décide de prendre la parole. « Nous au RDR, on parle pas beaucoup. Je vous demande de me donner l’un d’entre vous. En une semaine, vous n’allez pas le reconnaitre. Je lui donne un emploi, je le nettoie et je vous le ramène », parie-t-il. L’argument fait mouche. Face à ce défi qui leur est lancé, les partisans de la refondation deviennent hargneux. Les injures fusent de partout. Certains avancent vers le ministre. Sa garde rapprochée et les policiers commis à la sécurité des lieux s’interposent. D’autres rangent les chaises et décident de fuir les lieux. C’est connu. Dans un débat intellectuel contradictoire, le premier à s’énerver et à insulter a perdu. Les deux ministres et leur délégation quittent les lieux pour Niangon où leur attend un autre meeting. L’Association des jeunes de Niangon pour la victoire du docteur Alassane Dramane Ouattara fait son investiture. A Niangon, c’est l’hystérie à l’arrivée des directeurs de campagne du docteur Alassane Dramane Ouattara. Autre décor, mais même pugnacité. Le ton est donné par M. Hermann Attoumgbré, président du mouvement. « Nous nous battrons jusqu’au bout pour que ADO soit au palais présidentiel le 31 octobre prochain », tonne-t-il. « Le 31 octobre, choisissez celui qui est capable. Je suis jeune comme vous. Il s’agit de notre avenir. Débarrassez vous des nostalgiques de la guerre. La dignité de l’homme, c’est le travail. Prenez courage. Le 31 octobre, dégagez Laurent Gbagbo du pouvoir ! », recommande le porte-parole du candidat du RDR. Le ministre Hamed Bakayoko enfonce le clou. « Comment un homme qui souffre de chômage peut voter Gbagbo ? Aujourd’hui, on veut quelqu’un de concret, capable de vous donner de la dignité. Gbagbo dit qu’il est enfant de pauvre. Et depuis qu’il est arrivé, ce sont les enfants de pauvre qui souffrent », ironise-t-il. Le ministre Marcel Amon Tanoh, parrain de la cérémonie, est plus incisif. « Les menteurs, ça suffit. Ça fait dix ans. Dehors ! », martèle-t-il. Avant de faire cette prière à l’endroit des jeunes : « Le 31 octobre, ayez pitié de vous-mêmes. Votez Alassane Dramane Ouattara ». Enfin pour terminer, le stratège de la campagne de l’unique Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny dans le district d’Abidjan a lancé cette boutade : « Quelqu’un qui n’a rien fait en dix ans, il peut faire quoi en cinq ans ? » Avant de se rendre sur le terrain, le ministre Hamed Bakayoko a eu une séance de travail avec les responsables de la jeunesse militante des différentes régions et communes. Au cours de cette rencontre le directeur central de campagne chargé de la jeunesse assisté de son adjoint , Karamoko Yayoro a procuré à ses collaborateurs quelques moyens en vue de leur permettre d’être plus efficace sur le terrain pour cette dernière droite ligne de la campagne présidentielle.
Jean-Claude Coulibaly

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