Avant-hier, les Ivoiriens ont eu honte de leur pays, du moins de ce qui reste encore comme crédibilité au grand chef de la refondation. En plein meeting à Abobo, un des bastions du Rassemblement Des Républicains, Laurent Gbagbo a décrété hier et aujourd’hui, journées fériées, chômées et payées. Deux heures plus tard, l’homme est revenu sur sa décision, pour invalider sa propre signature et pour ravaler son discours. Finalement, il a décrété le vendredi prochain férié, officiellement, pour permettre aux retardataires d’aller retirer leurs cartes d’identité et d’électeur. En Côte d’Ivoire, personne ne s’est mépris sur la démarche du camarade socialiste. C’est uniquement pour la tenue de son meeting ce vendredi au stade Félix Houphouët Boigny, qu’il a pris cette décision. Il aura toute la latitude de mobiliser les bus de la SOTRA de son ami Attey Philippe, pour convoyer ses partisans au Plateau et donner l’illusion qu’il est le choix des Ivoiriens. Au-delà de ce maquillage politique et de cette démarche bien cosmétique, il faut définitivement désespérer de l’ancien député de Ouragahio. Comment un président peut-il opérer une telle gestion archaïque des affaires de l’Etat ? Comment comprendre qu’un homme qui aime se présenter comme un « patriote », un « résistant », ou encore comme « le candidat des Ivoiriens », peut-il mettre en mal l’économie par un décret pris très sensément ? De plus, comment un candidat, fût il « 100% président », peut-il se confondre de la sorte avec l’Etat et arrêter la marche de la nation pour un meeting de campagne ? Par ailleurs, la preuve est manifeste que sous Gbagbo, le pays ne travaille pas. Depuis dix ans, c’est le règne du repos, de la villégiature, de la jouissance et de l’aisance. Véritablement le signe est là, qui indique clairement que cette refondation a plombé et conspué les chances de la Côte d’Ivoire. Il faut nécessairement tourner cette triste page, pour la renaissance du pays de Félix Houphouët Boigny. Sans conteste, le scrutin de dimanche prochain va définitivement sonner la fin d’une grosse imposture. Dix ans de désastre, de chaos, de mauvaise gouvernance, de curée de l’économie nationale doivent prendre fin. Afin de permettre à la Côte d’Ivoire de reprendre son vol, comme la chouette de minerve
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga